Comme l’année dernière, le lancement de la nouvelle gamme d’iPhone se fait en deux temps, mais cette fois, ce n’est le pas le modèle le plus cher qui arrive après, c’est l’inverse.
Nous avons pu prendre en main l’iPhone XR la veille de sa commercialisation. Est-ce que ça vaut le coup de se précipiter demain, 26 octobre, en boutique pour acquérir ce modèle moins dispendieux que l’iPhone XS ? Voici un aperçu avant notre test en bonne et due forme.
For the colorful
Enfin des couleurs (autre que le rouge) ! Il n’y a rien de plus subjectif que les goûts et les couleurs, justement, mais je trouve les coloris (que j'ai pu voir de visu) de l’iPhone XR jolis dans l’ensemble — nous avons seulement le corail aujourd’hui, nous vous montrerons dès demain tous les autres.
De mémoire, le bleu m’a l’air identique au bleu de l’iPhone 5c, ce qui me plaît beaucoup. Le jaune est pour sa part entre celui de l’iPhone 5c, qui était assez pâle, et celui de La Poste.
Le corail, ici présent, aurait pu aussi s’appeler saumon, mais ça aurait fait moins classe. C’est celui qui change le plus de teinte en fonction de la lumière. Il apparaît parfois comme un orange très clair, et plus souvent comme un rose pâle. Quant au rouge, il est plus foncé que celui d’autres iPhone (PRODUCT)RED.
Pour ceux qui n’arrivent pas à choisir ou qui veulent un iPhone XR plus discret, il y a aussi du blanc (vraiment blanc) et du noir (vraiment noir). Là encore, c’est personnel, mais je préfère le blanc et le noir de l’iPhone XR à l’argent et au gris sidéral de l’iPhone X(S) que je trouve ternes.
Autre point qui sera apprécié différemment selon les goûts, le contour en aluminium plutôt qu’en acier inoxydable. Le métal est ici mat et assorti à la couleur au dos, mais pas strictement identique. Sur l’iPhone XR blanc, le contour est gris, et sur le modèle bleu, le métal est un peu plus clair que le dos, par exemple. L’aluminium donne dans tous les cas un aspect moins précieux que l’acier inoxydable, ce qu’on peut préférer (c’est mon cas), ou non.
Comparé à l’iPhone XS, un autre aspect de l’iPhone XR le rend moins premium esthétiquement, c’est sa bordure un peu plus épaisse autour de l’écran. En tant qu’utilisateur d’iPhone XS, la différence est visible, et elle n’est donc pas à l’avantage du XR, qui fait moins raffiné. Cela étant, si c’est moins joli, ce n’est pas non plus disgracieux et on échappe au vilain « menton » que tant de smartphones Android ont.
Avec son écran 6,1“, l’iPhone XR se situe entre le XS (5,8”) et le XS Max (6,5"). Son poids (194 g) est plus proche du XS Max (208 g) que du XS (177 g). J’étais persuadé avant de l’essayer que je trouverais l’iPhone XR trop encombrant et trop lourd pour moi — il faut savoir que j’ai un penchant pour les appareils « compacts » (je suis un adorateur de l’iPad mini, et j’ai de petites mains).
Bien que je reste campé sur l’iPhone XS, le XR ne me paraît pas aussi surdimensionné que je l’avais imaginé. Autant le XS Max est définitivement trop gros pour moi, autant je pourrais envisager le XR. Le format de l’iPhone XR s’inscrit en fait dans la moyenne des smartphones actuels.
Un écran moins touchant
L’iPhone XR se contente d’un écran LCD (1 792 x 828 pixels à 326 ppp) quand les iPhone X ont des écrans OLED (458 ppp). Sans surprise, l’écran Liquid Retina — il fallait bien trouver un nom qui claque — du XR est moins flatteur : les noirs sont moins profonds, le blanc moins froid, le contraste inférieur et les couleurs moins éclatantes (pas de HDR). C’est particulièrement visible sur ces photos prises à l’extérieur où, en dépit d’une luminosité annoncée comme identique (625 cd/m2), l’iPhone XR est moins lisible.
