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John Legere, CEO de T-Mobile, minimise l'offre d'Iliad

Mickaël Bazoge

lundi 06 octobre 2014 à 09:00 • 31

Télécoms

John Legere, le CEO de T-Mobile, est une sorte de Xavier Niel américain : il n'a pas sa langue dans sa poche et n'hésite jamais à moquer la concurrence. Lors d'une séance de questions/réponses avec GeekWire, Legere a multiplié les bons mots avec une franchise désarmante et quelque peu rafraîchissante dans le petit monde confiné des télécoms aux États-Unis. Il a ainsi pu dire le fond de sa pensée concernant la volonté d'Iliad — maison-mère de Free détenue par Xavier Niel — d'acquérir T-Mobile. « Je vais vous dire tout ce que vous avez besoin de savoir sur Iliad », a t-il professé. « Le propriétaire est riche, il a de longs cheveux, il a fait fortune dans le porno et sa femme est l'héritière de la fortune de Louis Vuitton. Je veux dire, qu'est-ce que vous avez besoin de savoir ? ».

Si les tentatives d'achat de T-Mobile par Iliad sont loin d'être terminées (la prochaine devrait intervenir avant la fin du mois), Legere a minimisé la possibilité d'acquisition de l'américain par le français. « C'est quelqu'un [Xavier Niel, NDLR] qui essaie de lever des fonds parce qu'il est fasciné par T-Mobile. Voilà l'affaire : j'ai l'obligation envers mes actionnaires de regarder n'importe quelle offre d'acquisition de l'entreprise. Conneries. Alors, nous verrons ». Les discussions entre T-Mobile et Iliad impliquent « des rumeurs sur des rumeurs », d'après Legere, ce qui rend difficile la lisibilité de l'affaire. Mais le CEO de l'opérateur — détenu à 66% par Deutsche Telekom qui a le dernier mot — indique aussi qu'il ne veut pas se presser et perdre du temps avec une acquisition, tourné qu'il est vers la croissance et le succès de la société.

Une stratégie à contre-pied des autres opérateurs (encore un point commun avec Iliad) qui fonctionne : « Nous sommes entrés en Bourse à 15$ et les actions s'échangent autour de 30$. Donc je peux faire absolument tout ce que je veux ». Comme traiter le bendgate de « connerie » (« horse shit »). Le bloggueur canadien auteur de la première vidéo sur le pliage de l'iPhone 6 Plus en prend pour son grade : « La vidéo de ce gars [en train de plier le smartphone], si vous pouviez voir son visage il serait probablement violet et les veines lui sortiraient des doigts ».

L'iPhone 6 Plus « est un superordinateur dans votre main. Bon sang, pourquoi le ranger dans votre poche et vous asseoir dessus ? Sérieusement. Vous savez, les neuf personnes qui se sont assis sur leurs téléphones, premièrement, elles ont besoin de jeans mieux ajustés (…) [Le bendgate] ne ralentit pas la demande. La demande pour ces appareils ces dernières semaines est incroyable ».

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