Ouvrir le menu principal

iGeneration

Recherche

Test de l'iPad mini

Nicolas Furno

mardi 06 novembre 2012 à 13:00 • 26

Matériel

Avec l'iPad mini, Apple étend son offre de tablette et change pour la première fois de format. Fini l'écran 9,7 pouces qui équipait jusque-là tous les modèles, place à un écran 7,9 pouces beaucoup plus petit, qui permet au constructeur de proposer une tablette au format réduit. On se souvient des critiques de Steve Jobs à l'encontre du format 7 pouces. Apple a pourtant choisi d'avancer ses pions sur ce marché en présentant sa propre version. S'agit-il d'une banale tablette 7 pouces qui viendrait concurrencer directement la Nexus 7 de Google ou le Kindle Fire d'Amazon ? Ou Apple a-t-elle trouvé la formule pour proposer une tablette plus petite, mais tout aussi efficace ? Réponse dans notre test…

Un iPad complet, mais plus petit

Plus petit, plus léger et mieux conçu

Comme toujours chez Apple, la boîte qui protège l'iPad mini en dit long sur le produit. Le constructeur a réussi à la faire plus petite, beaucoup plus petite même que les boîtes des iPad 9,7 pouces. Quand on la voit, quand on la prend, c'est à un livre que l'on pense, mais certainement pas à un iPad standard. C'est simple, l'iPad standard est plus grand que la seule boîte de cette nouvelle tablette… La prise en main est plus impressionnante encore. Quand on a l'habitude de l'iPad, ce nouveau venu est très petit, mais surtout extrêmement léger. Avec 308 gr sur la balance pour le modèle WiFi testé ici (312 gr sur le 3G), cette tablette est deux fois plus légère que l'iPad avec écran Retina équivalent. La différence est vraiment significative, plus encore qu'entre un iPhone 4S et l'iPhone 5 par exemple. L'autre point qui frappe dès l'ouverture de la boîte concerne cette fois le cadre autour de l'écran. De bonne taille sur l'iPad, il se réduit à un simple filet sur les côtés de l'iPad mini. Même les bordures en haut et en bas ont été réduites, si bien que l'écran occupe beaucoup plus de place sur la face avant de ce modèle. Cette nouvelle tablette est aussi beaucoup plus petite. Elle est moins haute avec 4 centimètres de moins (20 cm pour l'iPad mini, contre 24 cm pour l'iPad), elle est aussi moins large de 5 cm environ (13,5 contre 18,6 cm) et plus fine. Alors que l'iPad 2 atteignait 8,8 mm et que l'iPad avec écran Retina montait à 9,4 mm d'épaisseur, l'iPad mini et ses 7,2 mm d'épaisseur semblent plus fin, même si la différence n'est pas aussi nette qu'entre le premier iPad et son successeur (lire : Test de l'iPad 2 16 Go WiFi).
L'iPad mini (noir) est plus fin que l'iPad avec écran Retina (blanc) – Clic pour agrandir
L'écart était beaucoup plus important entre l'iPad 2 et son prédécesseur…
Ces mensurations réduites combinées au poids réduit de la tablette procurent une sensation étonnante, comme si cet iPad mini était trop petit, comme s'il ne s'agissait que d'un jouet pour enfant. Après avoir tenu la nouvelle tablette dans les mains, c'est l'effet inverse qui se produit et on a plutôt l'impression que l'iPad est trop gros et trop lourd. L'iPad mini n'est pas seulement plus petit, il paraît aussi plus précieux que son grand frère. La qualité de construction de cette tablette est globalement irréprochable, très loin devant ses concurrents d'autres marques. Apple a repris des procédés de fabrication utilisés pour l'iPhone 5 et l'iPod touch 5G et on retrouve un design assez proche de ces deux modèles. Contrairement à l'iPad traditionnel, le dos de l'iPad mini est en accord avec la couleur de la face avant. Le modèle noir est intégralement noir, le blanc est quant à lui blanc et gris à l'arrière. Dans tous les cas, il s'agit d'une couche d'aluminium éventuellement teinte et la pomme à l'arrière reste toujours noire et brillante. Si vous aimez conserver votre tablette immaculée, vous aurez intérêt à opter pour le modèle blanc. La face arrière de l'iPad mini noir est très sensible aux traces de doigts, de la même manière que les anciens MacBook noirs. Les traces s'accumulent et on perd rapidement le côté immaculé de la coque arrière, même si un coup de chiffon suffit à restaurer son état.
L'iPad mini noir fait rapidement office de collecteur de traces de doigts – clic pour agrandir
Les bords de l'iPad mini sont assez différents de ceux de l'iPad standard. Moins profilés, ils sont plus arrondis et très proches de ceux du nouvel iPod touch. Comme on le verra plus loin, c'est un point positif pour tenir la tablette, mais le rendu est aussi de meilleure qualité, on n'a plus l'impression que le constructeur a simplement collé deux éléments ensemble, ils paraissent intimement liés.
Les bords chanfreinés de l'iPad mini sont brillants, un effet esthétique qui est toutefois très sensible aux traces de doigt et aux rayures…
Apple a choisi de placer des boutons en métal sur ce nouveau modèle. Sa tablette devait jusque-là se contenter d'éléments en plastique invariablement noir, mais on a droit cette fois non seulement à de l'aluminium, mais aussi à une couleur accordée au reste. Le rendu est vraiment réussi, même si ces boutons peuvent présenter un jeu assez désagréable sur quelques modèles.
iPad (dessous) contre iPad mini (dessus) : ce dernier est plus arrondi et il a droit à des boutons en métal dans la couleur de l'iPad (ici le modèle blanc) – clic pour agrandir
L'iPad mini (en haut) est assez proche de l'iPod touch 5G (en bas) sur le design des côtés – clic pour agrandir

