Musiques générées par IA, piste de bruits : Deezer a supprimé 26 millions de titres en 6 mois
Gros coup de balai chez Deezer, qui a annoncé avoir supprimé plus de 26 millions de titres de sa plateforme entre septembre 2023 et mars 2024. Dans le lot, des pistes de bruits, des albums composés de copies d'un seul morceau, des titres pas écoutés sur 12 mois ou encore… des musiques générées par IA. Ce chiffre ahurissant est à remettre dans son contexte : plus de 100 000 pistes sont mises en ligne chaque jour sur la plateforme.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le flot de musiques générées par IA reste modéré. Le CEO de Deezer Jeronimo Folgueira s’en est même étonné lors d’un point avec les investisseurs au mois de mars : si le nombre est en augmentation, il n’y en a pas autant qu’anticipé. L’entreprise reste tout de même sur ses gardes. « Nous devons évidemment nous pencher sur la question de l'IA en tant que source d'une quantité massive de nouvelles musiques ou de création de nouveaux contenus », a prévenu le CEO.
L’arrivée d’un flot de musiques générées par l’intelligence artificielle est une des grandes craintes des acteurs de la musique. L’année dernière, Spotify a annoncé avoir supprimé des « dizaines de milliers » de morceaux générés par IA, et Apple Music a également fait le ménage dans ses rayons. Plus de 200 artistes ont récemment signé une lettre ouverte sonnant l’alerte sur « une utilisation prédatrice » de l’IA. Il faut dire que les outils permettant de créer une piste en quelques secondes ont bien progressé en quelques mois : Google a présenté son service appelé MusicLM, tandis que l’entreprise derrière Stable Diffusion a lancé son nouvel outil en début de semaine. Il peut générer des morceaux cohérents de 3 minutes.
Apple Music commence à supprimer des musiques générées par IA
Stable Audio : le générateur de musique par IA passe la deuxième
Deezer avait environ 200 millions de morceaux sur sa plateforme en 2023 : en supprimer 26 millions revient à supprimer plus de 13 % du catalogue. L’entreprise craint qu’un fort nombre de contenus inintéressant finisse par se ressentir sur l’expérience utilisateur, en plus de détourner une partie des gains revenant aux artistes. Le CEO a donc annoncé avoir serré la vis pour tenter de réduire la quantité de contenu inutile. Une nouvelle politique mise en place en septembre dernier fait que les artistes ayant plus de 1 000 écoutes par mois (provenant de 500 auditeurs différents) sont avantagés au niveau redevance.
Cette course à l’échalote… 😱
Le fantôme de John Cage en a des sueurs.
Mais comment font-ils pour reconnaître un morceau généré par une intelligence artificielle ? Pour la voie, ça s’entend, mais pour la musique je suis étonné de la qualité. Par contre ce que j’ai entendu manque de créativité souvent.
@gwen:
Une intelligence artificielle va utiliser un algo, donc une prévisibilité que l'on va retrouver de morceau en morceau ou même au sein d'un même morceau.
Un autre algo peut repérer cela.
Pour la créativité, en effet, le problème est que si l'algo est "trop libre" il va se mettre à faire des trucs inaudible.
A voir dans le temps comment cela évoluera. Nous ne sommes pas avec les algos génératifs dans l'inventivité, mais dans la probabilité la plus... probable.
@debione
Pour détecter du texte généré par IA le nombre de faux positifs et de non détection est énorme. En revanche, parfois, on peut rien qu’en lisant le texte se rendre compte d’une supercherie.
@gwen
"Pour la voie, ça s’entend"
Pas vraiment, les voies du Seigneur sont impénétrables.
À part ça je suis d'accord. Les musiques composées par AI sont tout à fait audibles. Mais elles manquent vraiment, en effet, de "créativité" ? D'humanité ? De ces choses qui vous prennent aux tripes ? De ce qui fait que Traviata me fait pleurer ? De swing? De pep ? D'originalité ? D'improvisation ? Bref, elles respectent les standards de la musique occidentale mais elles sont chiantes.
@gwen
"Pour la voie, ça s’entend"
C’est « Voix » avec un « X »
« Voie » avec un « E », c’est « une voie » (un chemin).
@Chrismen78
:-) Merci. C’est vrai que je n’avais pas vu mon erreur avant de poster.
@ gwen
Pour ne pas faire l'erreur il suffit de penser à Vox populi.
@marc_os
J’ai juste, comme trop souvent, laissé faire la correction automatique. C’est un peu pénible sur iPhone.
