Les apps GPS vont devoir sensibiliser leurs utilisateurs sur leur empreinte carbone

Stéphane Moussie |

« Pensez à covoiturer », « Au quotidien, prenez les transports en commun », « #SeDéplacerMoinsPolluer »… C'est le genre de messages qui vont apparaitre bientôt dans Waze, Google Maps, Apple Plans ou encore Coyote. Un décret et un arrêté viennent de préciser certaines dispositions de la loi « climat et résilience » votée il y a un an.

L'objectif du décret n° 2022-1119 du 3 août 2022 : « accompagner d'une part la transition des usages vers une mobilité décarbonée, en agissant notamment sur les services numériques d'assistance aux déplacements, et d'autre part, à réguler les externalités négatives de l'usage de ces services numériques. »

Ces suggestions d'itinéraires seront bientôt accompagnées de messages de sensibilisation

Cela se traduit par plusieurs obligations vis-à-vis des applications de transport. Les GPS devront donc afficher un message de sensibilisation concernant les alternatives à l'utilisation du véhicule individuel. Ce message devra apparaître lors des recherches d'itinéraires en voiture. Pas question de le planquer en bas d'une liste ou ailleurs, il devra être « clairement distinguable, sans nécessaire action » de l'utilisateur.

De plus, les applications devront fournir « une information relative aux quantités de gaz à effet de serre et aux polluants de l'air émis par le ou les modes de transport utilisés pour chaque suggestion d'itinéraire. » Les applications de déplacements multimodaux, comme Google Maps ou Plans, devront mettre en avant les propositions d'itinéraires dont l'impact est le plus faible en termes d'émissions de gaz à effet de serre. Google avait déjà pris tout seul cette initiative aux États-Unis, où Maps propose par défaut l’itinéraire le moins émetteur de CO2 lorsque celui-ci ne rallonge pas trop le temps de trajet. Les obligations sur le message de sensibilisation et l'information d'empreinte carbone s'appliquent dès maintenant, enfin dès la prochaine mise à jour des apps.

Mais ce n'est pas tout. Les apps de transport (Google Maps, Plans, Transit…) devront intégrer l'ensemble des données sur les services de transport réguliers disponibles sur transport.data.gouv.fr d'ici le 1er décembre 2022. Et d'ici le 1er décembre 2023, ces apps devront en plus intégrer les « services de partage de véhicules, de cycles, de cyclomobiles légers, d'engins de déplacement personnels, ou sur les déplacements à pied » disponibles en open data. Autrement dit, Apple va être obligée d'intégrer à Plans les données sur les services de vélo qui lui manquent tant.

Aux États-Unis, Google Maps suggère déjà les itinéraires les plus « verts »

Enfin, une mesure spécifique est prise pour que les GPS automobiles ne favorisent pas « l'usage massif des voies secondaires pour du trafic de transit ». C'est notamment Waze qui est visé, le GPS étant régulièrement critiqué par de paisibles communes qui voient tout à coup un afflux massif d'automobilistes guidés par lui sur leurs routes.

« Dans des conditions de trafic exemptées d’événements routiers sur les voies non secondaires, les services numériques d’assistance au déplacement s’efforcent de proposer à l’utilisateur un itinéraire évitant l’usage massif de voies secondaires non prévues pour du trafic intensif, notamment en s’assurant que le temps de trajet restant est réduit d’au moins 10 % comparé à l’itinéraire maximisant l’usage de voies non secondaires », dispose le décret. Waze et les autres GPS devront tenir compte de cette obligation dès leur prochaine mise à jour.

Source
merci Vincentn
avatar Mac13 | 

Prenez la voie la plus rapide, vous économiserez le temps d'air conditionné pendant le trajet. C'est ce que ces industriels détourneront...

avatar asseb | 

Quel sujet sensible! comment peut-on être si traumatisé par ce genre de propositions ? Pourquoi, quand je crée un trajet dans maps, le fait qu'il m'informe qu'en train je mettrais 20 min de plus pour 50x moins de CO2 devrait être pris comme une agression ?

avatar vince29 | 

A l'extrême limite la suggestion que tu décris pourrait être pertinente. Sauf que si la personne n'a pas choisi de prendre le train c'est qu'elle a ses raisons (insalubrité, dangerosité, frais de parking, détour...). Donc ta suggestion à l'extrême rigueur.
Mais alors les « Pensez à covoiturer », « Au quotidien, prenez les transports en commun » et autres niaiseries du même acabit, c'est du niveau des publicités JUVAMINE ou des pansements Mercurochrome.

avatar iPop | 

Brainwashing à outrance.

avatar jean512 | 

et on dira dans 15 ans que finalement ce n'était pas le CO2 le problème.

avatar Valiran | 

A un moment donné on bascule dans la persécution.

avatar Jacalbert | 

Émission Co 2
L'empreinte carbone de nos activités numériques

https://cdn.statcdn.com/Infographic/images/normal/27246.jpeg

Source : Statista GmbH, Johannes-Brahms-Platz 1, 20355 Hamburg, Allemagne

avatar Jacalbert | 

ÉMISSIONS DE CO2
L'empreinte carbone de nos activités numériques
Tristan Gaudiaut,
13 avr. 2022

