D’accord, vous n’êtes pas une barbouze qui consulte des documents ultra-super-top-secrets. Mais vraiment, vous détestez ces regards indiscrets posés sur votre flux Snapchat dans le métro. La solution ? Un « film de confidentialité », qui réduit suffisamment les angles de vision de l’écran de votre iPhone pour décourager les curieux. Testons-en deux : le film IonGlass Privacy de Moshi, et le film Invisiglass Ultra Privacy de Belkin.
Ces deux films, comme tous les films de confidentialité, réduisent considérablement les angles de vision de l’écran. Dès 30° généralement, les messages sont difficilement lisibles et les traits des visages sont brouillés. Au-delà de 60°, l’écran est nettement assombri et le contenu complètement flou. Ces films ne sont rien d’autre que des polariseurs, qui perturbent voire bloquent le passage de la lumière dans certaines directions.
Si la plupart des films de confidentialité sont réalisés dans un plastique souple, Moshi et Belkin ont préféré étendre leur gamme de protections en verre renforcé par échange d’ions, « IonGlass » chez le premier et « InvisiGlass Ultra » chez le second, assez épaisses et lourdes chez les deux. Sous le pied à coulisse et sur la balance, Belkin semble gagner le match, avec une épaisseur d’un demi-millimètre et un poids de dix grammes.
Mais si le film de Moshi est 50 % plus épais et deux fois plus lourd, c’est pour la bonne cause. Ses bords sont arrondis, comme ceux de l’iPhone, et accompagnent donc les gestes de balayage depuis le bas ou les côtés de l’écran. Le film de Belkin n’est qu’une simple plaque de verre aux bords abrupts, qui racle les doigts et retient les poussières.
Tous les films réduisent légèrement la qualité de l’affichage de l’iPhone, mais les films de confidentialité l’affectent considérablement. Ils amoindrissent d’abord la luminosité : de 388 cd/m2, la luminosité maximale des blancs affichés à l’écran de notre iPhone XR tombe à 228 cd/m2 avec le film de Moshi et 211 cd/m2 avec le film de Belkin.
La luminosité minimale des noirs baissant d’autant, le contraste est techniquement préservé, mais les couleurs semblent moins vives. Le film de Belkin impose un voile gris sur l’écran, qui donne l’impression d’avoir baissé un curseur de saturation. Le film de Moshi, lui, change carrément la colorimétrie en réduisant la lumière bleue. Les deux films ferment sérieusement les angles de vision, de 178° à 50° seulement, mais chacun à leur manière.
Le film de Moshi réduit progressivement la luminosité, si bien que l’on peut encore deviner quelle application est utilisée malgré une inclinaison très prononcée, mais floute rapidement l’affichage, si bien que les détails et les messages sont illisibles. Le film de Belkin affecte moins le piqué de l’écran, et vous verrez donc un écran plus défini, mais baisse nettement la luminosité à la moindre inclinaison, et votre voisin de métro croira donc voir un écran éteint.
Tournez votre iPhone dans l’orientation paysage… et ces films n’ont plus aucun effet. Vous pourrez donc prendre une photo horizontale sans être trop gêné, mais vous ne pourrez pas regarder votre série favorite à l’abri des regards. Cela signifie aussi que ces films ne protègent pas des coups d’œil par-dessus votre épaule. Enfin dans cette orientation, le film de Belkin réduit fortement la netteté de l’écran.
Le support Easy Align est censé faciliter la pose des films de Belkin, même s’il n’a pas empêché la présence de minuscules bulles résiduelles, une première avec un film rigide. La pose du film de Moshi n’est pas beaucoup plus compliquée, sa large bordure noire correspondant parfaitement à celle qui entoure l’écran de l’iPhone.
Ce n’est même pas sur le plan tarifaire que l’on pourra départager ces deux films : ils sont affichés à 44,95 € chez leurs fabricants, mais se trouvent à 29,99 € chez la plupart des revendeurs. Belkin peut toutefois se prévaloir d’un service de pose en boutique1, et surtout d’une garantie « à vie », qui assure le remplacement en cas de rayure ou de casse.
-
Notamment chez Apple, mais vous paierez alors le prix fort. ↩