@gwen
":-) Merci. C’est vrai que je n’avais pas vu mon erreur avant de poster." ( voix / voie ).
Ça peut arriver à tout le monde ! 😏
@Chrismen78 : Non mais je pense que gwen faisait référence au nouveau ChatBTP
@ barbe
> ChatBTP
Ah bon, les architectes doivent aussi en avoir peur ?
@barbe
C’est peut être ça l’avenir. Des voies qui se construisent toutes seules.
@gwen : Oui...dans la SF. On y part toujours du postulat que l'énergie est illimitée (en tout cas on ne s'en préoccupe pas). Or dans le vrai monde c'est faux et ça le sera de moins en moins.
Donc mon avis pour ce que ça vaut : on a mangé notre pain blanc et il va falloir se retrousser les manches. Et ChatBTP n'est qu'un doux vœux 😉
Avec un éleveur d’aigle pour l’envoyer inspecter le contenu. (Les comprendeurs comprendront).
Je suis musicien. J’avais testé l’ia il y a 2 ans et bof, je ne m’étais pas attardé. Aux dernières vacances je me suis amusé avec Suno.ai .. la claque (même si certains styles sont encore en retrait) mais clairement pour tout ce qui est musique d’ambiances (entreprises, fond sonore de pub etc..) plus besoin de payer des créateurs …. (Si ces entreprises sont radines..)
@cedzic
Tout à fait d'accord, hélas...
justement je me demandais: en art on a integré doucement et de plus en plus de l'IA (generatives aussi mais pas que) dans nos pipelines, et cela permet d'aller plus vite avec moins de monde (comme chaque avancée technologique depuis les debuts de l'humanité), qu'en est-il de la musique? Est en envisageable (et peut-être deja fait) d'integrer les ia generatives dans le processus de creation ?
@ cedzic
> plus besoin de payer des créateurs ….
> (Si ces entreprises sont radines..)
Ce n'est pas "si", mais "car".
Car toute entreprise qui n'est pas à but non lucratif a pour obligation de maximiser les bénéfices de ses propriétaires (actionnaires ou détenteurs de part), et pour ce faire l'entreprise a pour obligation de minimiser les dépenses. Sinon, on dit qu'elle est « mal gérée ».
Donc si on peut remplacer un être humain qu'il faut payer par un esclave, un enfant ou par une machine,
une entrepriseles dirigeants de l'entreprise le font sans aucun état d'âme.tant que c'est pas l'IA qui créé son compte et envoie les morceaux elle-même ^^
@jb18v
« Effectivement, cela soulève des questions intéressantes sur l'autonomie et la créativité des IA. Pour l'instant, les IA nécessitent encore une intervention humaine pour créer un compte et envoyer des morceaux, mais qui sait ce que l'avenir nous réserve ? »
J’aurais pas du copier ton message dans chatGPT, maintenant je flippe
Par contre autant l’IA c’est un gros débat à avoir (d’un point de vue de la plateforme la question des droit d’auteur, du potentiel plagiat ou autre), autant les morceaux non écouté depuis 12 mois ça montre bien la limite de ce genre de système, qui consiste de plus en plus à mettre la musique comme un simple produit de consommation, et c’est bien dommage.
@Arthegor
parmi ces morceaux, il y a des trucs piratés : j’étais tombé sur quelqu’un qui s’était approprié des morceaux de Goldman. Apparemment, cela passait sans problème.
@Arthegor
On parlait de la musique comme d’un produit de consommation déjà dans les années 90 c’est pas du tout un concept nouveau et c’est d’ailleurs bien normal à partir du moment où tu vend une œuvre c’est un produit de consommation. Culturel en effet mais consommable quand même au même titre qu’un livre qu’un film etc. S’il y a industrie il y a consommable. Ce qui a changé c’est le moyen de consommer.
Hors sujet : sinon, pour se créer des boucles simples et répétitives, comme des sons apaisants ou relaxants, lors du couché, quand on a du mal à trouver un sommeil profond, rapidement. Pas besoin d’aller chercher une «âme » musicale et ça empêcherait que ne se vendent chères les appli à bruits blancs ou trucs de ce style ?
…et là,😏pendant ce temps, ta moitié demande à l’IA sournoise de concocter une série sonore capable de te reprogrammer en gentil toutou super obéissant, un peu plus, chaque nuit 😈😈!
Ben, je crois qu’il est largement l’heure que je me repose. Ce navet de film d’horreur m’a épuisé …sans plus de conséquences 🤪😅!!!