Les performances d'un iPad 3

Comme toujours, Apple s'en est tenu au strict minimum concernant les spécificités techniques de l'iPad mini. Lors du special event, Phil Schiller a résumé la chose en affirmant que la nouvelle tablette d'Apple était équivalente, sinon meilleure, à l'iPad 2. Tout comme son prédécesseur, elle embarque un processeur A5 dual core. Sans surprise, on a également rapidement découvert que, comme son grand frère, l'iPad mini embarquait 512 Mo de mémoire vive. Les performances sont en théorie au niveau de l'iPad 2, ce que tous les tests menés confirment. Dans la plupart des cas, iPad 2, iPad 3 et iPad mini se tiennent en fait dans un mouchoir de poche. Nous avons utilisé trois outils pour mesurer les performances de la gamme iPad : Geekbench 2 qui mesure les performances brutes du processeur et de la mémoire ; GLBenchmark qui permet de se faire une idée des capacités graphiques d'un appareil et SunSpider, qui reste une référence pour tester les performances JavaScript d'un navigateur. Au niveau du ressenti, l'iPad mini est souvent rapide et réactif. Habitués à l'iPad 2 et à l'iPad 3, nous n'avons pas remarqué de grosses différences dans le cadre d'une utilisation courante. La seule différence notable peut-être avec l'iPad 3 vient de la quantité de mémoire vive disponible. Avec 512 Mo, l'iPad mini est contraint de faire le ménage un peu plus souvent que son grand frère. Cela se voit notamment dans Safari mobile : si vous chargez un grand nombre d'onglets, ils auront tendance à nécessiter un rechargement plus fréquent sur la petite tablette que sur l'iPad à écran Retina. Tout comme l'iPad 2 revu au printemps et contrairement aux premiers modèles, l'iPad mini embarque un SoC A5 gravé en 32 nm. Cette méthode de gravure plus fine a plusieurs avantages : la puce chauffe moins et consomme moins d'énergie. Le fait qu'Apple ne propose pas un écran Retina est sans doute le meilleur choix à l'heure actuelle. Le constructeur propose une tablette équilibrée, performante, qui chauffe peu et qui, comme nous le verrons plus tard, dispose d'une autonomie remarquable. Apple avait deux autres options si elle voulait coûte que coûte mettre un écran Retina dans son iPad mini. La première aurait consisté à reprendre la puce A5x de l'iPad 3, mais celle-ci chauffe dans un espace bien plus grand et on n'ose imaginer ce que cela aurait été dans une si petite tablette. Il y avait aussi l'option A6, mais cela aurait sans doute posé un problème de coûts. L'ajout d'un écran Retina se serait fait au détriment de l'autonomie et d'une certaine manière des performances. Même avec un circuit graphique nettement plus puissant, un tel écran implique de gérer beaucoup plus de pixels. On le voit avec l'iPad 2 et l'iPad 3 : ce dernier dispose d'une puce beaucoup plus puissante, mais il n'est pas vraiment plus rapide. Le prix de l'iPad mini est incontestablement élevé, Apple a assuré dans des communications officielles qu'elle faisait sur ce produit moins de marge qu'à l'accoutumée. C'est probablement vrai pour le modèle 16 Go, moins sans doute pour le 64 Go.

