Presse et Apple : le GESTE entre dans la danse

Florian Innocente |

C'est au tour du GESTE de manifester son inquiétude à l'égard d'Apple et de la manière dont elle va faire évoluer les conditions d'utilisation de l'App Store. Le Groupement des Editeurs de Services en Ligne (qui rassemble autant des titres de presse, médias radios et télévisés que des éditeurs de logiciels) met en cause la prochaine interdiction pour les applications de proposer des services d'abonnement qui contournent le système In-App-Purchase d'Apple et sa commission de 30%.

D’après la dernière version de l’article 11.2 que s’est procurée le service juridique du GESTE, toutes les applications utilisant une solution de paiement tierce (à l’acte ou par abonnement) seraient refusées (ou abandonnées pour celles déjà acceptées) et ce, à compter du 30 juin prochain. Derrière cette mesure drastique, se dessine la volonté d’Apple d’imposer son prochain système d’abonnement via son API de facturation « In App Purchase ».” déclare le GESTE (PDF du communiqué).

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Le groupement dénonce une équation économique périlleuse et venant rompre le lien historique entre un abonné et l'éditeur de son journal “Cette décision, non concertée, imposerait aux éditeurs un coût complémentaire de 30% au profit d'Apple. Ce taux, tout comme le différentiel de TVA entre le numérique et le monde physique, rendrait la distribution de contenus au format numérique moins rentable que sur papier. Elle les priverait également de la possibilité de créer des abonnements numériques multi-plateformes, contraignant l’éditeur à adapter ses offres aux exigences d’Apple plutôt qu’aux attentes des clients finaux. Elle les priverait enfin de la maîtrise du parcours client et de la possibilité de connaître les coordonnées de leurs abonnés, éléments fondamentaux de la relation client.

Les éditeurs ne seraient pas les seuls touchés affirme le GESTE qui y voit un danger pour d'autres acteurs de la chaîne “les prestataires de solutions de paiement se voient ainsi fermer la porte à la majeure partie du marché des applications mobiles (l’iPad représentant plus de 80% du marché des tablettes). Interdire toutes les solutions de paiement tierces prive donc ces acteurs d’un levier de croissance important. Apple, en position dominante, refuse tout simplement l’accès au marché à toute une catégorie d’acteurs et impose des conditions toujours plus draconiennes aux éditeurs, pourtant partenaires essentiels sans qui les produits d’Apple seraient toujours des outils « fins, beaux, incroyablement puissants, magiques, … » mais totalement sans contenus. Les membres du Geste se félicitent donc d’une possible enquête des autorités de la concurrence sur ces pratiques et ne manqueront pas d’y contribuer utilement.

Un écho à la décision la semaine dernière de trois syndicats de la presse, d'en appeler à la Ministre de l'Economie pour qu'elle saisisse l'Autorité de la concurrence (lire Presse sur l'App Store : les médias français en appellent à Bercy).

Une évolution prévisible
L'évolution des conditions d'Apple vis-à-vis des fonctions d'abonnement est tout sauf une surprise. Et le reproche fait d'un manque de "concertation" fleure la naïveté. Depuis 14 ans que Jobs est revenu chez Apple, ce terme n'est pas franchement au vocabulaire de l'entreprise.

Dans la mouture actuelle de son “App Store Review Guidelines”, l'article 11.2 indique “Les applications qui utilisent un système autre que l'API In App Purchase (IAP) pour acheter du contenu, des fonctionnalités ou des services à l'intérieur de ces applications seront rejetées”.

Déjà en juillet dernier, le responsable des éditions électroniques d'un grand quotidien français nous confiait son inquiétude à propos de cette clause. Son journal utilise un mix d'IAP pour la vente des éditions quotidiennes, mais il renvoie vers son site pour les autres formules d'abonnement. Ce responsable n'était donc pas ignorant d'un possible serrage de vis, mais il se demandait quand Apple appliquerait cette règle à tous.

