Des AirTags utilisés pour suivre des chaussures prétendument recyclées

Pierre Dandumont |

Dans les usages détournés pour les AirTags, nous demandons l'enquête sur les chaussures recyclées. En effet, des journalistes de Reuters ont caché des AirTags dans une dizaine de paires de sneakers pour vérifier si le programme de recyclage annoncé par le gouvernement de Singapour et la société Dow était réel.

Elles ne sont pas encore parties au recyclage (Brooke Fishwick , CC BY-SA 3.0)

Des AirTags cachés dans des chaussures

L'article de Reuters ne cite pas explicitement les traqueurs Bluetooth d'Apple mais les photos ne laissent aucun doute : il s'agit bien d'AirTags qui ont été cachés sous les semelles des baskets.

Les cartes ne laissent pas de doutes sur les traqueurs utilisés.

Au départ, les chaussures devaient être recyclées pour être transformées en piste sportive dans la cité-État insulaire, mais selon Reuters, ce n'est pas le cas. Trois paires déposées au recyclage ont été retrouvées dans des marchés en Indonésie par les journalistes, quatre paires sont aussi en Indonésie, mais dans des endroits trop lointains pour être récupérées, et les traqueurs de trois autres ont été désactivés pendant les déplacements.

Les différentes sociétés partenaires du programme — dont la marque française Decathlon — ont effectué une enquête et retiré le marché à la société qui s'occupait du programme, mais il ne s'agissait visiblement pas de cas isolés : les journalistes ont trouvé des centaines de chaussures sur différents marchés indonésiens, en plus de la dizaine de modèles traqués.

Cet exercice montre surtout que les traqueurs d'Apple permettent de suivre des objets à la trace parfois sur de longues distances et de façon assez précise.

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avatar fte | 

En Suisse la même méthode a été utilisée pour pister les vêtements de récupération collectés dans des contenaires pratiquement dans chaque commune. Soit disant "pour les démunis".

Vêtements pistés jusqu’à des marchés ou mêmes décharges en orient.

avatar Darkgam3rz | 

@fte

Sérieux 😟

C’est un scandale, on croit faire une « bonne action » et au final…

avatar frankm | 

@Darkgam3rz

C'est toujours comme ça en fait. Même le sac jaune

avatar Darkgam3rz | 

@frankm

Le sac jaune 😳 j’ai arrêté avec ça quand une nuit j’ai vu que les sacs finissaient tous dans le même camion quelle que soit la couleur 🙄.

Par contre pour les fringues franchement c’est abusé, je croyais que ça finissait chez des gens dans le besoin.

avatar Kenny31i | 

@Darkgam3rz

Paraît-il que ces sacs sont retriés à la sortie du camion par des machines. Vrai ou pas je n’en sais rien. Mais j’espère quand même…

avatar pierre10005 | 

@Darkgam3rz

Ne faites pas l’étonner vous le savez très bien au fond de vous 😊😊 tous ce qui est dit est souvent nuancer, les médias ou articles sont souvent présentés avec double fond

avatar Ingmar97432 | 

@Darkgam3rz

Dans le genre j’ai une copine dans l’événementiel qui me racontait que lors d’expos autour du grand palais (stands etc) ils avaient constaté que les poubelles pourtant triées recyclable/non recyclables pendant la durée de l’événement étaient mélangées et balancées en vrac lors de la récup par les camions poubelles.
Faites des efforts..
Bref..

avatar vince29 | 

Il n'y avait pas besoin de "pister". Contrairement à ce que les gens croient, les vêtements n'ont jamais été à destination des démunis. Du moins pas directement. Cela coûterait trop cher en logistique et générerait trop de déchets (car les vêtements ne sont pas adaptés aux besoins).
Les collecteurs vendent donc les vêtements en gros (à la tonne) et une fraction du produit de la vente sert aux "bonnes oeuvres".
Les vêtements sont expédiés et triés en Europe de l'Est dans des méga usines :
marque, bon état => nettoyage et revente en gros aux friperies européennes.
mauvais état => "valorisation" (=brûlage)
état intermédiaire (= l'essentiel) => revente en Afrique.
Le problème c'est que l'Afrique ne veut plus recycler nos déchets de fast fashion : le synthétique européen de seconde main est peu adapté à l'Afrique et le coton asiatique "neuf" est presque au même prix.

avatar abalem | 

@vince29

Merci pour cet éclaircissement, c’est intéressant. Comment sais-tu tout ça ?

avatar fte | 

@vince29

"Il n'y avait pas besoin de "pister"."

Je n’en sais rien. Ce n’est pas ce que je soulignais. Je soulignais juste que ça avait été fait avec des résultats il semble surprenants. S’ils étaient surprenants, peut-être est-ce parce que ce n’était pas clair d’emblée. Ou peut-être que si. Va savoir.

Au final ce sont les aspects dizaine de milliers de kilomètres et décharges qui me chicanent, plus que le reste. Mais bon.

avatar Ingmar97432 | 

@fte

"Au final ce sont les aspects dizaine de milliers de kilomètres"

Ça aussi ça a un coût pollution forcément..

avatar fte | 

@ingmar92110

"Ça aussi ça a un coût pollution forcément.."

