La sécurité nationale américaine menacée par les choix technologiques de Donald Trump

Mickaël Bazoge |

Donald Trump a une relation compliquée avec la technologie. Le nouveau président américain, comme les précédents d’ailleurs, a l’obligation d’utiliser des moyens de communication hautement sécurisés. C’était d’ailleurs la grande déception de Barack Obama, qui a ferraillé dur pour se servir d’un BlackBerry pendant une grande partie de ses deux mandats ; il a pu passer à un smartphone plus dans l’air du temps sur la fin. Mais voilà, Trump a la tête dure et d’après le New York Times, il continuerait d’utiliser son propre téléphone Android pour envoyer des messages sur Twitter ; en revanche, il ne s’en servirait pas pour passer des coups de fil.

Et le smartphone en question n’est pas particulièrement bien armé question sécurité, puisqu’il s’agirait d’un Galaxy S3, un appareil de 2012 dont la dernière mise à jour Android date d’août 2015. D’autres sources évoquent un Galaxy S4, ce qui n’est guère plus rassurant. Ces mobiles posent de sérieux problèmes de sécurité. Cela devrait inquiéter n’importe quel utilisateur de ce genre d’appareil, encore plus quand on est le président de la première puissance économique mondiale (qui, par ailleurs, utilise un smartphone coréen alors qu’il prône le « America First »).

Les conséquences d’une attaque sur le smartphone de Donald Trump pourraient être catastrophiques, quand on sait l’impact que ses tweets provoquent sur les entreprises régulièrement dégommées par le président (les cours de Bourse de certaines d’entre elles s’en souviennent). Les choses pourraient cependant évoluer puisque depuis le 20 janvier, jour de l’inauguration, il a reçu un smartphone ultra-sécurisé approuvé par les services secrets américains, dont les accès à internet et à Twitter sont très limités.

Un autre problème technologique touche l’entourage de Donald Trump : des membres de son équipe utiliseraient en effet leurs e-mails personnels pour communiquer avec le reste du monde, alors qu’ils disposent de comptes sécurisés et dûment autorisés. Cette affaire est particulièrement embarrassante pour l’administration Trump : la campagne électorale qui a porté le nouveau président au pouvoir s’est en effet largement appuyée sur l’affaire des e-mails privés d’Hillary Clinton. L’équipe du milliardaire au pouvoir ne fait pas autre chose…

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avatar byte_order | 

ah, parce que la conception du logiciel, ça compte pas, seulement le matos ?
Du coup, les devs apple de iOS qui payent des impôts aux US, on les comptent plus ?

Que je sache, les devs d'Android payés par Google, entreprise domiciliée tout autant que Apple aux USA, ils sont tout autant des contribuables américains.

Par ailleurs, la totalité du matos d'un iPhone n'est pas conçus aux USA. Une part non négligeable est constitué de composant conçus ailleurs, de la RAM en passant par le capteur photo, l'écran, la batterie... Et quasi tous sont conçus *et* fabriqués hors des US.

Cela serait un Samsung sous Tizen, là, je comprendrais votre position de patriotisme sécuritaire. Mais c'est ici tout aussi une posture plus qu'autre chose de dire que s'il utilisait un iPhone sous iOS plutôt qu'un Samsung sous Android, il aurait plus privilégier les emplois sur le sol américain...

avatar béber1 | 

"votre position de patriotisme sécuritaire."
tu me vouvoies maintenant?

Sur le patriotisme sécuritaire, tu fais référence à Trump, et à son patriotisme que je ne partage pas ainsi que la plupart des Macfans ici?

Je répondais au : "Apple est du "made in China"" de Abd Salam ,et pas du tout au problème de sécurité nationale dûe au Galaxy de Trump), qui sous-entendait qu'Apple n'était qu'une petite tête de conception et que ses produits finalement c'était du made in China, oubliant les iPads et iPhone fabriqués par Foxconn au Bresil et l'usine de fab du Mac Pro au Texas.
Je voulais ainsi rappeler qu'aux USA, qu'Apple avait des activités plus large et diversifiées qu'une simple formule voudrait le faire accroire.

Quelques petits tableaux ?
http://fortune.com/2016/02/08/apple-amazon-hiring-spree/

avatar Dwigt | 

Dans le titre de l'article, "technologiques" est presque de trop. "Les choix technologiques de" aussi d'ailleurs.