L'écran d'un iPad 2

S'il y a bien un point qui a soulevé de nombreuses critiques, à commencer par les commentaires à notre aperçu de l'iPad mini, c'est bien l'absence d'écran Retina sur cette nouvelle tablette. Apple a opté pour un écran standard, loin de la finesse de celui de ses autres terminaux mobiles, un choix qui peut surprendre quand même les Mac se mettent au Retina. L'iPad mini reprend plusieurs composants d'un iPad 2, et notamment son écran. Enfin, presque : l'écran est plus petit et il ne peut ainsi être strictement identique, mais il partage le même nombre de pixels. La résolution est ainsi de 1024 x 768 pixels sur les deux tablettes, mais l'iPad mini profite de son écran réduit. La densité de pixels est ainsi légèrement en hausse sur cette nouvelle tablette avec 163 pixels par pouce (ppp) contre 132 ppp pour l'iPad 2. Autant le dire, le gain en définition reste minime et il est difficilement perceptible entre un iPad mini et un iPad 2. On voit légèrement moins de pixels sur la nouvelle tablette, mais on en voit toujours, surtout quand on compare l'iPad mini à un iPad avec écran Retina. Le gain du Retina est indéniable et se voit immédiatement à l'œil nu, alors que la petite tablette d'Apple reste très nettement en retrait sur ce point.
De gauche à droite : iPad 2, iPad mini et iPad 3 – clic pour agrandir
Ce n'est pas le seul point sur lequel l'écran de l'iPad mini est en retard par rapport au reste de la gamme Apple. DisplayMate a mené sa batterie de tests et ses conclusions montrent que l'écran de cette nouvelle tablette est de manière générale moins bon que les écrans des iPhone 5 et iPad avec écran Retina, mais aussi moins bon que les autres tablettes 7 pouces sur le marché. Sur tous les critères, ou presque, le Kindle Fire HD et la Nexus 7 font mieux, y compris sur des points où Apple se démarque traditionnellement, comme le respect des couleurs (Gamut trop faible), mais aussi sur d'autres paramètres, comme les reflets jugés plus nombreux. Est-ce un obstacle rédhibitoire pour autant ? Si vous n'avez jamais utilisé d'écran Retina sur une tablette, non, assurément pas. L'écran est globalement meilleur que celui de l'iPad 2 qui n'était déjà pas mauvais et il reste un très bon écran. Si vous possédiez un iPad de troisième génération, le manque d'écran Retina sera ressenti dès le premier allumage de la tablette. Vous remarquerez peut-être également la distance accrue entre la vitre de protection et l'écran, là où les iPad récents donnent l'impression d'avoir un écran proche du papier glacé. À vous de voir si les avantages du modèle contrebalancent cet inconvénient incontestable, mais il serait faux de dire que l'iPad mini a un mauvais écran. Il n'est pas aussi bon qu'il aurait pu l'être, surtout de la part d'Apple, mais il fait le travail demandé, il offre de très bons angles de vision et une bonne colorimétrie, même si les écrans Retina font mieux sur ce dernier point également.

