En attendant Apple Classical, le nouveau service de streaming Stage+ mise sur les concerts en direct

Mickaël Bazoge |

La fin de l'année va être bien chargée pour les amateurs de musique classique. On attend toujours l'arrivée d'Apple Classical censé se lancer tout prochainement (un premier signal très clair a récemment montré que le chantier avançait du côté de Cupertino). Deutsche Grammophon veut aussi sa part du gâteau : le grand spécialiste du classique, propriété du groupe Universal Music, a dévoilé une nouvelle offre baptisée Stage+.

Pour 14,99 € par mois, ou 149 € par an, les abonnés pourront bien sûr écouter de la musique classique (!) avec un catalogue de plus de 1 000 albums grands classiques du genre. Mais l'originalité de l'offre Stage+ est de profiter de retransmissions en direct de concerts captés dans les opéras les plus prestigieux et les salles de concerts renommées du monde entier, en 4K, Dolby Atmos et audio sans pertes.

L'abonnement comprend des représentations hebdomadaires, des interviews, documentaires et vidéos musicales, ainsi que des archives. Il est aussi possible de télécharger du contenu pour une écoute hors connexion. Stage+ peut s'écouter sur iPhone, iPad ou encore Apple TV (l'app est à télécharger ici), et aussi avec un simple navigateur web. L'abonnement, à souscrire depuis le site de Stage+ ou depuis l'app (il est au même prix), offre 14 jours d'essai gratuit.

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avatar jackWhite92 | 

Pour ceux qui aiment le rock, je me permets de conseiller l’application nugs.net qui permet d’accéder à des milliers d’enregistrements de concerts

avatar Theo de Bruin | 

Pas mal ce service proposé. Par contre ça commence à chiffrer tous ces abonnements.
J’attends toujours avec impatience Apple Classical.

avatar Malouin | 

@Theo de Bruin

Et de deux… depuis le temps !
Je ne sais pas ce qu’ils foutent
Ou alors ils mijotent quelques choses de disruptif.
Ce qui pour le Classique est une gageure.
Leur menu SONOS a quand même diablement évolué en ce sens.

avatar occam | 

> « …l'originalité de l'offre Stage+ est de profiter de retransmissions en direct de concerts captés… »

L’intérêt — raisonnable d’un point de vue financier, quoique pas très original — est surtout de monétiser les performances live des artistes et ensembles sous contrat chez Universal Music (DG n’y étant plus qu’un label) sur un marché qui s’est sensiblement contracté à cause de la pandémie et qui a du mal à rebondir.

Bien entendu, des organisateurs de concerts et festivals moins matraqués les ont largement précédés. Certains ont eu l’intelligence de profiter de la pandémie pour établir le créneau de la retransmission par réseau auprès d’un public stratégique qui, en raison de son âge, fait majoritairement partie des groupes à haut risque en cas d’infection, risque qui l’oblige à délaisser les sales, tout en gardant une forte appétence pour les programmes proposés.

L’annonce de Stage+ sous le label Deutsche Grammophon constitue pour moi néanmoins une satisfaction personnelle. En 1996, lors d’une table ronde présidée par George Weidenfeld, j’ai eu l’occasion d’esquisser les perspectives de la distribution musicale et littéraire par réseaux informatiques. Il devenait prévisible que le téléchargement de fichiers allait surclasser ou remplacer la vente sur support matériel. La diffusion en ligne de contenu numérisé n’était qu’une question de temps, en fonction de la disponibilité des débits (entrant dans sa première phase de croissance exponentielle par le saut du modem téléphonique à ADSL).
Il fallait que les promoteurs culturels, auxquels était dédiée cette table ronde, se familiarisent avec ces perspectives technologiques et prennent les devants.

Mon contradicteur le plus véhément et le plus dédaigneux fut un illustre manager artistique et imprésario allemand, alors en passe de prendre la direction de Deutsche Grammophon après un stage à l’Opéra de Vienne. Jamais le public ne délaisserait un support haptique, que ce soit CD ou livre ; encore moins délaisserait-il jamais l’expérience charnelle du concert vécu en direct.

On connaît la suite.

(La carrière grammophonique de mon illustre contradicteur s’acheva deux ans plus tard, quand le groupe Polygram fut bradé à Seagram — le géant canadien de la booze et maître du bootleg durant la Prohibition — qui le fusionna avec Universal et refila à son tour the whole shebang à Jean-Marie Messier.)

avatar powergeek | 

C’est du délire tous ces abonnements 🤯

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