C’est ça.

avatar Ingmar97432 | 

@vince29

Merci pour les infos

avatar PetrusM | 

Après, dans le cas des chaussures, niveau écologie ça reste nettement mieux de les réutiliser que de les transformer en petites particules de plastique pour en faire une piste de sport…
La question pourrait donc être : pourquoi détruire des chaussures encore parfaitement vendables ? Bizarrement, cette idée ne semble pas effleurer les journalistes en question…

avatar Kimaero | 

@PetrusM

Sauf que la plupart du temps, quand elles sont en réalité inutilisables (trouées, par ex) ou invendues, elles finissent dans des décharges, dans la mer, ou brulées.
Là, la piste de sport est peut-être une solution moins mauvaise.

avatar PetrusM | 

@Kimaero

Tout à fait d'accord, je comparais juste la piste de sport et la revente, mais la piste de sport est bien sûr une meilleure idée que la dispersion !

avatar Ingmar97432 | 

@PetrusM

Disons que la revente en question prolonge la durée de vie (pas négligeable) mais ne résoud pas la destination finale.. on pourrait avoir les deux siouplé?

avatar marc_os | 

@ Kimaero

> elles finissent dans des décharges, dans la mer, ou brulées.

Peut-être, mais :
« les journalistes ont trouvé des centaines de chaussures sur différents marchés indonésiens »

PS: La meilleure solution: Arrêter totalement avec le plastique. La réutilisation dans d'autres produits ne fait que reculer l'échéance du plastique dans la nature.

avatar vince29 | 

En fait contrairement à ce que dit Apple, les airtags servent bien plus fréquemment pour retrouver des produits égarés par "d'autres" (=volés, détournés) plutôt que par un utilisateur tête en l'air.

avatar marc_os | 

@ vince29

> contrairement à ce que dit Apple servent bien plus fréquemment pour...

Vous n'avez semble-t-il depuis le temps toujours pas compris que ce qu'Apple dit, ce n'est pas comment sont utilisés ses produits, mais ce pour quoi ils ont été fabriqués, quel est leur destination. Apple dit que les AirtTags ont été conçus pour retrouver des objets perdus, Apple ne dit pas que c'est à ça qu'ils servent dans la vraie vie.
C'est si difficile à comprendre ? 😳
Ou bien votre remarque est juste une remarque de troll ?

avatar hervemac | 

Comme je ne suis pas étonné, j’avais vu un reportage sur les vêtements recyclés par La Croix rouge. Ça finit dans un entrepôt en Belgique pour être revendue. Au final ils se font de l’argent sur notre dos.
Je préfère donner les objets non utilisés à des personnes qui en ont besoin, que des grosses sociétés qui ressemblent à des mafia.

avatar sebas_ | 

@hervemac

En Espagne au moins c’est plus honnête: les magasins Humana (parmis d’autres) font de la revente. Ce sont les fonds qui sont destinés aux démunis (en Europe mais aussi Afrique et Amérique latine).
Franchement, je préfère donner / acheter une fringue et que l’argent serve à une école ou à un puit plutôt que de savoir que la mini jupe Zara de ma voisine ira à un migrant qui a froid..
Il ne faut pas oublier non plus que certains pays bloquent les fringues d’occasion (notamment le Pérou) pour éviter que l’économie locale textile ne s’effondre..
Bref, ça fait toujours bien de donner des fringues, mais c’est rarement adapté aux besoins réels (#fast fashion)

avatar sebas_ | 

@hervemac

Et quand je vois la galère sans nom (et le budget…) pour envoyer des pulls et des doudounes décathlon en Ukraine pour mes potes colombiens mercenaires qui manquent de tout (30 ans de guerre civile ça laisse des traces), je me dis que l’envoi de fonds est quand même bien plus pratique (surtout que ça fait vivre l’économie locale, cf « celui qui offre un poisson vs celui qui enseigne à pêcher »)

avatar marc_os | 

@ sebas_

> pour envoyer des pulls et des doudounes décathlon en Ukraine pour mes potes colombiens mercenaires

Vous avez des "potes colombiens mercenaires" en Ukraine ? 😳
AMHA, c'est aux ukrainiens eux-même que vous devriez envoyer vos doudounes.
Et en Colombie même, il y a déjà pas mal à faire.
https://www.croix-rouge.fr/faq?question=comment-faire-un-don-pour-l-ukraine

avatar sebas_ | 

@marc_os

Oui, il y a eu un gros recrutement qui a été fait au début de la guerre. Ça payait mieux que la sécurité au Qatar, du coup ça a « siphonné » les filières organisées.
La seule limite que je me fixait c’est de tout faire pour empêcher qu’ils allient au Yémen (ça m’a valu 2 jours d’arrêt de travail, il avait une sacrée gauche…mais il n’est pas parti au moins).
Pour l’humanitaire, je ne travaille pas dedans même si j’ai un (petit) peu d’expérience. Je préfère aider les proches, et agir directement à mon niveau pour aider les structures en place. Dans ce cas précis, c’est un de mes anciens employés (10 ans dans les forces spéciales pendant la guerre civile) qui servait dans l’artillerie à perdu une jambe. J’essaye simplement d’aider à mon niveau en envoyant du matériel aux volontaires qui se sont organisés pour aider cette filière colombienne en Ukraine. Ce dont ils ont le plus besoin -dans ce cas precis- c’est de protection contre le froid.

