Les commerçants vous regardent toujours de travers quand vous sortez votre smartphone ou, pire, votre montre connectée pour payer ? C’est logique, vous êtes probablement leur premier client à utiliser ce moyen de paiement. Il n’y a pas de chiffres officiels, mais le patron du groupement Cartes Bancaires, l’un des acteurs au cœur du système de paiement numérique français, estime que 10 millions de transactions devraient avoir été effectuées en utilisant un smartphone ou une montre en 2018.
À titre de comparaison, il y a eu près de 12 milliards de transactions effectuées par carte bancaire traditionnelle en 2017. Le paiement mobile représente encore moins de 0,1 % des paiements effectués en France, une goutte d’eau dans un océan de transactions avec la bonne vieille carte plastique. Le paiement avec une carte, mais sans contact, occupe en revanche une belle place désormais, puisque l’on estime que deux milliards de transaction auront été réalisées ainsi en 2018.
C’est la première fois que l’on a des chiffres de paiement mobile, la faute notamment aux clauses de confidentialité qu’Apple fait signer aux acteurs impliqués. Néanmoins, certains bruits de couloir évoquent le chiffre de cinq millions de transactions pour 2017, ce qui impliquerait un doublement cette année. Une belle progression, même si ce moyen de paiement reste largement marginal, la faute à une adoption assez lente de la part des banques.
Certains poids-lourds du secteur ne proposent toujours pas Apple Pay, c’est le cas de BNP Paribas (c’est prévu d’ici la fin de l’année), le Crédit Agricole, LCL, le Crédit Mutuel ou encore la Banque Postale. Et du côté d’Android, Samsung Pay est disponible seulement à la BPCE et seulement sur une poignée de smartphone et on attend toujours Google Pay en France. Les banques françaises ont bien essayé de proposer Paylib à la place, mais c’est a priori toujours autant un échec. On imagine qu’Apple Pay représente à ce jour l’écrasante majorité des paiements mobiles effectués en France.