L'équipement d'un iPad avec écran Retina

L'iPad mini est petit, mais il n'est pas incapable pour autant. Apple a réussi à placer tout l'équipement standard d'une tablette actuelle, les mêmes souvent que dans l'iPad avec écran Retina vendu pourtant 170 € plus chers dans sa configuration d'entrée de gamme. On retrouve ainsi les deux caméras, une à l'avant et une à l'arrière. Apple a opté pour les mêmes équipements sur ses deux nouvelles tablettes, à savoir une caméra 5 Mpx derrière et une webcam 1,2 Mpx à l'avant. C'est mieux que l'iPad 2 et au niveau de l'iPad dernière génération, pour des résultats tout à fait honorables pour une tablette. L'iPad mini ne remplacera pas votre appareil photo au quotidien, un iPhone récent fait beaucoup mieux, mais ces capteurs dépanneront en photo et vidéo et ils seront largement suffisants en chat vidéo.
Photo prise avec la caméra arrière de l'iPad mini clic pour agrandir
Photo prise avec la caméra avant de l'iPad mini clic pour agrandir
Apple a naturellement opté pour son nouveau câble Lightning sur cet iPad plus petit. De la taille du connecteur micro-USB environ, il a plusieurs avantages, à commencer par sa capacité à être inséré dans un sens, comme dans l'autre. Comme sur les autres appareils d'Apple équipés de ce connecteur, il s'insère facilement sur l'iPad mini et tient bien en place. On peut même tenir la tablette par le câble connecté, même si ce n'est pas vraiment recommandé. L'espace gagné grâce à l'ajout de ce port a permis à Apple d'ajouter un deuxième haut-parleur à sa tablette. Alors que l'iPad n'avait qu'un seul élément situé en partie sur la coque arrière, l'iPad mini dispose de deux haut-parleurs sur la tranche, de part et d'autre du connecteur Lightning. De quoi offrir un son stéréo, du moins en théorie : en pratique, les deux éléments sont beaucoup trop proches pour créer la moindre spatialisation sonore. Ce changement a toutefois un point positif inattendu : on peut tenir la tablette en mode paysage dans n'importe quel sens et ne jamais en obstruer totalement les haut-parleurs. Même si l'un des deux se retrouve sous la main, ce qui est fréquent avec les jeux de voiture par exemple, l'autre reste opérationnel.

Quels usages ?

