L'inexorable progression de la part de marché de l'iPhone aux États-Unis pourrait aussi s'expliquer par la durée de vie de ces appareils estime le Wall Street Journal. Ce ne sont pas seulement les achats de modèles neufs qui élargissent et affermissent cette présence d'Apple, mais aussi les anciens modèles qui connaissent une seconde vie. Tandis que les services payants assurent quand même à Apple un flux continu de revenus.

Au milieu de l'année dernière, les projections de Counterpoint accordaient à l'iPhone une part de marché écrasante de 50 % sur le marché américain. Pour la première fois, la Pomme atteignait ce seuil et la tendance ne s'est pas démentie depuis. À la fin 2022, 52,5 % des smartphones utilisés aux États-Unis avaient une pomme. Si rien de significatif ne se produit du côté d'Android, il n'y a pas de raison que cette croissance soit freinée, observe Counterpoint.

Car Apple est également en bonne position sur le marché de seconde main. Les modèles dernier cri achetés aujourd'hui se retrouveront demain sur le marché de l'occasion ou du reconditionné à des prix bien plus abordables, alimentant ainsi cette part de marché.

C'est un autre levier qui profite à Apple, en complément à la popularité de ses téléphones et de l'écosystème matériel (AirPods, Apple Watch…) et logiciel qu'elle a créés pour freiner les velléités d'aller voir ailleurs.

Le quotidien cite une étude d'IDC qui évaluait à 283 millions le nombre de smartphones reconditionnés écoulés à travers le monde en 2022 (+11,5 % sur un an). D'ici 2026 ce volume pourrait atteindre les 413 millions. Une autre étude, de CCS Insight en juin dernier, accordait aux iPhone une part de 80 % parmi les appareils de seconde main qui retrouvent preneur.

Toute une filière s'est organisée pour le marché de l'occasion. Ces iPhone peuvent être récupérés par les opérateurs ou par les vendeurs en échange d'un achat pour du neuf. Ou même par Apple via son programme de reprise (elle vient juste de complètement réactualiser cette section de son site). La Pomme propose en outre une option de reprise contre un virement bancaire, sans condition d'achat. Ces appareils d'occasion peuvent également rester dans la famille et être donnés à des proches ou à des enfants en vue d'un premier équipement.

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Ces iPhone qui passent de main en main représentent des ventes en moins pour Apple, mais elle s'y retrouve néanmoins grâce à l'écosystème qu'elle a construit. Même sur un iPhone d'occasion, elle pourra tirer des revenus de la vente d'une paire d'AirPods ou des abonnements à ses services : iCloud, Apple Music, Apple Arcade… Des services qui ont engrangé 20,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires au dernier trimestre fiscal (+6,4 % annuellement) et qui sont désormais le second poste de revenus… après l'iPhone.

Ce qui vaut pour les États-Unis ne s'applique pas encore aux autres pays et continents, dont l'Europe et l'Asie, tempère Counterpoint. Les marques chinoises y sont par exemple beaucoup plus présentes et mieux installées, l'iPhone n'est pas aussi tout-puissant qu'en Amérique.

Mais cette tendance vers l'acquisition de modèles d'occasion étant globale, Apple pourrait y tirer son épingle du jeu dans ces autres pays aussi, quand bien même cela se ferait beaucoup plus lentement.

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