Face au lancement imminent du DMA en Europe, Apple et Spotify se préparent avec des objectifs opposés

Florian Innocente |

Apple prévoit de nouvelles tarifications et restrictions pour les développeurs qui voudront proposer leurs apps iPhone en dehors de l'App Store, écrit le Wall Street Journal. Des préparatifs en prévision de la mise en œuvre en Europe, le 7 mars, de la législation sur les marchés numériques (DMA). L'App Store ne sera plus le passage obligé pour télécharger des apps, mais Apple entend continuer à en tirer un bénéfice en dépit des nouvelles règles.

Crédit : USA-Reiseblogger (Pixabay)

Le quotidien indique que la Pomme va se donner le droit de passer en revue les apps téléchargées hors de sa boutique et de prélever une commission chez les éditeurs qui proposeront cette alternative. Il n'y a pas plus de détails toutefois sur la manière dont tout cela va s'articuler concrètement. Le texte européen pose des conditions claires tandis que d'autres peuvent être propices à l’interprétation.

Ce que le DMA va changer pour l

Ce que le DMA va changer pour l'App Store, l'iPhone et Apple

Apple et la Commission ont plusieurs fois échangé sur les règles du DMA et Margrethe Vestager, la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la transformation numérique a tout récemment rencontré Tim Cook. Rien n'aurait filtré néanmoins sur ce qu'Apple entend faire. La Pomme devra toutefois soumettre son projet à la Commission afin de s'assurer que cela reste conforme à la loi.

On a déjà vu à trois occasions qu'elle savait concilier le respect d'une obligation avec ses intérêts financiers. Lorsqu'Apple a été sommée de lâcher du lest sur les achats externes, ses taux de commission ont baissé, mais dans des proportions qui rendaient la différence pour ainsi dire symbolique.

App Store : Apple autorise les achats externes aux États-Unis, tout en prenant toujours une commission

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Les éditeurs tentés de dénouer leurs liens avec l'App Store ne savent pas encore ce que leur réserve Apple, mais ils cogitent sur ces nouvelles opportunités. Meta a déjà planché sur la possibilité de télécharger des apps via les publicités qui s'affichent dans ses applications. Microsoft a déjà voulu par le passé proposer une boutique de jeux avant de devoir battre en retraite. Le DMA pourrait lui offrir une seconde chance.

xCloud sur l

xCloud sur l'App Store : Microsoft fustige le refus d'Apple

Un qui est déjà dans les starting-blocks, c'est Spotify, depuis longtemps aux avant-postes des critiques sur l'App Store, sur le niveau de commission d'Apple et sur la question des liens externes. Le service suédois a mis en ligne une série de visuels de son app montrant ce qui lui est interdit par Apple et ce que le DMA peut changer à partir de mars prochain.

Aujourd'hui, Spotify a le droit d'indiquer à l'utilisateur qu'il peut s'abonner en allant directement sur son site — évitant ainsi la commission d'Apple — mais sans lui dire plus de choses. Demain, potentiellement, l'abonnement pourra se faire directement dans l'app, avec des informations sur les prix des formules et les promotions du moment. On pourra tout aussi facilement passer d'une offre à une autre, acheter des contenus comme des livres audio et choisir son mode de paiement qui ne soit pas celui d'Apple. Toutes choses qui sont simples, pratiques voire évidentes, mais qui sont encore impossibles en l'état actuel.

Tout ce que Spotify espère pouvoir faire s'entendra si Apple ne crée pas de nouveaux obstacles pour atténuer les effets du DMA. C'est là que réside encore toute l'incertitude. L'enjeu est d'autant plus important pour la plateforme de streaming suédoise que 39 % de ses abonnés payants sont en Europe, loin devant les États-Unis (27 %).

Ouverture de l’iPhone en Europe : Apple se préparerait à « scinder l’App Store en deux »

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avatar franckmac3 | 

@House M.D.

