Fin mai, la néobanque Revolut a lancé une toute nouvelle version de son application sur iOS et Android. Complètement réorganisée, la nouvelle app est censée faciliter l'utilisation des nombreuses fonctions du service : gestion des dépenses quotidiennes, virements, changement de devises, partage d'additions, crypto-monnaies…
Cette mise à jour sera suivie dans les prochains mois par l'arrivée de nouvelles fonctions, comme des informations sur ses abonnements en cours (on sera prévenu par exemple de l'approche de la fin d'une période d'essai), des renseignements supplémentaires sur la bourse ou encore la possibilité de créer des groupes de dépenses.
Il n'y a pas que l'application qui a été mise à jour, il y a aussi les conditions générales, et de ce côté, c'est moins bénéfique pour les clients. Dans un email récemment envoyé aux utilisateurs, Revolut prévient que de nouvelles conditions seront appliquées à partir du 12 août 2020. Plusieurs types d'opérations vont voir leurs frais augmenter ou devenir payants :
Des frais sont ajoutés en cas de dépassement de la limite de change mensuelle. Cette limite de change est rabaissée à 1 000 EUR par mois (limite qui n’est pratiquement jamais dépassée selon nos études). Au-delà de cette limite, nos frais restent à seulement 0,5 %. Vous serez informé en cas de frais de change supplémentaires. Le change appliqué à nos abonnements Premium et Metal reste illimité.
Les taux de change interbancaire restent identiques les jours de semaine. Les week-ends, nos majorations de prix augmenteront légèrement, de 0,5 % à 1 % pour les principales devises, afin de couvrir nos risques de mouvements de marché (tel qu’observé récemment).
Les types de paiements les plus populaires comme les virements à des utilisateurs Revolut, les virements nationaux et virements en Euro au sein de l’espace unique de paiements en Euro (SEPA), restent gratuits. Pour tout autre virement vers un compte dans un autre pays que le votre, le premier paiement de chaque mois reste gratuit et par la suite des frais de 0.5 EUR seront appliqués par virement.
En cas de virement vers un pays dans une devise différente de sa devise nationale, des frais de 3 EUR pour des virements en USD (dollars américains vers le Brésil par exemple) ou de 5 EUR pour les virements hors USD (livres sterling vers le Brésil par exemple). Vous serez toujours informé à l'avance des frais encourus par un virement.
De plus, les clients de l'offre Metal à 13,99 €/mois vont perdre le service de conciergerie, l'accès gratuit à un salon dans les aéroports et vont voir leur cashback limité à 13,99 €/mois. Tout n'est pas noir non plus pour eux : la limite de retrait d'espèce gratuite est augmentée de 800 €/mois et l'assurance devrait comprendre une meilleure couverture à l'étranger.
Revolut n'est pas la seule néobanque à revoir ses conditions de manière moins favorable pour ses clients, N26 avait fait de même en mars, en réduisant notamment le nombre de retraits gratuits dans certains cas.
Serait-ce la fin de l'euphorie pour les néobanques ? La crise du coronavirus a mis la pression sur ces nouveaux acteurs qui ne sont toujours pas rentables. Wired a révélé que Revolut a poussé au printemps une partie de ses salariés à démissionner ou à accepter une baisse de leurs salaires. Revolut a confirmé à L'Agefi 62 licenciements, un chiffre qui ne prend pas en compte la cinquantaine de démissions. Monzo, une néobanque populaire au Royaume-Uni, va pour sa part licencier 120 personnes.