Les enceintes intelligentes sont-elles en train de doucement trouver leur place à l'intérieur des foyers américains ? Oui si l'on se réfère à une étude conduite entre novembre et décembre par la Radio Nationale américaine (NPR) et le cabinet Edison Research (*)
39 millions de personnes, soit 16 % des américains de plus de 18 ans, auraient maintenant une enceinte intelligente chez eux. Sur ce marché, les compétiteurs se limitent à Amazon et Google. Avantage au pionnier Amazon dont l'assistante Alexa serait maintenant dans 11 % des foyers américains, tandis que les Google Home seraient entrés dans 4 % d'entre eux. Le HomePod ayant manqué les fêtes de fin d'année, Apple reste absente de ce marché où Amazon entend bien pousser son avantage et coller aux basques de ses clients, à l'intérieur comme à l'extérieur du domicile (lire Amazon : « Nous songeons à un monde où Alexa serait omniprésente »).
Une enceinte pour quoi faire ?
Ajouter un nouveau gadget dans la maison ça veut dire y consacrer du temps, mais du temps pris aux dépens de quelles autres activités ? Le bon vieux poste de radio a peut-être trouvé son remplaçant pour 39 % de ces utilisateurs. Chez 34 %, l'enceinte remplace du temps passé précédemment sur son smartphone et pour 30 % c'est la télévision qui est est délaissée.
71 % des sondés disent écouter plus de musique depuis qu'ils ont leur enceinte (elles se connectent facilement aux services de streaming) et 28 % d'entre eux s'en servent pour écouter plus de journaux et d'émissions d'actualité.
Trois scénarios type d'utilisations
L'étude met en avant trois journées type chez les sondés, qui montrent la manière dont ces enceintes s'inscrivent dans la routine quotidienne. De 5h à 9h, sans surprise, on s'enquière de la météo, de la circulation et de l'actualité. Toutes choses que l'on fait habituellement avec la télé, la radio ou son smartphone. L'enceinte peut dans une certaine mesure les remplacer tous les trois.
De 9h jusqu'à 15h, pour les personnes passant leur journée à la maison, l'enceinte servirait à enregistrer des rappels, à alimenter une liste de courses ou appeler quelqu'un dans une autre pièce. Les enceintes Amazon ont en effet une fonction "Drop in" qui sert d'intercom entre les endroits de la maison où sont présentes des enceintes Echo. Plus besoin de hurler pour faire venir tout le monde à table.
En fin de journée, entre 17h et 19h, les actions se répartissent entre chercher des adresses comme celles de restaurants, des recettes de cuisine ou commander à manger.
En début de soirée place à des jeux que peuvent animer ces enceintes (comme des quizz), à envoyer des messages ou lire des histoires aux enfants chez les parents prêts à déléguer cet instant à Amazon ou Google. En fin de soirée, une fois les plus jeunes endormis au son d'une voix de synthèse, les parents bouclent la journée en utilisant leurs enceintes pour piloter leur équipement domotique, écouter des livres audio ou régler des alarmes.
Un assistant partout
Nul doute que certains des assistants achetés ou reçus en cadeau finissent dans un placard, mais chez la moitié de ceux qui en ont un, l'utilisation au bout d'un mois est allée en augmentant (pour 33 % elle est restée la même). Pour 39 % de ces propriétaires d'enceintes, la voiture est l'endroit où ils seraient le plus intéressés par retrouver Alexa ou Google Assistant. Au CES a été montré par exemple un allume-cigare doté d'un micro pour mieux capter les commandes envoyées à Alexa sur le smartphone.
Ces enceintes sont installées pour l'essentiel dans le salon (52 %) puis viennent la cuisine (21 %) et la chambre des parents (19 %). Le salon, qui réunit tout le monde — famille comme amis — fait que ces gadgets sont souvent sollicités pour des activités qui intéressent tout le monde : jouer de la musique à 60 % ou répondre à des questions d'ordre général.
Enfin, chez 38 % des propriétaires de ces objets, il y a la volonté de continuer de s'équiper et d'acheter de nouvelles enceintes. Ça tombe bien car les fabricants multiplient les formes et les prix et cela a payé à la fin de l'année, même si Amazon donne toujours des ordres de grandeur (en millions) plutôt que des chiffres précis (lire Les enceintes d'Amazon et Google ont passé un bon Noël).
Google a élargi sa gamme à trois enceintes, de la petite Home mini que l'on a beaucoup vu sur les étals françaises avant Noël (lire N'achetez pas le Google Home Mini… il est offert partout) jusqu'à la grosse Max récemment lancée aux États-Unis, dont le HomePod sera le pendant chez Apple. Amazon a là encore l'avantage avec 5 enceintes dont 2 sont munies d'un écran. Toutes sont à des prix serrés et abordables : de 40 $ jusqu'à 150 à 180 $ pour les plus onéreuses. À ce tarif, il est facile d'en équiper de nombreuses pièces dans la maison afin qu'Alexa soit toujours à portée de voix…
- L'étude complète : PDF. (*) 806 personnes ont été sondées en ligne à la fin novembre, après le Black Friday, et 1 010 l'ont été par téléphone, juste après Noël.