Concernant l’aide en Colombie, j’ai déjà fait pas mal à mon niveau quand j’étais sur place (via des associations, des dons, des prêt d’espace, de personnel, de nourriture, de « petits gestes » mais surtout d’aide pour monter des structures et de développer grâce au tourisme écolo / culturel).
Bref, c’est très loin de mon domaine d’activité mais j’essaye de faire au mieux à mon niveau.
Là je suis surtout dans l’aide aux animaux abandonnés (il y en a bcp sur mon île..), notamment grâce à l’expérience d’avoir pu aider à monter une structure similaire en Colombie (colecte de dons pour la stérilisation, création d’un endroit de récupération et de « réinsertion » pour les chiens avant l’adoption…).
Pas grand chose, mais si ça peut aider…

avatar hledu | 

Moralité : l’important est d’utiliser nous meme nos vêtements de qualité jusqu’au bout, plutôt que de se donner bonne conscience en recyclant la fast fashion…

avatar Sonic Tooth | 

@hledu

Et ça je m’y connais : enfant, je mettais les vêtements de mon grand frère et ceux de mes cousins et maintenant je cherche à garder le maximum possible le plus longtemps possible… J’ai une chemise encore portée hier qui doit avoir 25 ans, je garde mes chaussures plus de 5 ans (des Méphisto quand même), je ne m’en sépare que contraint et forcé genre destruction totale.

avatar gwen | 

@hledu

Le soucis avec ça c’est que j’ai encore des t-shirt qui ont maintenant 37 ans. L’avantage c’est que je fait très peu d’achats de nouveaux habits.

Par contre les chaussures c’est certain qu’il vaut mieux acheter de la qualité qu’un premier prix. Elles durent bien plus longtemps. J’ai encore des vielle Doc Marteens qui ont plus de 20 ans. Bon, Il faut quand même que je refasse la couleur et elles ne me servent qu’en hivers.

avatar Ingmar97432 | 

@gwen

Moralité ça veut dire que tu fais la même taille qu’il y a 37 ans. Félicitations 😅

avatar gwen | 

@ingmar92110

En effet, je n’avais pas vu ça comme ça. Bon, le t-shirt était ample et il est maintenant prêt du corps. Mais toujours portable sans avoir l’air ridicule, c’est déjà ça.

avatar leinuo88 | 

Si les chaussures sont au final revendu et utilisé de nouveau… c’est encore mieux pour l’environnement que de les recycler en route cyclable.

avatar sebas_ | 

@leinuo88

+1…
Mais le sens commun est le moins commun des sens…
Et puis, pour le donneur, c’est autre chose de se dire que ça va être revendu sur un marché en Bulgarie, psychologiquement ça fait une sacrée différence..

avatar leinuo88 | 

@sebas_
Comme quoi ce qui intéresse les donneurs c’est pas forcément l’environnement.
Après il y a publicité mensongère et c’est pas normal.

avatar sebas_ | 

@leinuo88

100% d’accord, c’est pour ça que j’ai mis plus haut l’exemple de l’Espagne (avec Humana notamment) qui est très clair sur l’organisation.
C’est bien connu « qu’on donne pour se faire plaisir à soi, pas aux autres », cf le nombre de « rewards » type stickers voir ventes de charité. Perso, je préfère agir a mon (petit) niveau, j’ai eu ma période de Sina prélevés automatiquement mais je n’y reviendrais plus (ça ne « me satisfait » plus..)

avatar leinuo88 | 

@sebas_
“Sina prélevés automatiquement”
C’est quoi ça? Je ne connais pas.
Perso, je suis dans un groupe où les gens donnent tout les trucs qu’ils utilisent plus. Et je fais de même. Donner ça évite de jeter.

avatar sebas_ | 

@leinuo88

Maldito corrector 😂
J’ai eu ma période de prélèvements automatiques (Greenpeace, Médecin du Monde…), mais je n’ai pas accroché, trop « impersonnel ». Dans mes nombreux jobs étudiants, j’ai étais dans la rue pour lever des fonds pour l’ISPCC (enfants battus en Irlande). A l’époque je le faisais majoritairement pour l’aspect financier (arrivant à un certain palier, 1/3 de ce qu’on récoltait allait dans la poche du récoltant…).
Pareil, je suis dans les groupes d’entraide, échanges et dons au niveau local. Je trouve ça bien plus « concret ».. et ça permet de belles rencontres!

avatar Labsyb | 

Ma bonne a découvert qu’en son absence, ma femme jetait a poubelle de recyclé et le verre dans le bac normal.
Choquée, elle m’en a parlé.
J’ai foutu ma femme dehors et depuis je vis avec mon ex bonne.

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