L'écosystème numérique serait, selon les études, responsable de 2 % à 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, soit jusqu'à près de deux fois plus que le transport aérien (avant le Covid-19). En France, un rapport publié au Sénat évalue l'empreinte carbone du numérique à 15 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an, soit environ 2 % de l'ensemble des émissions nationales.
Notre infographie reprend une estimation détaillée de l'institut allemand de recherche sur l'environnement (Öko-Institut), qui a chiffré les émissions moyennes par personne pour différents postes. Il est important de noter que ces calculs ont été réalisés en Allemagne et que certaines données peuvent être influencées par des facteurs propres au pays, comme la nature du mix électrique pour les émissions liées à l'utilisation. Ils donnent toutefois un aperçu de la répartition de l'empreinte selon le type d'appareil et d'activités pour des populations ayant un niveau de vie et de consommation similaire.
Avec une part de 40 % dans le total des émissions selon l'Öko-Institut, la fabrication des appareils pèse à elle seule particulièrement lourd dans la balance. Les émissions liées à la production proviennent en particulier des produits chimiques utilisés pour l'extraction et le traitement des matières premières, ainsi que de l'énergie nécessaire à la fabrication des semi-conducteurs, composants essentiels de nos équipements électroniques. Les données présentées dans le graphique sont des valeurs moyennes annualisées, basées sur la durée de vie moyenne des appareils. D'après les estimations, la fabrication d'un grand téléviseur à écran plat émettrait par exemple 1 000 kilogrammes de CO2 (émissions absolues) et la production d'un ordinateur portable environ 250 kilogrammes.
Les émissions de gaz à effet de serre liées à l'utilisation des appareils (environ 22 % du total) et au fonctionnement des centres de données (près de 30 %) sont quant à elles principalement dues à la consommation d'électricité. Celles-ci dépendent notamment du comportement des utilisateurs et de l'empreinte carbone de l'électricité consommée localement.

avatar iPop | 

@Jacalbert

L’activité numérique c’est peanut a côté de tout le carburant que l’on brûle pour faire de l’électricité, près de 50%, en comparaison la locomotion est entre 12 et 14%. Vous rajoutez à ceci les produits chimique qui rafraîchissent les centrales, une vrai plaie, si je me rappelle bien 1 kg est l’équivalent de toute l’activité à l’année des avions.

Mais bon il faut de l’énergie, grossir le PIB, etc…ce n’est pas vos e-mail qui sont un danger pour la planète, c’est toute la machine qui est à repenser.

avatar yipikayai | 

C est con , dans nos gros camion 🚛 polluant on as pas le droit de prendre des personnes non autorisé, le message nous est donc inutile est polluant pour notre vue 🤣😂

avatar maurice-dubois | 

waze va m’indiquer un bus qui tractera ma remorque jusqu’à mon client, à moins qu’il me suggère un vélo qui pourra tracter 500 kg, c’est cool l’écologie des communistes

avatar rua negundo | 

Merci à la majorité des messages de critiquer cette mesure en effet infantilisante. La France est championne de ces mesures où les citoyens sont constamment pris pour des enfants qu’il faut éduquer sur un ton condescendant. Aucun autre pays ne connaît autant de mentions légales obligatoires dans les publicités (pour votre santé attention évitez les aliments gras, sales, sucrés, l’énergie est notre avenir économisons-là, jouer avec excès comporte des risques, privilégiez le covoiturage, un crédit vous engage et doit être remboursé,…). À mettre en lien avec le niveau de défiance particulièrement élevé des Français à l’égard de leur classe politique et des médias.

avatar v1nce29 | 

Ah si il y a quand même les USA pour les messages débiles histoire de se couvrir en cas de procès.

Claquer des doigts ne fait pas apparaître de nourriture.

avatar rua negundo | 

@v1nce29

C’est vrai, à la différence quand même que ces messages sont librement le fait des entreprises elles-mêmes pour essayer de se prémunir contre des procès donc éviter des risques de pertes d’argent. En France, ces messages sont le fruit de l’imagination des hauts fonctionnaires des cabinets ministériels et éventuellement des parlementaires. Ils sont obligatoires sous peine d’amende. Ils s’adressent aux citoyens avec une visée éducative et révèlent le dédain de leurs auteurs pour les destinataires

avatar warmac33 | 

"au quotidien prenez les transports en commun"
...
Assez risible quand on sait qu'à Lyon tous les projets de métro ont été annulés par nos pitres soit disant écologistes... 1h20 en transports pour aller au boulot contre 30-35 min avec mon diesel...
Et dieu sait si je préférerais prendre les transports notamment pour faire des économies !

avatar rua negundo | 

@warmac33

Être contre tous les grands projets d’infrastructures, quels qu’ils soient, est leur raison d’être. Comment parvenir à la Sainte décroissance si l’on fait des grands travaux ?

avatar Logoman | 

Vivement que l’on m’informe de l’émission en CO2 de mes trajets en voiture électrique ! 🙃

Pour que ces données aient une quelconque valeur, il faudrait connaître précisément chaque véhicule (quelle marque ? quel modèle ? quelle motorisation ? de quelle année ?). Je doute que les développeurs d’app fassent tant d’efforts. On risque donc d’avoir des données génériques sans réelle pertinence.

Déjà que dans la section "Mon véhicule" > "Carburant préféré" de Waze, il n’y a toujours pas de choix correspondant aux véhicules électriques …

avatar charlie105 | 

Les gens qui inventent puis votent ces lois devraient publier le bilan carbone de leurs déplacements

avatar rua negundo | 

@charlie105

Ils sont très nettement supérieurs aux valeurs médianes de la population française. C’est à peu près toujours le cas pour les donneurs de leçons. Ils sont naïfs de croire que peu s’en rendent compte

avatar Snoo | 

Rien à foutre, ça changera pas mes habitudes. Quand, comme en Corée, je pourrai me déplacer en train à n'importe quelle heure sans me faire agresser, oui, pour l'instant, plutôt que régler ces problèmes d'insécurité, ils préfèrent faire ce genre de bêtises.

Pages

CONNEXION UTILISATEUR