Je parlais de l’historique de navigation dans l’app et l’ouverture de lien externe.
Sinon assez d’accord avec vous sur la signature mais j’ai plutôt l’impression qu’il s’agit d’un dialogue de sourds et que redchou ne lit pas ce que vous écrivez ou ne veux pas comprendre…

avatar House M.D. | 

@franckmac3

Ah, là c’est autre chose en effet ! Metz joue avec la loi, et vous « oblige » à laisser vos infos, avec le chantage aux données vu sur certains sites comme allocine ou jv.com : donne tes données ou paie. Je trouve ça scandaleux… mais j’imagine que ça doit flirter avec la légalité…

Pour la conversation plus haut, d’où le fait que j’ai abandonné… il n’y a pas plus sourd que quelqu’un qui ne veut pas entendre 😉

avatar Dimemas | 

mais si on ne veut pas d'une appli par meta ?

tu réponds quoi ?
en gros les dev codent des virus et ça te posent un problème ?
et tu crois que les appli actuelles ne siphonnent pas tes données ?
que les applis apple non plus ?

pauvre candide...

avatar franckmac3 | 

@Dimemas

Oui bien sûr d’ailleurs c’est de notoriété publique que Apple gagne des milliards avec nos données personnelles.
Je suis peut-être candide mais vous semblez carrément aveugle.

Et au passage les applis actuelles je vois dans l’AppStore à quelles données elles ont accès !

Je ne parle pas de malveillance et de virus juste d’exploitation contre mon gré de mes donnés

avatar byte_order | 

@franckmac3
> C’est pas un problème de position dominante mais de modèle économique et
> de protection de la vie privée.

Non.
C'est pas un problème de position dominante non plus.
C'est un problème *d'abus* de position dominante pour entraver la libre concurrence, par contre.

> Oui bien sûr d’ailleurs c’est de notoriété publique que Apple gagne des milliards
> avec nos données personnelles.

Avec leur captivité dans son iCloud, assurément. Qui ne facilite pas l'envie des utilisateurs d'iPhone a essayer de migrer ailleurs, car leur photos, mais aussi leurs discussion sur iMessage etc sont quasi automatiquement sur iCloud, puisque l'option est activé par défaut.

Y'a pas qu'une façon d'exploiter commercialement des données personnelles, hein. Y'a pas que leur analyze pour en tirer un profil pour faire du placement publicitaire. non, y'a d'autres façons de tirer un profit de vos données. Comme le fait qu'entraver leur migration ailleurs est couteuse, au moins en temps et en qualité, pour l'utilisateur, qui va moins avoir envie de tenter l'expérience.

Par ailleurs, Apple fait aussi de l'exploitation de vos données personnelles, déjà en vendant par défaut que vos recherches sur Internet iront chez Google (et là, Google le voit, hein, cela ne reste pas chez Apple, ça, c'est donc bien de l'argent qu'Apple gagne en vendant, par défaut, le sujet de vos recherches sur Internet) mais aussi en faisant, elle aussi, un profil pour monétiser du placement de publicité ciblé. Tout comme Google.
Sauf que là Apple ne communique pas trop dessus, tandis que Google l'assume, vu que c'est son modèle économique principal.

avatar byte_order | 

@franckmac3
> Sinon pour revenir sur le fond de l’article je ne vois pas ce qu’il y a de choquant
> En fait Apple va faire comme n’importe quel consolier
> Si vous voulez sorti un jeu sur Switch vous payer Nintendo que vous soyez vendu
> dans l’eshop ou en direct.
> Et en plus Nintendo peut vous interdire votre jeu si il veut.
> Apple peut tout à fait faire pareil non 🤔 ?

Non. Apple veut aussi sa part sur les abonnements qui payent, eux, du contenu non validé, non vendu, non distribué par Apple.

