Si vous êtes passé à iOS 14.5 et que vous n'avez pas encore vu la demande d'autorisation de suivi publicitaire de la part de l'application Facebook ou Instagram, c'est normal. Le réseau social a indiqué à CNET qu'il déployait la nouvelle notification obligatoire de manière progressive. Son déploiement, qui a déjà commencé (on ne sait pas combien d'utilisateurs ont déjà reçu la demande), va prendre « quelques semaines » pour être complet.
Facebook ferait mieux de se dépêcher, en théorie l'encadrement du suivi publicitaire (App Tracking Transparency) est entré en vigueur depuis le 26 avril, mais peut-être qu'Apple autorise un petit sursis.
Comme il en a le droit, le réseau social précède la nouvelle boite de dialogue d'un message qui vise à expliquer le pourquoi du pistage et surtout à convaincre les utilisateurs de l'autoriser. Par rapport à la première version du message qui avait été présentée cet hiver, le message finalement déployé comporte un ajout, et pas des moindres : le pistage est important pour que Facebook et Instagram « restent gratuits », est-il écrit.
L'argument est cocasse quand on sait que depuis des années Facebook se bat contre une vieille rumeur qui voudrait que la plateforme devienne payante. « Il y aura toujours une version de Facebook qui sera gratuite », avait par exemple certifié Mark Zuckerberg en 2018 devant les sénateurs américains.
La nouvelle mesure de confidentialité d'Apple peut-elle vraiment conduire Facebook et Instagram à devenir payants ? Lors de la présentation des résultats financiers du premier trimestre1, le groupe a bien évoqué « des vents contraires sur le secteur de la publicité ciblée en 2021, notamment avec la sortie d'iOS 14.5 ». Néanmoins, l'effet de cette mesure est considéré par Facebook comme « maîtrisable » sur son propre business.
« L'objectif est de maintenir et même d'améliorer à long terme les performances des publicités avec moins de data », a expliqué le directeur financier Dave Wehner. Au deuxième trimestre, le réseau social s'attend à ce que la croissance de ses revenus reste stable ou augmente légèrement par rapport à la même période il y un an (qui avait été marqué par le début de la pandémie). La croissance pourrait toutefois en prendre un coup au second semestre.
Si les mesures de confidentialité prises par Apple représentent sans conteste « des défis » pour Facebook, aucune version payante pour le grand public n'est à l'ordre du jour. Les dernières déclarations des dirigeants prouvent au contraire que le réseau social veut continuer à se financer grâce à la publicité ciblée.
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Chiffre d'affaires de 26,2 milliards de dollars (+ 48 %) et bénéfices nets doublés à 9,5 milliards. ↩︎