Google a abandonné les premiers thermostats Nest depuis quelques jours, un abandon qui concerne les deux premières générations du produit, dont la deuxième vendue en Europe à partir de 2014. Depuis le 25 octobre, l’appareil est devenu déconnecté, on ne peut plus le contrôler depuis les apps Nest ou Home et la seule option restante est de tout faire sur l’écran rond. Le design imaginé par Tony Fadell qui s’est fait connaître pour son travail sur l’iPod a beau être une réussite, avec cette roue qui tourne tout autour de la dalle ronde, ce n’est pas très pratique et ce n’est surtout pas la promesse du produit vendu par Google.
Le géant de la recherche ayant décidé d’abandonner le marché européen, les clients sur le continent n’avaient pas d’autres options que d’abandonner leur thermostat et se tourner vers la concurrence. Néanmoins, un développeur a décidé de donner une deuxième vie au Nest et c’est ainsi qu’est né le projet « No Longer Evil », un jeu sur le slogan original de Google « Don’t be evil » (que l’on pourrait traduire par «ne soyez pas malveillant ») et qui n’est depuis longtemps qu’un vague souvenir. L’objectif du projet est de restaurer les fonctionnalités du Nest, sans dépendre de Google et avec un ensemble de composants open-source.
Précisons d’emblée que l’on est encore loin d’une solution complète et fiable. La page GitHub qui contient une partie du code source et les explications à suivre l’indique très clairement, on en est encore au stade expérimental et le développeur recommande fortement de ne pas l’utiliser sur un thermostat en fonction. C’est un conseil d’autant plus important à l’approche de l’hiver, surtout qu’il est possible de briquer son appareil si on ne suit pas la procédure à la lettre… ou s’il y a un bug qui n’a pas encore été déniché dans le code. C’est assez logique pour un projet aussi jeune (le premier commit a deux jours) et surtout ambitieux.
En effet, il ne s’agit pas simplement de remplacer le firmware du Nest, même si c’est la première étape. Il faut aussi prévoir un module qui tourne sur des serveurs, puisque le thermostat a toujours dépendu du cloud et cela ne changera pas avec ce nouveau projet. Jusque-là, c’est Google qui gérait avec ses services en ligne, l’idée est de les remplacer d’une autre manière.
 Test du thermostat Nest et du détecteur de fumée et monoxyde Protect
Pour l’heure, No Longer Evil propose un service en ligne avec un système de comptes géré par ses soins et toute cette partie de l’équation n’est pas encore open-source. C’est prévu à terme, de sorte que l’on pourra héberger soi-même le code nécessaire, certainement en local pour une solution qui ne dépend plus d’internet. En attendant, c’est une autre limite à connaître, on n’obtiendra pas un thermostat entièrement indépendant. Il manque aussi le code source du firmware lui-même, seule la partie installation est actuellement ouverte et documentée.
Ceci étant, cela reste un projet prometteur pour ne pas jeter les beaux thermostats Nest à la poubelle. Si vous êtes équipé du matériel et que vous cherchez une solution logicielle, vous pouvez suivre les développements sur GitHub, voire participer à l’aventure si vous aimez prendre quelques risques.











