Le marché du streaming musical est redoutable et pour tirer son épingle du jeu, il faut vraiment y mettre les moyens. La Fnac va donc arrêter les frais de son service Jukebox, lancé au printemps 2014 avec trois formules à partir de 2 € par mois (mais pour 200 titres à écouter en illimité sur ordinateur seulement). Mais malgré la présence physique du distributeur, l’offre n’est pas parvenue à séduire les mélomanes. Le nombre d’abonnés se limite en effet à « quelques dizaines de milliers », selon Coralie Piton, directrice des produits culturels de Fnac Darty aux Échos.
Jukebox va donc s’arrêter d’ici l’été, rapporte le quotidien. Et au terme d’une « compétition avec des acteurs internationaux », c’est Deezer qui a été choisi pour prendre le relais. « La preuve de la qualité [du] service », s’enorgueillit Alexis de Gemini, le directeur général du service d’origine française contrôlé par le fonds russo-américain Access Industries.
Cette collaboration est profitable à la Fnac Darty, qui va pouvoir s’appuyer sur un acteur réputé dans le domaine du streaming, même si Deezer est loin des ténors du secteur (il plafonne à 6 millions d’abonnés dans le monde et 1,5 million en France). Quant à Deezer, il va récupérer non seulement les milliers d’utilisateurs de Jukebox, mais également profiter de la couverture offerte par le réseau Fnac Darty, soit 455 points de vente en France fréquentés, entre autres, par des amateurs de musique physique, sans oublier ceux qui fréquentent assidument la billetterie.
Avec cette présence physique, le service musical entend rester le numéro un du marché français au travers d’offres promotionnelles et croisées. En décembre dernier, le partenariat avec Orange (500 boutiques) a permis de recruter 35 000 nouveaux abonnés, dont 15 000 qui ont converti les offres communes en abonnements Deezer de plein droit. La société attend de l’accord avec la Fnac Darty l’apport de 200 000 à 300 000 abonnés supplémentaires. Si la réussite frappe à la porte de ce partenariat entre Deezer et Fnac Darty, le second pourrait entrer au capital du premier dans les trois ans.