Les mêmes usages selon Apple

Le discours marketing d'Apple ne saurait être plus explicite : l'iPad mini a beau être plus petit, il n'est pas moins capable que l'iPad pour autant. En fait, tout ce que l'on peut faire avec l'iPad, on peut aussi le faire avec la déclinaison réduite. La première publicité pour la tablette est à cet égard très significative. On y voit d'abord un iPad avec écran Retina et l'application GarageBand (3,99 €), puis un iPad mini est posé à côté avec la même application et l'utilisateur retrouve la même interface et la même expérience. Entre le discours marketing et la réalité, il y a parfois une sacrée différence. Dans le cas de l'iPad mini, Apple n'a pas tort sur un point : toutes les applications optimisées pour l'iPad sont compatibles. Et pour cause, comme on l'a déjà évoqué, le nombre de pixels est strictement le même sur ce nouveau produit, on retrouve la définition de l'iPad 2. Le constructeur n'évoque pas un point important pourtant : si le nombre de pixels est le même sur un iPad mini, chaque pixel est plus petit et iOS n'a pas été adapté pour maintenir la taille de ses éléments. Tout ce qui apparaît à l'écran est ainsi plus petit, des éléments d'interface aux textes. Ni les captures d'écran, ni même les photos de la tablette en action ne rendent justice à l'effet obtenu, mais la différence est immédiatement sensible quand on la prend en main. Cette taille réduite a ses avantages et ses inconvénients. D'un côté, l'écran paraît plus fin qu'il n'est réellement et la taille réduite de tous les éléments d'interface participe à relativiser le point négatif que constitue l'écran Retina. Les polices paraissent dans l'ensemble plus fines que sur un iPad 2, tandis que les images de moins bonne qualité sont moins pixelisées à l'œil sur un iPad mini que sur un iPad à écran Retina, plus exigeant.
iPad mini (noir) contre iPad (blanc) – clic pour agrandir
Apple n'a pas choisi de réajuster son interface à cet écran plus petit, ni de proposer une option pour modifier la taille du texte. Cette taille réduite peut aussi être un inconvénient pour tous ceux qui ont des difficultés à lire des éléments petits. Dans le centre de notifications par exemple, la police est vraiment petite, ce qui pourrait en gêner certains. Potentiellement, ces interfaces réduites peuvent poser des problèmes dans certaines applications composées d'interface touffue et de petits boutons. Concrètement toutefois, nous n'avons jamais été vraiment gênés, même s'il fallait parfois viser précisément un élément. L'écran tactile de la tablette reste tout aussi précis que celui des autres produits Apple et l'ensemble n'a jamais été mis en défaut pendant nos tests.

Écran plus petit : une tablette dédiée à la lecture ?

Le débat revient souvent sur la table : une tablette n'est-elle dédiée qu'à la consultation de contenus, ou peut-elle aussi créer ? L'iPad a eu de nombreuses occasions de prouver depuis 2010 qu'elle était aussi très capable en création. Si la tablette d'Apple est souvent mise en avant pour ses capacités créatrices, c'est d'abord pour son écran de 9,7 pouces. L'iPad mini avec son écran de 7,9 pouces seulement est-il alors condamné à ne pas créer ?
L'iPad mini avec une application de création musicale, ici DM1 - The Drum Machineclic pour agrandir
La situation est évidemment plus complexe, mais il convient d'abord de saluer les capacités de cette tablette en lecture de contenus. Plus encore que l'iPad standard, cette tablette allégée facilite la lecture de livre, la consultation de sites Internet et d'autres activités de lecture encore. Le format 7,9 pouces et son poids plume font de l’iPad mini un objet d’autant plus intéressant pour la lecture. Même si des études laissent à penser le contraire (lire : Le LCD ne serait pas plus fatigant que l'eInk), les écrans eInk donnent l’impression d’être plus reposants pour les yeux que les écrans LCD. Évidemment, nul n’est parfait, car si l’on part du principe que les liseuses sont moins fatigantes, elles sont également plus limitées. La consultation d’un journal ou d’un magazine est autrement plus agréable sur une tablette que sur ce type d’appareils. Quand on tient pour la première fois un iPad mini avec son écran 7,9 pouces au format 4/3, on a l’impression d’avoir dans les mains une grande liseuse, un sentiment que l'on n’avait pas du tout avec son grand frère. La différence de poids, dans cette optique, est également un gros plus : on peut lire dans toutes les positions, ou presque. Le jour où cet iPad aura un écran Retina, les liseuses pourront commencer à se faire du souci. Car dans ce champ d’utilisation, c’est vraiment son seul défaut. Si l’on en croit l’étude citée précédemment, plus la résolution est élevée, moins la différence entre les tablettes et les liseuses est sensible. Le seul point où l'iPad mini pèche éventuellement, surtout face à une concurrence qui a massivement adopté un autre format, est la lecture de vidéos. Aujourd'hui, le format 16/9 s'est imposé, non seulement au cinéma, mais aussi sur YouTube et les autres sites qui offrent des vidéos en streaming. Apple persiste avec son écran proche du 4/3 et impose ainsi d'avoir des bandes noires en haut et en bas des vidéos.
Impossible de regarder une vidéo sans bandes noires sur un iPad mini – clic pour agrandir
Si ce format d'écran est un inconvénient en lecture vidéo, c'est un avantage dans toutes les autres utilisations. Pendant le Keynote de présentation, Apple avait cité la navigation sur Internet et de fait, elle est beaucoup plus agréable avec l'iPad mini, que ce soit en portrait ou en paysage.
Pendant la conférence de présentation de l'iPad mini, Apple a comparé sa tablette à une tablette 7 pouces au format 16/9.
En matière de création, il n'y a pas grand-chose à en dire. Toutes les applications iPad fonctionnent sur l'iPad mini et comme nous le disions précédemment, nous n'avons jamais eu de problème particulier à cause de l'écran qui serait trop petit. Apple a manifestement trouvé le bon équilibre avec cette taille d'écran : 7,9 pouces, c'est suffisamment petit pour justifier le qualificatif de "mini", tout en étant suffisamment grand pour permettre une utilisation confortable d'iOS et des applications de l'App Store.

