Samsung Electronics ne va pas se couper en deux… pour le moment. Le conseil d’administration de la firme coréenne, premier fabricant de téléphones dans le monde et pépite du groupe Samsung, a repoussé le scénario proposé par le fonds d’investissement Elliott Management. Sans toutefois l’écarter.

Profitant de l’interminable crise de succession à la tête de Samsung, Elliott Management milite depuis quelques semaines pour une scission de Samsung Electronics, qui réalise 70 % du chiffre d’affaires du groupe coréen. Une holding cotée en bourse verserait de copieux dividendes, tandis que la branche opérationnelle gèrerait les affaires courantes, débarrassée de certaines activités moins rentables.

Pressé par les investisseurs, le conseil d’administration de la filiale aux œufs d’or, emmené par l’héritier du groupe Samsung, a refusé de répondre formellement au fonds vautour. Il n’a toutefois pas écarté le scénario d’une scission, dont la réalisation dépendra des conclusions d’une analyse complète de la situation par des consultants indépendants, qui ne seront pas connues avant six mois.

Une telle scission pourrait favoriser la famille dirigeante : elle pourrait consentir à réduire sa participation dans la future holding en échange de parts dans la maison-mère, renforçant d’autant sa mainmise sur le conglomérat. Le groupe Samsung s’est construit de la sorte, par prises de participations croisées, qui permettent à Lee Kun-hee de contrôler plus de 150 sociétés sans posséder plus de 2 % des actions du groupe.

En attendant, Samsung Electronics va augmenter son dividende de 36 %, et consacrer toutes ses liquidités excédentaires de l’année 2016 à un programme de rachat d’actions en janvier 2017. Elle a toutefois écarté l’hypothèse du versement d’un dividende spécial de plusieurs milliards d’euros, ou d’une réduction drastique du niveau de ses liquidités.