Ça doit encore mobiliser des ressources internes juste à cause de truands. C’est pénible.
Comment différencier une chanson générée par un algorithme de celles que les soit disant nouveaux artistes à la voix synthétique ?
Comment distinguer la fonction random() du free jazz ?
À quand la fin du streaming et le retour du CD ??? 🛑 Stop 🛑
C’est quoi Deezer ?
Y’a que moi que cela choque que les morceaux de plus de 12 mois sans écoute soient effacés ?
1/ les musiciens/maisons de prod PAYENT pour que les plateformes diffusent leur musique (c’est anecdotique de l’ordre de 50€ l’année par album mais quand même)
2/ quels sont aujourd’hui les autres moyens pour faire connaître sa musique que de passer par ces plateformes ?
Un groupe pas connu dans un premier temps ou ne trouvant pas son public a tout à fait le droit de distribuer sa musique, même avec peu d’audience, sinon comment fait il pour se faire connaître ?
Je comprends ton point de vue. Mais là on parle de morceaux qui n'auraient pas été écoutés UNE SEULE FOIS en un an. Quand tu es même un tout petit artiste mais que tu n'as absolument personne pour écouter ta musique, pas même un ami ou un membre de ta famille, il faut à un moment arrêter les frais. Ces plate formes n'ont pas vocation à devenir des archives ou des musées.
@Laurent S from Nancy
Et si je comprend ton point de vue il faudrait aussi vider les bibliothèques ?
Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’audience que le projet/la proposition n’a pas lieu d’exister.
En premier lieu sur la forme : Deezer est un distributeur. Son boulot c’est de distribuer, à fortiori quand le musicien paye pour la prestation. Il n’a pas à intervenir sur la qualité subjective ou objective de ce qu’il distribue.
Et sur le fond un livre, une peinture, une musique, est au départ une proposition qui n’est pas forcément destinée à faire de l’audience ou rencontrer son public du premier coup.
En suivant un principe de « pas d’audience = dehors » Gainsbourg ou Bashung n’auraient pas eu leur chance. Leurs premiers albums n’ont pas du tout fonctionné.
Heureusement qu’ils ont eu plus d’un an pour faire carrière !
(Et si tu es de Nancy j’imagines que tu le comprends mieux que personne : il y a de supers musiciens, lieux de concerts et écoles de musique dans cette belle ville 👍😎)
Justement, Deezer ou Spotify ne sont pas des bibliothèques...
À la base je suis dans la musique électronique, et j'ai des tas de morceaux sur disque dur de petits labels achetés à l'époque sur Beatport et Traxsource et désormais plus distribués.et encore moins dispo sur les plate forme de streaming...c'est dommage mais c'est comme ça.
Maintenant il faudrait que Deezer précise les critères de ce qu'il appelle "morceaux pas écoutés depuis un an", ce n'est peut être pas aussi radical, car dans cas là c'est la moitié du catalogue qu'il faudrait purger au bas mot.
Et quand tu es artiste indépendant, faut pas trop compter sur Deezer ou Spotify pour devenir riche et célèbre. C'est surtout un outil promotionnel pour dire "j'y suis" mais tu as tout intérêt à passer par d'autres canaux pour te faire connaître et vendre tes projets (Bandcamp est extra, mais il y a toujours le bon vieux cd vendu à la fin du concert qui fonctionne bien).
@Laurent S from Nancy
Complètement d’accord avec toi sur l’absence de pérennité et la disparition de petit bijoux qui ne restent plus au catalogue. C’est ainsi mais c’est exactement la raison pour laquelle on paye (en tant que label) pour que certaines musiques ou expérimentations continuent à être accessibles.
Du coup j’insiste sur ce point précis : dans la mesure où la distribution de la musique est payante (que tu passes par ton label ou un prestataire) il y a une obligation de résultat, audience à zéro ou non. De quel droit Deezer s’autoriserait à supprimer quoique ce soit sur cette base ?
Pour le reste tu as raison, ça fait effectivement longtemps que les musiciens ne peuvent plus sérieusement envisager de vivre de la musique, à l’exception de quelques élus ;-)
"De quel droit Deezer s’autoriserait à supprimer quoique ce soit sur cette base ?'
C'est pour ça que Deezer aurait dû préciser ce point. Car si il y a un deal de distribution, ils ne peuvent pas prendre unilatéralement la décision de supprimer des morceaux qui ne feraient pas assez d'audience