Cependant, le passage du GESTE sur la part de marché de l'iPad qui, d'une certaine manière obligerait les éditeurs à s'y soumettre ou à disparaître est discutable. Il est indéniable qu'Apple a réussi à 'rebooter' le marché de la tablette électronique et à y établir une position dominante en l'espace de six mois. Mais on est justement sur un marché où tout reste à faire. Microsoft, Google, HP/Palm et dans leur sillon des dizaines de fabricants, sans oublier des acteurs de premier plan comme Adobe, entendent bien tailler des croupières à "l'hégémonie" de l'iPad et d'iOS. Peut-être l'avance prise par l'iPad ne sera-t-elle jamais rattrapée, peut-être pas…

“Il y a une vie en dehors d'Apple”
Le GESTE précise d'ailleurs que “De nombreux éditeurs réfléchissent, ou explorent déjà certaines pistes afin de trouver des alternatives aux systèmes de distribution verrouillés proposés par les fabricants de matériel.” Le monde de la musique ayant échoué à ce jeu - les producteurs de contenus n'étant pas forcément les plus compétents pour inventer des plateformes techniques simples et performantes - il sera intéressant de voir dans quelle direction ces travaux vont se diriger, s'il aboutissent et dans quels délais.

Dans sa chronique hebdomadaire, Frédéric Filloux livre des pistes possibles et offre une autre analyse sur la stratégie d'Apple. D'abord il estime qu'au vu du confort d'utilisation procuré au lecteur par l'App Store, un éditeur peut décider qu'il n'est pas anormal de vendre son abonnement plus cher “Comme le veut une règle de bonne gestion, une plateforme premium doit se refléter dans son prix, un abonnement à 99$ sur la plateforme de l'éditeur devrait être fixé à 119$ sur l'App Store — tout comme un MacBook est plus cher qu'un portable Wintel comparable

Il suggère ensuite que les éditeurs conçoivent des sites en HTML5, compatibles iPhone et iPad donnant accès à un ou plusieurs titres et où l'éditeur garde la main sur ses abonnements et sur les données de ses clients. Quant aux systèmes de paiement, tel que Paypal, ils se mettent déjà à l'heure du mobile. Conclusion de Filloux sur ce point “Il y a une vie en dehors d'Apple”.

Enfin, l'ancien patron de 20 Minutes voit dans la démarche d'Apple une stratégie qui vise à servir les intérêts de nombreux petits éditeurs plutôt que de quelques gros. Des structures de petites tailles qui n'ont justement pas les épaules pour avoir des équipes commerciales, de diffusion, etc et qui voient dans l'App Store une plateforme à même de les dégager de toutes ces contraintes, pour se concentrer sur leur métier de journalistes.

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Cette absence de volonté d'entrer dans un rapport de force frontal avec Apple surprend dans les initiatives du GESTE et des divers syndicats de la presse. Une plateforme avec un contenu amoindri ayant moins d'intérêt, la carte d'un boycott de l'App Store par ces différentes parties pourrait être tentée (le GESTE compte une centaine d'adhérents dont beaucoup ont des applications sur le Store). Et peut-être faire tâche d'huile dans d'autres pays. Et ce, avant d'en appeler aux pouvoirs publics et d'agiter des considérations de monopole.

La part de marché de l'iPad, est jeune et elle a été obtenue sur ses seuls mérites techniques, et non par des manoeuvres commerciales comme on a pu le reprocher autrefois à Microsotf pour Windows. A partir de là, soit Apple juge que la présence de ces titres de presse est nécessaire à son activité, alors elle plie et aménage ses conditions. Soit elle n'en a cure et ces éditeurs auront tout loisir de se tourner vers Google ou Microsoft, ou de mettre en place leur propre plateforme.

