Des apps de « random chat » épinglées pour des comportements inappropriés envers les mineurs

Sabrina Fekih |

L'App Store est une boutique « sûre et digne de confiance », vante Apple. Sauf quand elle ne l'est pas. Le Washington Post a relevé au moins 1 500 signalements de comportements inappropriés, généralement à caractère sexuel, dans six applications. Plusieurs victimes sont mineures. Les apps en question sont des « random chat », des messageries aléatoires, une pratique popularisée par des sites comme Chatroulette ou Omegle. Le principe est de converser en vidéo avec des personnes inconnues.

Des apps comme Yubo, ChatLive, Chat for Strangers, Skout, ou encore Holla reposent sur ce concept de « random chat ». En utilisant un algorithme de machine learning, le Post a pu identifier les commentaires négatifs sur l'App Store. Plus de 130 000 avis sur les six applications visées ont été passés au crible, en se concentrant sur les messages présentant des comportements à caractère sexuel ou faisant état de racisme et d'harcèlement.

Ces messages inappropriés ne sont guère étonnant au vu de l'aspect aléatoire du fonctionnement de ces apps. On ne sait jamais sur quel pervers on va tomber… Un des reproches du Post à Apple, c'est la présence de ces applications dans la liste des 100 apps les plus populaires dans la catégorie des réseaux sociaux, un critère sur lequel Apple n'a aucune prise.

Phillip Shoemaker, ancien directeur de l’App Store, explique que la Pomme ne prend pas en compte les avis des utilisateurs sur les applications qu’elle propose. Si tel était le cas, « on verrait beaucoup plus d'applications se faire retirer du Store » explique-t-il.

Ce qui inquiète surtout, ce sont les jeunes utilisateurs qui délaissent les réseaux sociaux traditionnels pour ces nouvelles applications. Souvent mises au point par des petites sociétés, le contrôle du contenu de ces apps est compliqué pour Apple, mais également pour les autorités. « Nous n'avons parfois aucun moyen de savoir qui les a développées » confie Chuck Cohen, membre de la police de l'Indiana.

D'après Protect Young Eyes, un groupe de surveillance à destination des parents, Apple aurait été prévenue de la dangerosité de ces applications susceptible de mettre en contact des prédateurs sexuels avec des mineurs.

Cependant, tempère le quotidien, la majorité de ces applications n'est pas destinée à un public jeune. Pour Ed Peisner, fondateur de l'Organisation pour la sécurité des médias sociaux, il en va de la responsabilité des parents. « Si vous saviez qu'il y avait des prédateurs sexuels au centre commercial ou au parc, vous n'y déposeriez pas vos enfants, » déclare-t-il.

De son côté Apple affirme passer en revue 100 000 applications par semaine. « Nous avons créé l'App Store pour être un endroit sûr et fiable et nous prenons très au sérieux tous les rapports de contenus inappropriés ou illégaux », explique Fred Sainz, porte-parole. Les 137 608 avis utilisés pour cette enquête sont disponibles au téléchargement.

avatar SyMich | 

"Plus de 130 000 avis sur les six applications visées ont été passés au crible,..."

Apple doit d'urgence supprimer les avis sur l'AppStore comme elle l'a fait sur l'AppleStore!

avatar reborn | 

Pourtant depuis le debut des années 2000 on répète aux enfants et aux parents de ne pas parler aux inconnus sur internet.

Il va donc falloir supprimer Snapchat et Périscope ? Ou supprimer tout ce qui permet à des inconnus de se parler entre eux ?

Je repense au fameux coucou, tu veux voir ma bite? d’un vieux reportage de 2008 sur un chat de skyrock.

https://youtu.be/LA_Ycap2HJs

Au lycée, des amies filles s’amusais à montrer leurs seins à des inconnus sur internet grâce à Chatroulette. 🤷‍♂️

C’est ciblé pervers hommes cette enquete, mais aussi pas mal de cam girls font de la pub pour leurs services.

Enfin comme le dis le policier, c’est aux parents d’être plus responsable.

avatar showmehowtolive | 

@reborn

Oui c’est aussi aux parents d’être responsables surtout qu’avec iOS ou Android et le contrôle parental on peut tout régler et bloquer facilement.

avatar Bidule200 | 

Y'a que moi qui trouve chelou l'exemple de "déposer ses enfants au centre commercial" ? C'est un truc d'américain ?

avatar reborn | 

@Bidule200

Oui c’est un truc d’américain..

Là bas le centre commercial (gigantesque mall) c’est comme un parc public pour eux..

avatar macetLinux | 

C'est marrant, jamais on épingle les parents de laisser à diposition Internet 24h/24h, à des mioches...

Si ils ne sont pas capables d'être responsable, et de se trouver des fausses excuses (Bouh il a besoin d'être joignable au collège tout le temps, bouh), il faudrait peut-être interdire à certains la procréation...

😂

avatar mapiolca | 

À force de tout interdire par peur du risque, on hôte aux parents leur rôle d’éducateur. Bientôt on ne pourra acheter que des légumes prédécoupé, de la viande pré hachée pour éviter aux enfant de se servir d’un couteau. Il faut arrêter de vouloir régler tous les problèmes liés à une mauvaise vigilance des parents. Les parents ont toutes les solutions à disposition pour régler ces problèmes comme l’utilisation d’un vpn ou le filtrage des domaines via leur box internet.

avatar SyMich | 

Si Apple voulait vraiment aider les parents, elle reautoriserait des apps de contrôle parental plus sérieuses que « temps d’écran »...

avatar mapiolca | 

@SyMich

Je suis pas sûr que faire leur boulot à leur place soit aider les parents.

avatar SyMich | 

Une app de contrôle parental ne fait pas le boulot des parents à leur place. Elle permet de définir avec les enfants des règles, et l’app donne juste les moyens de gérer ces règles et de s’assurer qu’elles ne sont pas contournées par les enfants.
Encore faut-il avoir des apps sérieuses comme celles dont disposent les gestionnaires de parc informatique en entreprise (raison pour laquelle elles utilisaient les mêmes outils, avant qu’Apple décide que c’est contraire aux règles du store) et pas un truc simpliste comme « temps d’écran ».

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