Une tablette qui se tient à une main

Le format réduit de l'iPad mini induit un changement plus significatif qu'il n'y paraît au premier abord. C'est la première tablette commercialisée par Apple qui peut se tenir à une seule main sans inconfort majeur après quelques minutes. On peut bien évidemment tenir à une main un iPad classique, mais le poids de cette tablette rend cette position très inconfortable après quelques minutes. La petite tablette est de son côté suffisamment légère pour être tenue ainsi beaucoup plus longtemps, et ce dans les deux orientations d'ailleurs. On finira bien par ressentir une gêne au bout d'un moment, mais les 300 grammes de l'iPad mini se font malgré tout oublier assez vite. Là encore, c'est idéal pour lire, mais c'est très agréable au quotidien, dans toutes les utilisations de la tablette. On peut tenir l'iPad mini d'une main en posant la tablette dans la paume, mais on peut aussi, comme sur le site d'Apple, la tenir la main écartée, avec des doigts de part et d'autre. Ce produit est moins large que l'iPad traditionnel, certes, mais avec 13,5 cm de large, il faut toujours une main assez grande pour que cette position reste confortable.
Il faut une grande main pour tenir l'iPad mini de cette façon sans ressentir de gêne.
En matière de jeux, l'iPad mini est plus confortable pour les jeux de courses qui exploitent l'accéléromètre de la tablette. Nous avons longuement essayé Need for Speed™ Most Wanted (5,99 €) et ce jeu d'arcade est bien plus agréable sur la petite tablette, à la fois parce qu'elle est plus légère et plus petite. Dans ce cadre, l'ajout du deuxième haut-parleur permet de profiter du son quelle que soit l'orientation choisie : vos mains couvriront certainement l'un des deux éléments, mais l'autre reste alors disponible. La meilleure tenue de l'iPad dans ce contexte vaut aussi dans un autre domaine, la saisie de texte sur le clavier virtuel d'iOS. Sur ce point, le résultat varie selon les utilisateurs : si vous avez l'habitude d'utiliser plus de deux doigts et si vous avez de grandes mains, le clavier plus petit et surtout ses touches réduites risquent de poser problème. Vous vous trouverez peut-être à l'étroit, que ce soit en mode portrait ou en mode paysage. Si, à l'inverse, vous tapez à deux doigts, avec les pouces, alors l'écran 7,9 pouces est d'une grande aide. Contrairement au clavier virtuel de l'iPad standard, celui de l'iPad mini est plus accessible, y compris pour les touches au centre du clavier. Les avis sont partagés à la rédaction, à vous de voir en fonction de vos habitudes… Comme on l'a vu au début de ce test, le cadre autour de l'iPad mini est beaucoup plus fin, en particulier les bordures à gauche et à droite de l'écran en mode portrait. Cette finesse et le maintien à une main de l'iPad mini ont obligé le constructeur à légèrement modifier son système mobile pour éviter les taps involontaires. Si vous posez un doigt sur le bord de l'écran et que vous le maintenez en position, iOS 6 détecte que ce doigt ne sert pas à interagir avec l'application en cours et il est tout simplement ignoré. Vous pouvez continuer à utiliser la tablette normalement, mais ce doigt n'influe pas votre utilisation tant que vous ne le déplacez pas. Ce nouveau système fonctionne plutôt bien et nous n'avons pas relevé de problème particulier, mais certains se plaignent de quelques bugs de jeunesse ou de quelques incompatibilités dans quelques applications.
Le doigt a souvent tendance à "manger" sur l'écran de l'iPad mini, ce qui n'est pas gênant : Apple a modifié son système pour prendre ce cas de figure en compte – clic pour agrandir