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avatar angealexiel | 
Espérons qu'Apple sera assez intelligente pour changer sa politique avant que la justice ne s'en mêle. Se mettre à dos la presse n'est jamais très bon de toutes façons...
avatar Franckytoo | 
C'est le législateur qui est en qualité pour agir dans ce cas, il faut une proposition de loi qui va dans le sens d'une remise à niveau de la TVA sur la presse numérique afin qu'elle ne soit pas un frein pénalisant au développement du dématérialisé passant de 19,6% à 5,5% à l'image du taux pratiqué pour la presse papier.
avatar STi_wings | 
Vu qu'ils critiquent Apple, les grands méchants journalistes retourneurs de cerveaux vont subitement se muer en gentils croisés contre la délinquance Cupertinienne. J'en mets mon iPhone 4 à couper.
avatar Lou117 | 
J'aime comment les fanboy vont arriver à justifier toute action totalement illogique d'Apple...
avatar iguan | 
En même temps cette action est tout sauf illogique du point de vue d'Apple, au contraire, Apple a tout a y gagner, si elle arrive a l'imposer ;)
avatar simon | 
Elle y pratique les règles qu'elle veut tant que ca reste dans un cadre légal... Ce n'est pas parceque c'est une société privée qu'elle peut faire ce qu'elle veut.
avatar simon | 
Je suis bien d'accord. La plateforme n'est pas encore dispo donc ce ne sont que des supputations. Je ne suis pas juriste, ils se pencheront dessus quand elle sortira. Rappelons juste que l'iPad c'est 85% des tablettes vendues (enfin j'ai cru lire ça récemment), certains pourraient y voir un abus de position dominante...
avatar Lou117 | 
Illogique dans le sens ou elle oblige les journaux à reverser 30% de leurs revenus d'abonnement à Apple... Une sacrée taxe !
avatar Marksanders | 
Microsoft ? Mais c'est pareil sur Windows Phone 7 !
avatar calotype | 
Frodon a raison, néanmoins on peut envisager qu'Apple propose une tarification particulière de sa commission sur des appli avec abonnement presse, un secteur particulier identifiable comme tel parmi les 300.000 appli de l'App Store. on peut imaginer qu'elle ne ponctionne "que" 15% sur ces achats In-App par exemple, les éditeurs y trouveraient leur compte, les lecteurs ne verraient pas la différence et Apple garderait la main sur le marché de niche de la presse sur Mobile… Le nouveau modèle de tarification et gestion apparemment dans les tuyaux n'est sûrement pas mal pensé, c'est pas du genre d'Apple. wait & see
avatar jolepabo | 
Y'a quand même un truc que je comprends pas, c'est la profusion d'Apps alors qu'une WebApp ferait la même chose. Pourquoi les journaux ne passent pas par une webApp (dans le style de celle du NYTimes : http://www.nytimes.com/chrome/)? Comme ça ils font ce qu'ils veulent parce que, je suis d'accord, 30% pour Apple, faut pas dec*****! Et en tant qu'abonné ça m'embêterait grandement de reverser 30% à Apple juste pour accéder à une info dont le seul producteur est le journal....
avatar marcplemay | 
Lire aussi l'excellent article de Numerama : http://www.numerama.com/magazine/17831-apple-pourrait-bloquer-les-abonnements-presse-hors-itunes.html "La presse va-t-elle enfin réaliser que se jeter dans les bras d'Apple était la pire des solutions possibles pour trouver son renouveau économique dans l'univers numérique ? Nous avons souvent critiqué le recours à l'iPad, et le développement d'applications propriétaires largement inutiles à l'ère du HTML5, qui rendent les journaux dépendants de la ligne éditoriale fixée par Apple. Editer une application pour iOS (iPhone ou iPad), c'est dépenser du temps de développement pour un logiciel que les autres plateformes sont incapables de lire, et qui ne pourra être distribuée qu'à travers la plateforme iTunes d'Apple, selon les conditions contractuelles qu'elle impose et qui peuvent changer à tout moment. Y compris lorsqu'il sera déjà trop tard pour changer d'avis, parce que les lecteurs auront pris l'habitude de trouver leur journal sur iTunes."
avatar Marksanders | 
Charlie se fait de la pub mais ils auraient pu faire une belle web app et ils n'auraient pas été censurés. Playboy va le faire.
avatar Titov | 
