Ouverture de l’iPhone en Europe : Apple se préparerait à « scinder l’App Store en deux »

Stéphane Moussie |

En parallèle au lancement du Vision Pro, Apple met les dernières touches à un autre projet d’ampleur : l’ouverture de la distribution d’apps iOS à la concurrence dans l’Union européenne. Contre sa volonté, l’entreprise prépare des changements majeurs pour l’App Store qui seront déployés au cours des prochaines semaines, indique Mark Gurman dans sa dernière infolettre.

Jusque-là, pas de révélation, on sait qu’Apple devra se plier au plus tard le 7 mars au Digital Markets Act (DMA) et elle a d’ores et déjà fait savoir que la nouvelle législation allait mettre un terme à sa mainmise sur l'iPhone. Mais le journaliste de Bloomberg ajoute un élément notable : selon lui, Apple va « scinder en deux l’App Store » à cette occasion. Il y aurait dans les prochaines semaines un App Store européen et un App Store pour le reste du monde. On ne sait pas exactement ce que cela signifie pour l’heure.

WWDC 2019. Image Apple/iGeneration.

Jusqu’à présent, les accommodements supposés portaient sur des restrictions géographiques activables dans iOS. Apple a apparemment implanté dans les dernières versions de son système des moyens de déterminer de façon fiable la position géographique des utilisateurs, de sorte de n’autoriser le sideloading que pour ceux se trouvant en Europe. Un App Store distinct pour l'Europe pourrait être une solution complémentaire pour répondre aux obligations du DMA.

Car le sideloading n’est pas la seule mesure qu’Apple devra mettre en œuvre, elle devra aussi faciliter l’implémentation de systèmes de paiement alternatifs, permettre de désinstaller les applications préinstallées ou encore mettre tous les développeurs sur un véritable pied d'égalité.

Ce que le DMA va changer pour l

Ce que le DMA va changer pour l'App Store, l'iPhone et Apple

À quelques semaines de l’ouverture contrainte et forcée de l’iPhone, Tim Cook rencontre Margrethe Vestager

À quelques semaines de l’ouverture contrainte et forcée de l’iPhone, Tim Cook rencontre Margrethe Vestager

avatar DP-Britto | 

@Glop0606

Ils ont quitté le Play Store ceux que vous citez ?

avatar Glop0606 | 

Non en effet, mais je pense que ça à voire que Google a toujours été plus souple au niveau des CGU avec des deals sur mesure. Cependant, je pense que ça va changer notamment du côté de MS et ce depuis son rachat d'ABK. En tout cas je serais MS, c'est ce que je ferais: Un store pour la suite Office, les jeux Game Pass et les jeux mobiles, ils ont même la VOD, rajoutez y Windows Cloud, Copilot qui va passer en version pro avec abo et vous comprenez l'énorme enjeux économique d'avoir son propre store.

avatar DP-Britto | 

@Glop0606

Possible, et en quoi cela serait dommageable. Je vois mal Microsoft mettre des virus dans ces apps. La sécurité ne serait pas compromise dans tous les cas quelque soit le store utilisé.

avatar Glop0606 | 

Pour avoir un PC Gaming, je trouve juste super fatiguant les launchers de store au démarrage et les mises à jours de store avant de faire la mise à jour du jeu. Chaque Store ayant son propre accès, veut dire un identifiant, Password pour chaque. Mes données de carte de crédit sont aussi beaucoup plus éparpillées. Plus de stores, veut dire plus de gestion, veut dire plus de temps perdu. Donc je n'aime pas perdre mon temps pour faciliter les intérêts de grands groupes. Dnc je préfère la simplicité actuelle de l'écosystème Apple. (bien que comme énoncé, je serais complétement d'accord de faire évoluer les régles de l'App Store)

avatar byte_order | 

@Glop0606
Donc surtout un argument de *votre* confort de consommateur.
Et sur l'autel de votre confort, la liberté de faire jouer la concurrence par les développeurs semble sacrifiable...

Le régulateur de marche ne s'occupe pas de protéger que le consommateur, pour rappel.

La DSA existe avant tout pour protéger les tiers de l'abus de contrôle des contrôleurs d'accès aux plateformes numériques majeurs. Le consommateur n'est pas le seul tiers concerné.

avatar Krysten2001 | 

@byte_order

Sauf qu’on détruit la concurrence…

Plus qu’un modèle de store

Et de plus, cela va plaire aux stores tiers et plus de concurrence ne vera le jour car … pourquoi faire ? Pourquoi s’améliorer ?

Au lieu de changer des règles, l’UE change de modèle. Tout ça pour les gros. Au lieu de changer des règles.

L’UE trop jalouse de la réussite des autres. Tant d’hypocrisie que ce soit à ce sujet ou des guerres,…

avatar byte_order | 

@Krysten2001
> Sauf qu’on détruit la concurrence…

Expliquez-nous comment en ouvrant à plus de concurrence on peut détruire la concurrence !?

