En 2022, l’Union européenne a ouvert une enquête concernant un potentiel abus de position dominante de Cupertino sur le marché du paiement mobile. Apple est en effet la seule à pouvoir accéder à la puce NFC de l’iPhone, ce qui restreint la marge de manœuvre de certains acteurs qui aimeraient pourtant bien en profiter (banques, apps bancaires…). Selon le Financial Times, l’affaire serait sur le point de se conclure. Apple s'est engagée à fournir aux développeurs un accès gratuit à la technologie NFC des iPhone pendant au moins 10 ans, une proposition qui aurait été acceptée par le régulateur.
Apple a officialisé son ambition de lâcher du lest à ce niveau au mois de janvier. L’entreprise annonçait alors vouloir laisser l’accès à sa puce NFC aux fournisseurs de portefeuilles mobiles et autres services de paiement. Elle s’engageait également à laisser le choix des apps de paiement par défaut préférées ou à laisser cette possibilité à tous les développeurs d’apps du genre établis dans l'Espace économique européen.
L’affaire est à un stade avancé, et il ne reste plus qu’à définir correctement l’accord entre les deux parties. Selon trois personnes proches du dossier, le régulateur européen a accepté un certain nombre de mesures auxquelles Apple s’est engagée au mois de janvier, dont l’ouverture du NFC. Les fonctionnaires de Bruxelles auraient testé ces mesures récemment, qu’Apple aurait promis de maintenir en place pendant une décennie. Si ce changement va se limiter à l’UE, il s’agit tout de même d’une grosse concession pour Apple : elle va devoir faire l’impasse sur une partie des commissions des paiements effectués via un iPhone. On peut imaginer que la limite des 10 ans a été négociée par Apple, l'écosystème des paiements sur smartphone ayant le temps d'évoluer d'ici là.
Certaines banques sont dans les starting-blocks, comme le service Curve qui compte bien concurrencer le service d’Apple en Europe. Les concessions d’Apple peuvent sembler généreuses, mais ne sont pas au goût de tout le monde. Au mois d’avril, la Banque centrale européenne s’était plaint de différentes limitations, comme l’absence du mode Express d’Apple Pay pour les transports en commun ou des paiements avec l’Apple Watch.