Question sérieuse : Un hypothétique abonnement Le Monde vendu par l'intermédiaire de l'AppStore (ou de tout autre BiduleStore qu'Apple mettrait en place pour l'occasion) sera-t-il asujetti à la TVA française de 19,6% vu qu'Apple passe par le Luxembourg ? Si ce n'est pas le cas, cela reviendrait à dire qu'on pourrait consiédere que sur les 30% d'Apple, 20 points auraient normalement du être absorbés par la TVA et qu'il ne resterait finalement que 10 points servant à payer le service d'Apple. Est-ce ce qui se passe ? N'y aurait-il pas un gros scandale sur la perte progressive de recettes issues de la TVA au fur et à mesure que les ventes se numérisent ? On ne va quand même pas en tant que français, accepter que les points de TVA perdus finissent dans la poche d'Apple, si ? (Et pourtant je suis un utilisateur de longue date…)
avatar GSTOOL | 
Personne ne met un pistolet sur la tempe du consommateur pour acheter Apple ou acheter via Apple. S'il le fait, c'est qu'il a envie de le faire et qu'il y trouve son compte. Ce qui est aberrant, ça n'est pas qu'Apple propose ou impose un modèle. C'est que ceux dont ca devrait être le rôle s'abstiennent et s'étonnent ensuite que d'autres innovent sur leur terrain (maisons de disques, groupes de presses, industrie du cinéma, fabricants de téléphones....)
avatar valentinnb | 
La question n'est pas de savoir si Apple va gagner dans l'histoire. Car la réponse est clairement oui. Mais la véritable question en tant que consommateur qui apprécie la culture générale, c'est de savoir si la presse va pouvoir survivre avec ce modèle. Déjà mal en point, je ne vois pas comment la presse pourrait survivre en donnant 30% de marge à Apple, 19% de TVA à l'Etat, et faire le croix sur ses revenus pub.
avatar Marksanders | 
Pourquoi feraient ils la croix sur leurs revenus pub ? Il y a des magazines et quotidiens qui passent par l'App Store et qui ont leur propre pub.
avatar marcplemay | 
Ce qui est extraordinaire, c'est la mauvaise foi de certains. Apple abuse de pratiques que Microsoft, dans leur rêves les plus fous, n'auraient jamais imaginé et ça passe ...On a même droit a l'argument zero du fanboys " si ça te plait pas , va voir ailleurs " On peux très bien dire que Apple est dans une situation de monopole sur le marché des tablettes, donc oui, bien sur, les autorités anti-trust doivent se pencher urgemment sur toutes les pratiques de cette firme.
avatar Marksanders | 
On peut bien faire un magazine en passant par le web sans passer par l'App Store. Ils veulent passer par l'App Store mais ne pas payer la comm'.
avatar chmgd | 
Personne n'est obligé d'acheter une tablette : )
avatar Marksanders | 
Il n'y a pas grand rapport entre les pratiques d'Apple et Microsoft. Là, les gars vont dans l'App Store pour y mettre leur app, acceptent les conditions et après ils viennent se plaindre alors qu'ils filoutaient en passant à côté de l'achat in app pour l'abonnement ! S'ils ne veulent pas dépendre d'Apple, ils peuvent sortir une version web app, ça ne passe pas par l'App Store et ils ne doivent rien à Apple, comme le fait Playboy.
avatar AuGie | 
Dans certains articles de macgé, le soutient a Apple ressemble a du discours de fanboy avec un peu plus de forme. Nul !!!
avatar chmgd | 
L'électronique est-elle la voie de secours de la presse? Je n'en suis pa sûr. Pour être un abonné de très longue date à des versions papier de journaux, je ne sens pas de motivation à payer pour de l'électronique. Il y a trop d'infos gratuites et de bonne qualité pour payer pour un journal internet. Le lien affectif avec le papier, c'est une chose pour laquelle je suis prêt à payer. L'électronique, c'est "froid". Bref, je crois que la presse met trop d'espoirs dans l'électronique. Quand à Apple, ils aiment les choses simples. Appuie sur un bouton et c'est fini. C'est leur approche et ils aiment la contrôler. Si ça ne fait pas l'affaire d ela presse, qu'ils trouvent d'autres alternatives. Point.
avatar Marksanders | 
Moi au contraire, je n'ai jamais lu autant la presse que depuis que j'ai l'iPad. Mais il faut qu'ils offrent un vrai premium. Actuellement, tu paies 8 ou 10 €/mois pour du vent parce qu'ils proposent déjà beaucoup gratuitement sur leur site et que le premium n'a pas trop d'intérêt.
avatar agerber | 
Il faut lutter contre les monopoles de toutes sortes.. Certains essayent de s'arroger, la musique, la vidéo , bientôt la presse ?
