Netflix a connu un « joli quatrième trimestre », selon le mot de l'entreprise à destination de ses actionnaires. Difficile de dire mieux en effet, alors que le service de streaming a enregistré plus de revenus, plus d'abonnés et plus de bénéfices !
Durant les trois derniers mois de l'année dernière, Netflix a généré un chiffre d'affaires de 3,28 milliards de dollars (pour l'anecdote, l'activité historique de Netflix, à savoir l'envoi de DVD par la poste, pèse moins de 100 millions). C'est 810 millions de plus que durant la même période de 2016, et mine de rien, cela représente une croissance de 32,6%.
Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (EBITDA) s'élèvent à 313 millions de dollars sur le trimestre, c'est 101 millions de plus qu'au quatrième trimestre de l'année précédente. En 2017, Netflix a enregistré des revenus de 11 milliards de dollars, en hausse de 36%, tandis que le service recrutait 24 millions d'abonnés (contre 19 millions en 2016).
Sur les seuls trois derniers mois de l'année, Netflix a attiré 8,3 millions de clients, dont 6,36 millions à l'international. Les prévisions de l'entreprise évoquaient 5,05 millions d'abonnés seulement en dehors des États-Unis… En tout, on compte 117 millions d'accros aux séries et films proposés en streaming par le géant américain.
Les investissements du groupe ont payé. Des hits comme les séries Stranger Things et 13 Reasons Why, ou encore le blockbuster Bright ont permis d'augmenter la durée moyenne du temps de vision devant Netflix de 9% sur l'année. Ces excellents chiffres ont dopé l'action du groupe qui, après la clôture de la Bourse, gagnait plus de 8,3% et flirtait avec une capitalisation de 100 milliards de dollars.
Netflix n'a pas manqué d'évoquer la concurrence, qui se met en ordre de bataille. À l'horizon se profile le futur service de streaming de Disney qui se lancera en 2019 ; avec des franchises comme celles de Marvel, Indiana Jones et Star Wars, le mastodonte du divertissement a de quoi faire peur à n'importe quel acteur de l'industrie, et encore plus depuis l'acquisition de la 21st Century Fox.
Il y a également Amazon, qui a le potentiel de devenir un acteur de premier plan au vu du budget consacré aux productions originales. On prête d'ailleurs au géant du commerce en ligne l'intention de produire du contenu à plus gros budget, et d'abandonner les séries TV « d'auteur ». Objectif : mieux concurrencer les programmes de Netflix.
Apple est également cité : le constructeur investit un milliard de dollars dans les programmes avec plusieurs têtes d'affiches. Netflix a une petite idée du canal de distribution de ces contenus : avec l'abonnement Apple Music « ou avec iOS ».
Et puis il y a aussi Facebook et YouTube qui ont mis des sous sur la table pour produire du contenu original. « Le marché du divertissement est vaste et il peut supporter plusieurs services à succès », rassure Netflix. « De plus, les services de divertissement sont souvent complémentaires étant donné leurs offres uniques de contenus. Nous pensons que c'est la raison pour laquelle [deux entreprises comme Netflix] et Hulu connaissent le succès et la croissance ».