Fortnite est un jeu gratuit, même sur console. Certes, Epic a probablement payé des royalties à Microsoft, Sony, Nintendo pour la certification du *jeu*, mais Microsoft, Sony, Nintendo ne reçoive pas une part des achats fait ensuite depuis le jeu pour des skins, nouveaux chapitres etc, qui n'est de toute façon ni certifié ni validé ni distribué par les consolistes mais directement entre les serveurs de Epic et les joueurs chez eux.

Et quand vous regardez Netflix depuis une console, c'est pareil.

C'est surtout ça qui pose problème, pas tant la part sur le prix de l'app.

Après, Apple a *choisi* d'accepter de distribuer gratuitement des apps gratuites.
Son choix. Sa responsabilité.
Cela ne lui donne pas pour autant le droit de racketer sur toute transaction commerciale entre un utilisateur d'iOS et un éditeur d'apps pour iOS.
Sinon, cela signifie que la licence d'utilisation, pourtant vendue avec l'iPhone, est en fait un abonnement à l'utilisation de iOS, mais pas payé par l'utilisateur, non, payé par une taxe sur le dos des développeurs d'apps.

avatar Bigdidou | 

Mais comment Apple va bien pouvoir en Europe justifier de demander a des développeurs la rétribution de .. de quoi ?
Si une app n'est pas dustribuée par le Store, comment inventer de prélever quelque chose dessus ?
A moins de taxer l'utilisation des outils de développement qui sont déjà facturés, quelque chose m'échappe.

Après, Qualcom prélève bien un pourcentage sur des smartphones n'utilisant pas ses puces du moment qu'on y a recours sur d'autres, les pratiques les pires sont possibles.
https://youtu.be/jjj6rjZ0mXo?si=O4qxG1CM6L-Vjo23

avatar redchou | 

@Bigdidou

Vu le titre, si c’est du à la norme 5G, c’est parce qu’ils ont contribué à son développement et la licence est soumis au principe du FRAND.

avatar House M.D. | 

@Bigdidou

Signature des apps. Pas de signature, pas d’installation… il leur suffit de rendre payante la signature des dites apps.

avatar byte_order | 

@House M.D.

Donc le processus de signature d'apps permet le contrôle d'accès. Et donc Apple (et non plus l'AppStore, dans ce cas), serait toujours en position de contrôleur d'accès.

avatar byte_order | 

@Bigdidou
> Après, Qualcom prélève bien un pourcentage sur des smartphones n'utilisant pas ses puces
> du moment qu'on y a recours sur d'autres,

D'autres puces qui utilisent des brevets de Qualcom, donc sa propriété intellectuelle.

Mais le contenu payant de Spotify, distribué via TCP/IP depuis des serveurs de Spotify jusqu'à un iPhone d'une personne lambda, ce contenu là, Apple n'a pas de propriété intellectuelle dessus. D'ailleurs, elle ne le valide pas. Elle valide l'app cliente de Spotify pour iOS, uniquement.
Et parce qu'elle a choisi, elle, unilatéralement, de lié validation d'apps et distribution via l'AppStore. Elle pourrait très bien séparé ces 2 processus, d'ailleurs, mais comme ce n'est pas dans son intérêt financier, tant pis si cela le serait dans l'intérêt de l'utilisateur quelque soit le canal de distribution de l'app ensuite...

avatar cyrille.p | 

L un des avantages de l’app store est qu’en cas de problème avec un achat on peut faire une réclamation avec généralement une réponse rapide et pas trop de difficulté à se faire rembourser. Qu en sera t il sur les autres app stores ???

avatar byte_order | 

@cyrille.p

Et bien, c'est l'un des points de la concurrence, comme pour tout autre magasin. Y'a des magasins qui sont meilleurs et d'autres pas bon sur ce plan, les consommateurs se faisant leur propre avis en fonction de leurs attentes, du rapport qualité (de service après vente, ici, donc) / prix, etc.

Par ailleurs, en UE, y'a une obligation de remboursement sans justificatif dans les 15j pour tout achat fait en ligne. L'achat d'une app à un store alternatif devrait légitimement tomber dans cette obligation.

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