Les États européens vont-ils utiliser la solution commune d'Apple et de Google pour leurs applications de traçage des contacts ? Les discussions se poursuivent au plus haut niveau, à savoir celui de Thierry Breton. Le commissaire européen en charge du marché intérieur a indiqué à l'AFP avoir eu au bout du fil Sundar Pichai (le patron d'Alphabet) la semaine dernière. Tim Cook est sur son agenda dans les prochains jours.
Il veut vérifier qu'Apple et Google ne fassent pas eux-mêmes les applications. « Il faut que les deux Bluetooth [d'iOS et d'Android] puissent se parler, c'est tout ce qu'on leur demande », a expliqué le commissaire. L'UE ne veut pas d'une solution « clé en main » qui laisserait la part belle aux deux entreprises américaines. Une crainte partagée par les autorités françaises, qui préfèreraient qu'Apple se contente de lever les obstacles à l'exploitation du Bluetooth (lire : Traçage : le gouvernement français demande à Apple de lever les restrictions sur le Bluetooth).
Pour la Commission européenne, le partage d'informations entre les deux plateformes doit se limiter au Bluetooth, sans aller plus loin. L'objectif des coups de fil de Thierry Breton est de s'assurer qu'il n'y ait pas « d'autres éléments derrière cette interopérabilité nécessaire ». Les deux groupes vont proposer leur API commune mi-mai, charge ensuite aux autorités de santé de la reprendre ou pas. Ce système a été conçu avec au cœur du dispositif « la vie privée et la sécurité ».
Du côté du gouvernement français, certains semblent craindre que cette belle initiative ne puisse cacher une « action de lobbying des groupes américains ». Il faut dire que le contexte est très tendu entre Washington et Bruxelles sur toutes sortes de sujets.