avatar Marksanders | 
Apple n'a pas le monopole sur la musique, les films ou les livres. Tu peux tout à fait acheter ta musique ou tes livres sur Amazon ou la Fnac et les lire sur les appareils d'Apple. Pour les vidéos, ce sont les DRM qui posent problème, aussi bien sur les DVD et Bluray que sur les fichiers vidéo.
avatar Marksanders | 
Ils ont accepté les conditions de iTunes Store en proposant leur app. Combien leur prend la distribution en kiosque, la livraison, le retour des invendus etc. ?
avatar Banquett | 
Pourquoi faire une application web ? Qui serait une version optimisée du site mais en l'ajoutent a l'écran d'accueil serait comme une vrai app ?
avatar Marksanders | 
Oui en web app tu peux faire des choses assez poussées et bien intégrées, c'est assez pour ce type d'application et de contenu. Il n'y a pas besoin de natif. Ça sera moins bling bling mais plus efficace qu'un fichier PDF ;)
avatar tramber85 | 
Allez Apple, faites-leur un GESTE. mwahahahaha. OK je sors.
avatar bberu | 
Moi personnellement j'ai eu une expérience malheureuse avec RELAY.COM sur IPAD. L'Appli n'est là que pour diriger l'achat sur le WEB. Ça n'a pas marché. j'ai essayé sur MAC : après avoir téléchargé un logiciel obligatoire, j'ai voulu commander un magazine. Rien à faire. Le service client m'a répondu de mainière laconique "il faut terminer sa commande". Merci de me le dire !!!! Bref, sur un plan technique, il y a de grosses lacunes. Je compare souvent APPLE à AMAZON, car cette dernière a su faire un site très marketing, mais qui est toutefois très sérieux. Pour être leader sur le net, cela doit être irréprochable techniquement. Il est facile d'entrer dans un magasin et de donner 5.90 euros en pièce de monnaie contre un magazine. Les choses deviennent plus délicates sur le net : il faut s'inscrire, donner son N° de CB... tout ça pour un achat réflexe. L'APP store est pour le client le moyen le plus sûr à l'heure actuelle, car on ne donne ses infos qu'une fois. Si les éditeurs veulent se battre contre APPLE, il faut établir un rapport de force. APPLE CORPS y est très bien arrivé : mais là où les BEATLES restent une valeur sûre en musique, nos chers journaux français se plaignent un peu plus chaque jour de leur économie moribonde...
avatar Marksanders | 
Chez moi, Relay marche bien mais ils ne passent pas par l'achat in app. C'est pas très pratique.
avatar Mousse72 | 
On en revient encore à la prestation offerte par Apple en échange des 30%. Si ses serveurs n'hébergent pas les journaux, c'est forcément bien trop cher.... Apple ne prend pas de dîme sur la pub diffusée par l'application de TF1 à ce que je sache, pas plus que sur celle de 20mn.... Hors il s'agit bien de leur grand mode de recette via l'iPad à défaut d'abonnement.... A moins que demain, Apple veuille forcer la main de la presse écrite en proposant une réduction drastique de ce pourcentage contre l'obligation d'utiliser iAd, son propre service de pub... Allez savoir tant les règles varient ... D'ailleurs qu'elle serait la réaction de MacGé demain, si son iApp assimilée par Apple à une application Presse, son devenir supposait l'implémentation obligatoire de iAd... Avec désormais une grosse part de sa pub directement prélevée par Apple ? Comme certains adorent le répéter, il ne s'agirait là que du simple exercice de son droit légitime sur sa boutique... Lesquels conseilleraient probablement à MacGé / iGénération - pour rester maître de son navire - d'aller créer son application dédiée sur... Android ! Le fameux choix.... Ailleurs ! ....
avatar Marksanders | 
Apple n'a pas changé les règles du jeu, c'est indiqué dans les conditions d'app store depuis le début. Ils ont fait semblant de ne pas voir.
avatar oxof | 
Pour lier le GESTE à la parole (je n'ai pas pu résister), c'est tout de même incroyable de constater la faiblesse de vision stratégique des éditeurs ! S'il s'agit de laisser prendre 30% de quelque chose qui existe déjà sous d'autres formes et moins cher, alors se poser la question de savoir s'il faut y aller relève d'une bêtise sans nom .... S'il s'agit de créer de nouveaux contenus exclusifs qui exploitent les potentialités du support, alors laisser 30% à un service qui les valorisera doit être considéré de tout autre façon. J'ai peur que la parole du GESTE ne s'exprime qu'au travers de la première option ! On ne peut être qu'attéré de l'immobilisme profond dans lequel sont plongés nos médias. Il veulent faire leur révolution numérique sans rien investir, mais en récoltant les dividendes éventuels .... Pour finir, que le GESTE ne veuille pas se lancer dans l'aventure tactile est tout bonnement antinomique ; ) A+