Et pour expliquer son élection, outre les théories plus ou moins plausibles du complot, il y a des erreurs de fond dans la campagne d'Hillary Clinton, et le fait que le Parti démocrate a refusé de voir en face la situation. L'investiture de Clinton avait été difficile, face à un Bernie Sanders qui, il y a quatre ou huit ans, n'aurait pas dépassé les 5 % de votes aux primaires. Elle était aussi face à un candidat républicain totalement improbable. Et pourtant, le parti et son équipe de campagne ont maintenu la ligne qu'ils s'étaient fixée dès le départ, avec un positionnement centriste et un accent mis sur l'expérience. C'était déjà ce qu'ils avaient fait à fond en 2000 pour la faire élire comme sénatrice de New York (avec les réseaux de Bill Clinton qui avaient d'ailleurs plus fonctionné pour elle que pour Gore), puis en 2008, sauf qu'elle s'était pris alors Obama dans la gueule. Du coup, elle était le "produit" que la direction du parti essayait désespérément de fourguer, parce que c'était le seul truc qu'elle savait vendre.

Le scénario probable avec Trump, c'est que le Congrès va le laisser faire pendant quelques mois. Les Républicains n'ont pas envie de passer auprès des supporters de Trump pour ceux qui lui ont mis des bâtons dans les roues. Mais, quand il va tenter un truc qui ne plaira pas aux leaders républicains et aux intérêts du parti, ils s'arrangeront assez vite pour qu'une affaire remonte et déclenche une enquête. Ce qui leur permettrait au passage de mettre Mike Pence à la présidence, qui est très à droite, mais qui a au moins le mérite d'être discipliné.
Mais il est tout de même dur aujourd'hui de parler encore de "scénario probable", et il faut voir aussi quels dégâts durables Trump peut faire subir à la dignité présidentielle, aux relations diplomatiques ou à certaines libertés constitutionnelles qu'il remet en question.

avatar béber1 | 

reflexion que je partage

avatar diegue | 

Au moins on sait que Trump n'est pas geek pour aimer son SG3 lambda !
(Hors sujet : macgeneration serait il la proie de la fascosphère ?)

avatar HoboClown | 

Apprenez à vérifier vos informations avant de poster:
"One of Barack Obama's first battles when he arrived in the White House in 2009 was to keep his beloved BlackBerry, despite objections from administration lawyers and the secret service. "I'm still clinging to my BlackBerry," he said at the time. "They're going to pry it out of my hands." Ever since, the US president has been permitted a modified BlackBerry handset, with enhanced encryption. Only a handful of senior White House officials and family have his personal email address. Three months ago he told a group of young people: "I am not allowed, for security reasons, to have an iPhone."
The guardian

avatar béber1 | 

@HoboClown

Et?
Quel rapport ?

avatar Dwigt | 

Obama n'a pas conservé le même Blackberry. On lui a donné un modèle vérifié, à la sécurité renforcée et avec des fonctions désactivées. Et, quand Blackberry a commencé à être dépassé, l'état major de la Maison Blanche a refusé qu'il passe à une plate-forme plus moderne, style iOS ou Android, en raison d'objections de sécurité, et il n'a eu que sur le tard un Android customisé.

Trump a conservé son téléphone, tel quel. Il en a eu un autre sous Android, probablement très proche de celui d'Obama, mais il continue à se servir du vieux.

avatar rikki finefleur | 

FreeDa

Ben chepa .. si il a un téléphone coréen.
Mais on peut dire, par contre que nos téléphones viennent d'asie désormais. Ça c'est sur.

Il parait que l'on fut un des leaders dans le monde de la téléphonie.
Ben ou sont donc passés alcatel, sagem, nokia ???

On en est réduit a faire des marques blanches.
Un grand succès européen.
Une bonne politique industrielle .
A n'en point douter.

Par contre on est toujours FIRST pour donner des leçons aux autres.
Les commentaires de ce post le démontrent.
Ha ha .. On rit ou pas. On a du génie.

Bon il reste Wiko mais même pas sur que cela soit français , ni même européen.

Au lieu de vous épancher sur trump, écoutez les brillants discours de nos hommes politiques.
Allez quelques tergiversation sur Rnb ou sur la taxation des robots.
Du génie !!!

Comme la robotique et l'informatique ne semble pas être le futur pour eux, bientôt on va remonter , qui sait notre eau dans un puit , le tout à la main..
On pourra encore donner des leçons aux autres.

avatar BLM | 

Avec son téléphone non sécurisé, il est archi-traçable: il est possible à des personnes mal-intentionnées de savoir en permanence où il est à qq m près…
Il ne sera peut-être pas nécessaire d'attendre un hypothétique impeachment.

avatar Bigdidou | 

@BLM

Envois lui un tweet.

avatar Crkm | 

Ah, ça y est, ils ont trouvé un os à ronger.

avatar Orus | 

Normal il est vieux, presque sénile, à deux doigt de la folie. C'est tellement un farce ce président. Je serai américain j'aurai honte de vivre dans un pays capable d'élire un tel abruti, qui rappelons le,est pour les bienfaits de la torture.
Et comme européen s'il prends des mesures protectionnistes alors je boycotterai tous les produits américains.

avatar rikki finefleur | 

Orus
" Et comme européen s'il prends des mesures protectionnistes alors je boycotterai tous les produits américains."