Une tablette plus nomade

L'iPad a toujours été un appareil nomade, mais il est vrai que ses dimensions et surtout son poids pouvaient limiter son utilisation en déplacement, dans le train ou l'avion par exemple. L'iPad mini au contraire nous semble proposer une taille idéale dans ce contexte, tout en maintenant une expérience proche de l'optimale grâce à son écran à la même résolution que celui de l'iPad 2. On pourra glisser plus facilement la tablette dans un petit sac, que ce soit un sac à main ou une petite sacoche. Sur le modèle porté en bandoulière que nous avons testé à la rédaction, l'iPad 9,7 pouces ne rentre pas, contrairement à l'iPad mini qui entre sans forcer et laisse même de quoi ajouter un portefeuille et un iPhone. Pour assurer en déplacement, la tablette se doit d'avoir une autonomie importante. À dire vrai, ce point n'a jamais posé de problème sur les iPad depuis le premier modèle. Apple a toujours annoncé dix heures et les tablettes ont toujours tenu au moins cette durée sur une seule recharge. L'iPad mini fait même mieux que cela : nos tests en utilisation courante et nos tests formels ont systématiquement dépassé les 11 heures d'autonomie, une belle performance. Les tests que l'on peut trouver sur Internet vont aussi dans ce sens : l'iPad mini dispose d'une autonomie très confortable. C'est la meilleure pour un iPad à l'heure actuelle, et c'est parmi les meilleures pour une tablette, toutes marques confondues.
Sur ce test, l'iPad mini était en lecture vidéo (podcast des Keynote), en WiFi avec relève automatique des mails toutes les 15 minutes et l'écran réglé à 50 % de luminosité.
L'iPad mini a une très bonne autonomie, mais la petite tablette d'Apple règle enfin le point noir de tous les iPad jusque-là : le temps de recharge. Sa batterie de 16,3 Wh est beaucoup plus petite que celle de l'iPad avec écran Retina (43 Wh), mais aussi plus petite que la batterie de l'iPad 2 (25 Wh). Le temps de recharge est ainsi logiquement beaucoup plus court : il nous a fallu moins de quatre heures pour atteindre les 100 % avec l'adaptateur secteur fourni par Apple et sans utiliser la tablette. Cette batterie devrait aussi être beaucoup plus facile à recharger. Celle de l'iPad avec écran Retina est au contraire très difficile, il lui faut non seulement du 10 W au minimum et encore, cela ne suffit pas et on peut très bien vider la batterie en utilisation, tout en laissant la tablette branchée au secteur. L'iPad mini au contraire est livré avec un chargeur 5 watts, le même que pour les iPhone, et il se recharge relativement rapidement sur un simple port USB.

Conclusion : pourquoi l'iPad mini ?