avatar Mousse72 | 
@innocente Il manque juste une 3ème option : - Suppression de l'app iPad.... Avec le premier choix qui serait donc OK à la pub iAd exclusive, j'imagine le bordel pour les annonceurs du site Web à qui peut être proposé un tir groupé Web + iApp par MacGé.... On fait des ristournes quand on propose deux supports différents... On peut aussi imaginer Apple aux commandes de iAd dire aux annonceurs récupérés, je vous fais une promo pour la même pub pour les iApp MacGé, MacBidouille, Mac4Ever.... Du vertical au transversal ! Mais vu le montant global de ces promos, certains annonceurs pourraient lâcher certaines pubs Web comme celles propres à MacGé Web par exemple... Quand on laisse filer sa pub vers une régie externalisée qu'on ne maîtrise pas et qu'en plus on a pas choisi, les risques de détournement de clientèle sont assez grand... Déshabiller Pierre pour habiller Paul.... Reste alors à faire confiance aux succès d'iAd au travers de l'iApp MacGé pour compenser en terme de revenus... Mais dans cette histoire, pour le moment très virtuelle, (mais qui sait), n'y aurait-il pas le risque d'y laisser des plumes.... Quant au choix de l'abonnement à tarif modéré, il faudrait de sérieux Plus sur la version Web pour attirer le chaland en masse... Ou comment générer des dépenses supplémentaires avant d'espérer faire fructifier le travail de base... Mêmes contenus en Web gratuit contre iApp payante ! Périlleux ! Par ailleurs comment imaginer valoriser le travail des journalistes pigistes demain si les nouveaux intermédiaires de la presse numérique se gavent comme des cochons ??? C'est une profession avec pas mal de gens payés au lance-pierre, hormis quelques vedettes... Vedettes dont certaines ne sont même pas toujours les auteurs des papiers qui portent leur nom.... Il serait donc souhaitable qu'une partie des économies réalisables demain sur la fabrication (imprimerie) et la diffusion (NMPP + points presse) puisse aussi profiter à une hausse de la qualité des contenus avec des intervenants moins précarisés, ce qui se ressent assez souvent sur la qualité éditoriale.... Dans la presse web techno pléthorique, on se rend compte que certains ne font que survoler les sujets qu'ils nous soumettent, bricolent à peine des ribambelles de communiqués de presse, secouent les mêmes marroniers des semaines durant jusqu'à plus soif, ou repompent et s'approprient (après un léger coup de peinture) moults contenus made in USA ... On rêverait qu'un peu de revenu supplémentaire redonne à certains le goût d'une forme de journalisme d'investigation..... Si jamais Apple persiste dans le 30%, autant dire que c'est râpé !
avatar RaZieL54 | 
Allez, hop Apple s'est déja dépatouillé de la MPAA, est en train de se défaire de la mafia des opérateurs telecom. Qu'elle se trouve en confrontation à la mafia de l'édition, c'est nullement une surprise. Et elle va gérer ces exploiteurs avec le même stratégie innovante. Qui va croire qu'Apple n'a pas anticipé cette confrontation? Je trouve que la comparaison avec Gutenberg est assez éloquente et pertinente. Historiquement, le parallèle est remarquable. Qui va souffrir de la stratégie d'Apple? Certainement pas les auteurs, ni les journalistes compétents. Par contre, oui, les rentiers et percepteurs rackettant les auteurs, ces messieurs ayant leurs fortunes alimentées par le détournement des droits d'auteurs et se nommants eux mêmes "ayant droits"... Les censeurs industrieux de l'information, les magna d'empires de com, les parasites de la désinformation militante, les politicards incultes et gesticulants... Ceux la voient ce qui arrive à leurs congénères de l'industrie du divertissement... Ces gens la, ont certes le pouvoirs de transformer le législateur en marionnette à leurs solde. Ils ont de la sorte, quelque peu réussi a faire plier Google indirectement et