Selon Les Echos, qui citent une note envoyée au ministre de la Transition numérique et à l'Arcep (notamment), les opérateurs de téléphonie mobile principaux (Orange, Bouygues Telecom et SFR, mais pas Free) voudraient ralentir le déploiement de la 5G dans les campagnes. La raison ? Selon la Fédération française des télécoms, le but serait de réduire la consommation des réseaux.
Le texte indique que « le rythme de déploiement de la 5G […] dans les zones moins denses pourrait être interrogé », avec comme but ultime de réduire de 1,4 % la consommation électrique des réseaux (et jusqu'à 5 % avec quelques autres changements). Les opérateurs en question doivent en théorie déployer chacun au moins 10 500 antennes 5G d'ici 2025 et ils sont dans les clous, avec 4 000 à 4 700 sites en cette fin d'année 2022. Mais elles sont essentiellement dans les grandes villes et pas dans les zones rurales.
Un problème de consommation et de compromis
Le premier problème est évidemment celui du prix de l'énergie : le réseau représente environ 2/3 de la consommation des opérateurs, selon Les Echos. Le second vient d'un paradoxe lié à la 5G : la présence d'une antenne à cette norme accroît la consommation globale d'environ 40 %, mais elle reste avantageuse. En effet, comme la technologie est plus rapide, les opérateurs transportent plus de données au total. Le rapport données transportées/énergie consommée est donc intéressant pour la 5G… mais uniquement dans les grandes villes, quand la charge sur le réseau est élevée. Dans les campagnes, avec des antennes assez logiquement moins utilisées, le gain n'est visiblement pas de la partie.
Bien évidemment, la question de l'énergie est mise en avant mais n'est probablement pas la seule : l'installation des antennes a un coût élevé dans les zones rurales et elles sont donc moins rentables pour les opérateurs. Le ministère de la Transition numérique, contacté par Les Echos, semble réticent à accepter la demande de la Fédération française des télécoms et considère que les opérateurs doivent respecter leurs engagements (c'est-à-dire 20 à 25 % de déploiement en zones rurales) pour ne pas créer une nouvelle fracture numérique.