Les applications mobiles, un marché de 100 milliards de dollars

Mickaël Bazoge |

La "révolution des apps" initiée par Apple en 2008 avec l’App Store n’a pas fini de se tailler une place de choix dans l’économie tout court. À l’époque de l’iPhone 3G, le constructeur de Cupertino n’imaginait sans doute pas à quel point ce qu’allait représenter, quelques années plus tard, ce secteur d’activité. App Annie a fait les comptes et ils sont tout à fait impressionnants.

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L’an dernier, le chiffre d’affaires généré par l’App Store et le Play Store a été de 41,1 milliards de dollars. En 2016, ce résultat devrait grimper de 24% pour atteindre les 50,9 milliards. Et à l’horizon 2020, il dépassera le seuil des 100 milliards (101,1 milliards précisément). Une croissance explosive qui va profiter à tous, non seulement aux plateformes mais aussi, bien évidemment, aux développeurs et éditeurs d’apps.

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En toute logique, cet appétit d’applications se lit également sur les volumes de téléchargements. En 2015, ce sont 111,2 milliards d’apps qui ont été téléchargées ; le chiffre va augmenter de 33% en 2016 (147,3 milliards), et à l’horizon 2020, App Annie prévoit 284,3 milliards de logiciels mobiles téléchargés. La Chine représente une app téléchargée sur trois, et plus globalement cette croissance est tirée par les marchés émergents.

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Si la croissance proviendra effectivement des pays émergents, les marchés matures restent de forts consommateurs d’applications. Et cela se poursuivra au moins jusqu’en 2020, même si la zone Asie-Pacifique (APAC) prendra une place dominante avec 162,2 milliards de téléchargements pour 57,5 milliards de dollars de revenus à cet horizon.

En ce qui concerne la bataille entre l’App Store et le Play Store, il va falloir se faire une raison. Certes, c’est bien Apple qui a lancé la révolution des apps, mais c’est Google et ses nombreux partenaires qui vont en profiter le plus dans les années à venir.

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C’est déjà le cas pour les téléchargements : Android a doublé iOS dans ce domaine l’an dernier, et le fossé ne va pas cesser de se creuser dans les prochaines années. En 2020, la boutique de Google va atteindre les 166,4 milliards d’apps téléchargées, contre 35,2 milliards pour l’App Store (une croissance de 46% tout de même). Le point intéressant, c’est la montée en puissance des boutiques d’apps Android tierces, sur lesquelles les téléchargements vont croître de 158% avec 80,3 milliards d’apps !

En ce qui concerne les revenus en revanche, l’App Store va poursuivre la course en tête malgré le fort différentiel avec les téléchargements. En 2020, le chiffre d’affaires du magasin d’Apple atteindra 44,8 milliards de dollars (le double de 2015), mieux que le Play Store et les autres boutiques Android. Mais si on cumule les revenus de ces deux flux, la plateforme de Google dépassera effectivement celle d’Apple, avec 55,7 milliards de dollars en 2020, contre 18,3 milliards en 2015.

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Les jeux continueront de représenter le gros des téléchargements et des revenus des boutiques d’apps : en 2015, ils étaient 45,4 milliards de téléchargés (soit 41% du total), pour un chiffre d’affaires de 34,8 milliards de dollars (85% du total !). Le chiffre passera à 102,2 milliards en 2020, pour un chiffre d’affaires de 74,6 milliards de dollars.

L’avenir s’annonce donc doré sur tranches pour les applications, qui ne se limitent pas aux smartphones. De nouvelles plateformes vont apparaitre qui adoptent ou vont adopter le modèle mis en place par Apple : les wearables, l’automobile, la télévision (les apps ne sont-elles pas l’avenir de la télévision pour l’Apple TV ?)… La croissance du chiffre d’affaires va également s’appuyer sur les possibilités de monétisation au sein des applications, sans oublier le commerce en ligne mobile.

Apple a bien saisi le potentiel de l’économie des apps. Le constructeur rappelle régulièrement que son écosystème crée de l’emploi partout dans le monde (1,4 million en Europe) et qu’il génère des revenus très importants pour les développeurs (40 milliards de dollars pour les développeurs depuis 2008). La Pomme accompagne cette montée en puissance en développant des centres de développement d’apps — le premier du genre va ouvrir ses portes en Italie.

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avatar Goundy | 

Ça balance des articles avant le croissant & café ???

avatar Mickaël Bazoge | 
Bim, on est des fous chez MacG.
avatar macbook60 | 

Eh oui

avatar Tchobilout23 | 

Je veux la même boule de cristal!!!

avatar simnico971 | 

Dire que Steve Jobs était initialement contre la possibilité d'installer des apps sur son iPhone…

avatar C1rc3@0rc | 

En fait non, il défendait un modele basé sur des applications WEB universelles consultables avec n'importe quel terminal.
Le fait de réaliser des applications implique une menace pour le WEB standard. Et a l'origine Apple voulait justement faire évoluer le HTML vers un standard (WHATWG) permettant de faire des applications respectant les fondamentaux du WEB.

Le mise en place des applications natives a ete forcée a cause de la trop grande différence de performance a l'époque et le retard pris par la standardisation du HTML5

Ceci dit, il faut quand meme dire que si le marché des applications iOS est rentable, c'est aussi truffé de pièges. Pour espérer être rentable avec une app vendu aux environs 1 euro faut developper très vite l'application ou etre certain d'en vendre beaucoup.

Par exemple un développeur "artisan" qui mettrait 1 an pour developper une application ne serait rentable qu'a partir de 55 000 a 60 000 ventes. Et il faut que les ventes démarrent très fort dans les premières semaines de mise sur le store ou investir sérieusement en marketing (ce qui implique d'augmenter encore les ventes pour rentabiliser)

avatar Applesoft | 

Il y a 4-5 ans, les prédicateurs nous annonçaient :
- qu'Android générerait plus d'argent qu'iOS
- que Windows Phone rattraperait iOS
Donc voilà quoi ... :)

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