Mais, c'est déjà le cas aux US. De même que la chine.
Renseignez vous, un peu, avant de nommer les autres farces.. Pfff..

avatar DarKOrange | 

Si seulement il pouvait lui péter à la gueule !

avatar toketapouet | 

@Circée

?‍? "Il y a notamment aujourd'hui une opportunité de recuperer l'excellence au niveau du systeme universitaire et de recherche qui a vu les pepites europeennes s'exiler pour les USA depuis la 2eme guerre mondiale.
Il faut savoir par exemple qu'au niveau de tout ce qui implique l’environnement au sens large, les equipes sont aujourd'hui bloquées par les decrets de Trump: l'Europe n'a pas besoin de faire un pont d'or a ces chercheurs, suffit juste de leurs donner un salaire decent et assuré et des labo financés. Mais il est probable que c'est la Chine qui va recuperer tout ce monde."

? +1 sur tout, y compris la dernière partie malheureusement. Je ne connais pas l'état de la recherche en UK par exemple, mais en France et en Australie au moins, c'est la débandade la plus totale...

avatar toketapouet | 

@Circée

?‍? "je pense que face a la meute d'aristocrates americains au pouvoir et a celle des media, si rien n'a pu etre sorti pour empecher sa candidature, c'est pas maintenant que quoi que ce soit de valide va sortir. Il est legitime, il est legal, il est le president elu par le peuple americain."

? Ton raisonnement se tient, mais n'oublie pas qu'il s'est lancé dans une guerre ouverte contre les services secrets US il y a seulement un mois. Il était déjà élu, et il les a traités de menteurs, de corrompus et d'incompétents, dans le désordre. Et pour ne rien gâcher, il a ouvert un front sanglant contre la presse en général au cours des 5 derniers jours.

Pour résumer, il a l'ensemble des services secrets (reste à voir jusqu'où va leur patriotisme) et l'ensemble de la presse contre lui. Et quand on sait ce qui traine très probablement sur les disques durs des premiers (les données sur l'intervention russe pendant la campagne, voire... Bien pire et nettement plus salissant, si tu vois ce que je veux dire), aucune éventualité n'est exclue je pense.

Le dernier président US qui s'était mis les services secrets à dos a fini dehors. Et la source des journalistes s'est avéré être... Le directeur adjoint du FBI.

Rappelons que si les données promises par la CIA et la NSA au sujet de la campagne étaient valides, et que Trump était au courant d'une façon ou d'une autre, il s'agirait d'une trahison, passible dans certains états de la peine de mort. En fait, certains considèrent que sa simple réaction aux accusations des services secrets constitue déjà un crime :

http://www.independent.co.uk/news/people/donald-trump-guilty-treason-four-ways-electoral-college-intelligence-russian-election-hacking-a7484751.html

avatar Bigdidou | 

@toketapouet

Oui, mais le sujet semble clos. M. Trump, au travers de ses gesticulations qui me semblent tout sauf non contrôlées a porté attention ailleurs et il y a de quoi faire : les attaques contre l'Europe, les accusations de fraudes contre les Démocrates (fallait oser...), le mur avec le Mexique, la justification de la torture, et j'en passe.
C'est la tactique du mur de bombe : il sature l'espace, on ne sait plus où regarder, et au final les gens deviennent des spectateurs confus et manipulés.
Je pense sincèrement que le monsieur ira au bout de son mandat.
L'état de la société américaine à la fin de celui-ci, je m'en fous, c'est leur problème, l'état du monde et de la planète, par contre, ça m'inquiète un peu.

avatar toketapouet | 

@Occam

?‍? "La kakocratie, du grec « kakós » = mauvais, signifie littéralement « le régime des mauvais ».
Version plus générique du terme « kakistocratie », régime des plus mauvais, de la forme superlative de « kakós », et donc antonyme d’aristocratie, qui signifie littéralement « le régime des meilleurs ».

« Kakistocratie » est un terme crée probablement par l’écrivain satiriste anglais (et haut fonctionnaire de la East India Company) Thomas Love Peacock (1785-1866), utilisé par dérision envers l’aristocratie d’argent anglaise.
Il paraît pour la première dans son roman « The Misfortunes of Elphin » (introuvable, et pour certains illisible, mais disponible en ligne:
http://www.thomaslovepeacock.net/Elphin.html )

Le sociologue russe Lev Gudkov estime (à juste titre, je pense) que le système soviétique a résulté en une kakistocratie qui perdure sans vernis sous Putin.

Masha Gessen, dans la New York Review of Books, estime que le régime Trump signale l’instauration de la kakistocratie en Amérique. (Long read, mais très clair, très lisible, transparent et bien structuré.)
http://www.nybooks.com/daily/2017/01/24/styrofoam-presidency-trump-aesth..."

? Merci!

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