Ceci étant dit, ces photos présentent le pire cas pour l’iPhone XR. En intérieur, la différence visible de qualité entre les deux écrans se réduit. Et l’iPhone XR a quoi qu’il en soit un bel écran, qui présente même l’avantage de ne pas changer de teinte quand on le regarde de biais, contrairement à l’OLED. Par rapport au XS, il peut aussi faire valoir sa compatibilité avec le mode paysage des applications.
Par contre, point de 3D Touch. Apple promeut à la place Haptic Touch, qui est simplement un appui long avec retour haptique. L’enclenchement de l’appareil photo et de la lampe torche sur l’écran de verrouillage demande un tout petit peu plus de temps, puisqu’il ne faut donc pas presser fort (on peut toujours le faire par habitude, mais ça n’ira pas plus vite), mais presser longuement.
Autant ça ne me gêne pas pour la torche, autant je trouve ça dommageable pour l’appareil photo, qui devrait pouvoir s’ouvrir le plus rapidement possible pour ne pas manquer un sourire, une chute, ou que sais-je.
De plus, Haptic Touch n’est pas présent aussi largement que 3D Touch. Il se limite en fait aux deux boutons mentionnés ci-dessus. On a aussi droit à des retours haptiques dans le Centre de contrôle et quand on active le trackpad en maintenant son doigt sur la barre espace du clavier, ce qui fait dire à Apple que Haptic Touch est présent aux endroits les plus utilisés, mais il en va de même pour l’iPhone 7 et ultérieur.
Si vous utilisez régulièrement 3D Touch sur les icônes des apps ou pour faire des Peek et Pop, l’iPhone XR va vite vous frustrer. Comme elle l’avait fait auprès de The Verge, Apple nous a indiqué qu’elle comptait étendre Haptic Touch à d’autres endroits d’iOS, mais on ne sait pas si cela arrivera avec une version intermédiaire d’iOS 12 ou bien s’il faudra attendre iOS 13, qui pourrait rafraîchir l’écran d’accueil, voire plus longtemps. À vous de voir si vous pouvez vous passer de 3D Touch.
Un (seul) bon appareil photo
Autre retrait, le double appareil photo. L’iPhone XR n’a qu’un seul appareil, le « grand angle » de l’iPhone XS (12 MP, 28 mm, ouverture ƒ/1,8). Les photos (sans zoom) sont donc similaires à celles de l’iPhone XS, sinon identiques.
En dépit de l’absence de téléobjectif, et donc de zoom optique x2, l’iPhone XR dispose quand même d’un mode Portrait… limité. Il n’y a pas les deux derniers éclairages de portrait (ceux avec le fond sombre) et il n’est pas possible de prendre en photo autre chose qu’un visage humain.
L’iPhone XR prenant les photos en mode Portrait avec l’objectif « grand angle », le cadrage est plus large et les portraits plus lumineux dans les environnements sombres.
Une vitesse de pointe
Un mot sur les performances. L’iPhone XR a la même puce A12 super rapide que les iPhone XS. En revanche, il n’a que 3 Go de RAM, quand les autres en ont 4. Je n’ai vu aucune différence de rapidité pour le peu que j’ai essayé. Le giga en moins se ressentira peut-être dans quelques années, après plusieurs mises à jour majeures d’iOS, mais pour le moment, ça n’a pas l’air de faire de différence à l’usage. Le smartphone coloré, qui est double SIM (nano-SIM + eSIM), n’a pas non plus de 4G Gigabit. Quant à l'autonomie, il est bien trop tôt pour se prononcer, même si ce devrait être un point fort.
Pour conclure temporairement
Pas aussi élégant ni à la pointe que l’iPhone XS, l’iPhone XR n’en reste pas moins un joli smartphone qui comprend l’essentiel. L’absence de 3D Touch, d’OLED ou de téléobjectif sera un frein pour les connaisseurs, mais sans doute pas pour la plupart des utilisateurs, qui trouveront dans l’iPhone XR un iPhone moderne au tarif plus raisonnable.
Si un possesseur d’iPhone X n’a quasiment aucun intérêt à passer au XR, il en va tout autrement pour un utilisateur d’iPhone 7 ou même d’iPhone 8 (Plus), et a fortiori d’un modèle antérieur. Le bond technologique sera enfin plus accessible à partir de demain.
Nous publierons prochainement des analyses de l'écran et de l'appareil photo, ainsi qu'un test complet.