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iOS et Android, des « ogres » à réguler selon l’Arcep

Mickaël Bazoge

vendredi 28 juin 2019 à 18:30 • 94

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iOS et Android restreignent l’accès à « la richesse d’internet et à son foisonnement », s’inquiète auprès de Libération Sébastien Soriano, le président de l’Arcep, suite à la publication hier du rapport annuel sur la santé d’internet en France (lire aussi : Netflix, Google, Akamai et Facebook représentent plus de la moitié du trafic internet en France).

L’accès à internet se déroule « très majoritairement » sur les smartphones, explique-t-il : « la liberté de choix de l’utilisateur se trouve peu à peu réduite ». Certaines barrières peuvent se justifier (« pour des raisons d’ergonomie ou de sécurité »), mais d’autres sont « totalement artificielles ». Il donne pour exemple Apple, qui fait payer un « droit de péage » à Spotify qui favorise Apple Music. Un argument contesté par la Pomme (lire : Apple démonte l'argument de Spotify sur les 30% prélevés sur l'App Store).

Les « gros acteurs » comme Spotify peuvent se faire « éjecter de l’écosystème des GAFA pour des motifs opaques », accuse le président de l’Arcep. Ce ne sont plus simplement les petits joueurs dont les apps sont supprimées pour n’avoir pas respecté les guidelines d’Apple et de Google, dont les plateformes contrôlent l’intégralité du marché mondial des smartphones. Ce sont « de véritables ogres », selon le mot de Sébastien Soriano.

Dans ces conditions, que faire pour limiter les abus de pouvoir ? Le démantèlement, souvent évoqué en particulier aux États-Unis par des candidats à l’élection présidentielle, est « la réponse ultime, l’arme nucléaire ». Avant d’en arriver là, l’Arcep préconise la régulation : « Il faut plus de concurrence afin que les utilisateurs aient réellement le choix » explique-t-il en rappelant ce qui s’est passé en France avec le dégroupage de France Télécom. Résultat, le marché français est parmi « les plus compétitifs d’Europe, avec des investissements des opérateurs en nette hausse ».

Mais ce qui a été valable en France peut-il réellement s’appliquer à des acteurs mondiaux ? L’Arcep a émis des propositions de manière à « garantir cette liberté de choix ». Mais « il est évident que le bon échelon d’intervention ne peut être qu’européen ». Ce qui promet d’intenses débats comme on en a vu autour de la taxe GAFA européenne… qui n’a abouti sur rien.

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