C'était attendu, l'enquête de l'ARCEP sur la qualité de service des opérateurs ne plaît pas aux dirigeants de Free Mobile. Pourquoi ? Tout simplement parce que celui-ci finit bon dernier. Maxime Lombardini a tenté de relativiser cette contre-performance dans Le Parisien avec des arguments plus ou moins valables.
Le directeur général d'Iliad (maison mère de Free) met en avant le fait que les tests ont été réalisées au début de l'année, au premier trimestre plus précisément. Or, depuis cette période, « notre couverture en propre a fortement augmentée, en 4G notamment », affirme Maxime Lombardini.
Un simple coup d'œil sur les chiffres de l'ANFR, qui recense les supports 4G en service de tous les opérateurs, suffit à démonter ce propos. Entre le 1er avril (début du deuxième trimestre) et le 1er juin, seulement 149 supports 4G ont été activés sur le réseau de Free Mobile. Au niveau des autorisations, on en compte 363 supplémentaires. Dans le même temps, Orange a mis en service 969 supports et en a fait autoriser 976. L'opérateur historique, qui est déjà le gagnant de l'étude de l'ARCEP, accentue donc l'écart avec Free Mobile.
Le DG d'Iliad met également en cause les critères de l'étude. Il regrette que l'ARCEP n'ait pas pris en compte la « navigation en Wi-Fi, essentiel sur la data à domicile », un point sur lequel Free Mobile est en avance selon lui : « c’est Free qui dispose du parc Wi-Fi communautaire le plus important. » Sauf que l'enquête de l'autorité de régulation des télécoms porte expréssement sur « la qualité des services mobiles », et pas sur du Wi-Fi.
Un autre argument de Maxime Lombardini, c'est qu'« il n'y aurait pas 9 millions de clients Free Mobile, qui ne sont pas engagés », si le réseau n'était pas de bonne qualité. C'est recevable, mais on ne sait pas quelle est la part des forfaits à 2 €, qui utilisent très peu ou pas du tout la data, dans ces 9 millions de clients.
Le dernier entrant n'a pas toujours été aussi critique avec l'ARCEP. Dans son mémorable chamaillage avec Arnaud Montebourg sur Twitter à la fin de l'année dernière, Xavier Niel avait brandi une étude de l'ARCEP qui concluait que l'arrivée Free Mobile n'avait pas entraîné de licenciements...