Un mini iPad plus qu'une tablette 7 pouces

Il est peut-être temps de déminer une polémique concernant les tablettes 7 pouces. Steve Jobs a tapé à plusieurs reprises sur ce format, estimant qu’il n’est pas possible de faire de bonnes ardoises. En sortant une tablette 7,9 pouces, Tim Cook ne déjuge pas son prédécesseur au contraire. Il a insisté sur le fait qu’il y avait 0,9 pouce et que cela fait toute la différence. Autre fait majeur, son format : 16/9 pour ses supposées rivales contre 4/3 pour le modèle d’Apple. Là encore, on l'a vu, le changement est important et si ces deux différences peuvent paraitre anecdotiques, le format de l'iPad mini nous semble beaucoup plus pratique. Sur le format 16/9, le mode paysage est assez peu pratique si ce n’est pour la visualisation de contenus vidéo. Au total, cet iPad mini est beaucoup plus un mini iPad qu'une tablette 7 pouces traditionnelle. On retrouve le format de l'iPad, à la différence que tout est plus petit, mais l'esprit de la tablette présentée pour la première fois au public en 2010 est respecté.

Qui sont ses concurrents ?

Faut-il d’ailleurs comparer ces tablettes 7 pouces à l’iPad mini ? À l’utilisation, on a beaucoup plus l’impression d’avoir entre les mains un « mini iPad » que la réponse d’Apple aux tablettes 7 pouces. Ces dernières sont déjà nombreuses, mais elles adoptent toutes un format différent, ce qui change tout. En fait, la firme de Cupertino a adopté la même démarche avec l’iPad mini qu’avec le MacBook Air 11 pouces. Elle est partie d’un modèle existant et a cherché par tous les moyens à le miniaturiser au possible, tout en essayant de nuire le moins possible au confort d’utilisation. De ce point de vue, c’est, pour nous, une réussite !
Même largeur, mais un écran 7 pouces (Kindle Fire HD, au-dessus) et un écran 7,9 pouces (iPad mini, dessous) – clic pour agrandir

Faut-il craquer ?

Incontestablement, cet iPad mini est une réussite. Si son grand frère avait tendance à rester sur la table basse du salon, celui-ci pourrait être amené à voyager davantage grâce à son mini format et son poids plume. On se surprend à le ranger sans difficulté dans n’importe quel petit sac ou sacoche. À ce sujet, on est curieux de voir ce que donne le modèle « cellulaire », attendu ce mois-ci. Évidemment, il y a deux points qui vont faire beaucoup parler : le prix et l’absence d’écran Retina. Plus cher que les tablettes 7 pouces auquel il va fatalement être comparé, le degré de finition de l’iPad mini est clairement à des années-lumière de ce que fait la concurrence. La qualité a un prix et Apple ne se gêne pas pour la faire payer au prix fort. Au total, cet iPad mini ne concurrence pas vraiment les tablettes des autres constructeurs, mais les autres iPad. Dans cette perspective, l'iPad mini vendu à partir de 339 € est la tablette la moins chère d'Apple à ce jour… On aurait frôlé la perfection si ce modèle était doté d’un écran Retina. Ce n’est pas le cas, notamment pour des raisons techniques. Avec l’iPad mini, Apple ne voulait pas rater les fêtes de fin d’année, mais ce qui n’est pas possible aujourd’hui le sera demain. La seconde génération, qui arrivera tôt ou tard en 2013, réglera très certainement le problème. Peut-on vivre sans Retina en attendant ? À la rédaction, les avis sont partagés, mais pour nombre de personnes qui l’ont testé, les défauts de ce premier iPad mini sont compensés par ses points forts. Encombrement réduit, poids plume, capacités identiques à un iPad 9,7 pouces… Si vous hésitez encore, le mieux est sans doute d’aller le voir en vrai. C’est sans doute de cette manière que vous vous rendrez le mieux compte du potentiel de cet appareil.

illustration magazine 25 ans

MacGeneration a 25 ans !

Participez à la fête et découvrez l’histoire de votre site favori en précommandant notre magazine exclusif.

Je précommande le magazine