temporairement. Cette espèce de parasites a bien reussi à imposée à notre démocratie affaiblie l'abjecte HADOPI. Oui mais se battre contre une société multinationale saine et indépendante, n'ayant même pas de fonds de pension a satisfaire, ca va être une autre paire de manches... @lukasmars Apple n'est pas en situation de monopole. Elle n'a eu aucun recours à des pratiques (dumping, OPA sauvage, ententes de concurrence illégale, étouffement économique des futurs concurents) telles que les ont commises Microsoft ou l'empire Rockefeller (pour qui ont été inventé les lois anti-trust) Si l'iPad n'a pas de concurrence, c'est parce que seule Apple a investit depuis plus de 20 ans en R&D dessus, et qu'Apple a réalisé un produit innovant que les autres sont incapables de copier... pour l'instant. @grogeek Apple à 10% au niveau mondial! Meme pas... 8% peut etre et encore. C'est d'autant plus remarquable que l'on ose parler de monopole a son encontre... C'est dire la puissance de ceux qui détiennent les 90%, pour qu'ils aient peur de celui qui détient même par 10%! Mais bon les dictateurs les plus terrifiants sont ceux qui ont le moins de vraie puissance, l'Histoire ne cesse de le rappeler...
avatar RaZieL54 | 
@grogeek Je maintiens ce que j'ai ecrit. Le marché de l'iPad est emergent et il n'y a aucune position monopolistique actuellement. Microsoft tente bien d'acheter une place avec des pratiques douteuses, mais fort heureusement les agissements de Microsoft sont sous surveillance depuis ses récentes condamnations. Si Apple n'a pas de concurrence, c'est du point de vue conceptuel. Apple vient d'initier une nouvelle dimension de l'informatique, comme elle l'a fait avec le premier Mactintosh. En ce sens elle n'a pas de concurrence. Technologiquement, elle n'a pas encore de concurrents, mais cela va arriver vers 2012. Par contre commercialement, l'iPad est une tablette, arrivant sur un marché précédemment existant et les constructeurs lui opposent des produits(certes, bâclés ou obsolètes actuellement) de toutes parts. Toutes les données actuelles indiquent que pour les 5 ans a venir, iOS, Android et WebOS se partageront majoritairement ce marché. Apple sera donc en concurrence forte avec Android sur le secteur grand public et sera en concurrence avec HP/WebOS sur le secteur corporate. L'inconnue reste RIM qui a le potentiel de se rénover et se maintenir sur le secteur entreprise. En ce qui concerne, l'iPhone et encore plus l'iPod, Apple n'est pas en situation monopolistique. Ces deux produits sont malgré les apparences fortement en concurrence (toujours d'un point de vue commercial), et Apple n'a pas conduit de politique monopolistique les concernant. La ou Apple est indéniablement en position de leader indéboulonnable, c'est sur l'ergonomie, le concept et la réalisation d'un écosystéme cohérent. Mais cela ne constitue pas une valeur marchande, dans le sens juridique. Le modèle économique d'Apple, n'est pas la monopolisation du marché, c'est de vivre de sa production et de financer ses coûts de R&D. Cette société n'a pas d'orientation financière spéculative. Sa source de revenus majoritaire c'est la vente de ses produits... Ce qui pose problème en réalité, c'est que l'industrie du divertissement comme celle de l'édition - avec ses intrications politiques -, sont des systèmes scélérats et tyranniques, aux méthodes abjectes, et qui vivent d'un modèle ou elles contrôlent et subordonnent tous les maillons de la chaîne. Ces industries sont constituées en empires totalitaires. Si elles attaquent Apple, c'est parce qu'il s'agit d'une société indépendante qui démontre conceptuelement et concrètement, que ce modèle économico-tyranique est inutile et préjudiciable et qu'en plus Apple propose une alternative concrète et immédiate. Leurs attaquent sont un bluff faisant partie de leur politique de terreur, car si ces industries paraissent puissantes et ramifiées, il reste que comme tous les systèmes tyranniques, elle sont extrêmement faibles et incapables de s'adapter aux changements de l'environnement. De plus, ce qui les courrouce, c'est qu'Apple ose leur dire non, ne pas se plier à leur volonté et les empêche de contrôler les comportements des consommateurs.

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