> Plus qu’un modèle de store

Ben non. Au contraire, cela permettra des stores type setApp d'exister (la location d'un accès limité dans le temps à un catalogue d'apps). Des stores d'apps payantes à l'usage, pas à l'installation. Etc.

Et cela n'empêche nullement de proposer une plateforme avec store imposé : il faut juste que la plateforme soit la votre et non celle d'un tiers. Personne n'empêche Apple de passer à un modèle de location d'iPhones, et donc qu'elle conserve le parc, dont elle peut monétiser l'accès comme bon lui semble.
Mais monétiser l'accès à un parc qui ne lui appartient pas, là, non.

> Au lieu de changer des règles, l’UE change de modèle.

la DSA est une loi, donc des règles.

> Tout ça pour les gros.

Parce que la défense du modèle d'Apple, c'est pas non plus défendre "les gros" !?
C'est l'entreprise la plus riche du monde, pour rappel.

> Au lieu de changer des règles.

La loi DSA change les règles. Relisez-vous.

> L’UE trop jalouse de la réussite des autres.

Apple est nullement obligée a vouloir vendre des trucs en UE.

> Tant d’hypocrisie que ce soit à ce sujet ou des guerres,…

Ouais, tandis que cracher sur "tout ça pour les gros" en défendant l'abus de contrôle sur les iPhones vendus par Apple, là c'est de l'objectivité pleine d'altruisme, bien sur.

avatar Glop0606 | 

@byte_order

Vous avez raison sur l’aspect contrôleur d’accès d’où mon propos de libérer ce contrôleur d’accès par des règles plus ouvertes quitte à embêter Apple sur ses plates bandes. Cependant vous verrez, du moins c’est mon hypothèse, que cette ouverture va surtout profiter à quelques gros et que en même temps cela va casser un modèle qui marche pour Apple certes mais aussi pour tout un tas de développeurs qui étaient bien contents de cet état de fait(sauf les commissions sur lesquelles on aurait à redire).

avatar debione | 

@Glop0606:
"mais aussi pour tout un tas de développeurs qui étaient bien contents de cet état de fait"

Pour les applications qui voudront rester sur l'Appstore, je ne vois pas ou se situera la différence dans le futur. En quoi un Microsoft présent sur deux magasins d'applications changerait la donne pour ceux qui restent sur l'Appstore?

Et in fine, comme je le dis depuis le début de cette histoire, les seuls trucs qui vont réellement changer, c'est pour les applications qu'Apple ne veut déjà pas, donc que le client n'y a déjà pas accès. (boutique de jeux, porno etc)

avatar debione | 

@Glop0606:
"En tout cas je serais MS, c'est ce que je ferais"
Tout en laissant ces applications sur l'Appstore, mais à un prix contenant la "taxe" Apple (et je serais eux, je vendrais plus cher que juste la taxe)

avatar lmouillart | 

La nourriture, c'est la santé, à ce titre pour ma sécurité et celle de ma famille, je n'achète que chez Carrefour. Des produits validés et distribués par Carrefour. Je connais des gens qui connaissent des gens qui ont essayé d'acheter chez E Leclerc, ils ont eu des problèmes : gastro, botulisme et j'en passe.
Je ne comprends pas que notre État et l'Europe quasi communiste ose intervenir dans le business sécurisé et intégré de Carrefour et permettent aux Mme Michu d'aller chez E Leclerc. Vous l'imaginez à Noël avec une gastro ?
Puis comment vais-je faire si par exemple Pepsi décidait de ne plus être chez Carrefour, mais uniquement chez E. Leclerc. Brrr j'en ai froid dans le dos.

avatar Philippe ASTIER | 

Bon c'est borderline comme commentaire, non ? (la qualité des produits)
On est quand même très loin des problématiques informatiques, mais c'est un bon exemple.

En l'occurrence, et c'est intéressant, personne n'impose à la grande distribution : une plateforme de paiement, des conditions d'accès à son catalogue, des niveaux de marge ou des prix.

Si Carrefour ou Leclerc a envie de faire 50% de marge ou plus sur certains produits, ils le font allègrement. Si leur partenaire pour gérer les cartes bancaires sont une banque précise ou eux-même, personne ne va les contraindre à changer de banque, ou à s'ouvrir à d'autres banques. S'ils ont une solution d'encaissement d'un seul fournisseur, personne ne se plaint, c'est la libre concurrence?

Autrement dit, on impose à des entreprises des conditions qu'on n'a pas imposé à d'autres secteurs.

avatar byte_order | 

@Philippe ASTIER
C'est le fait que les grands distributeurs sont deja en concurrence qui compte : le consommateur comme le fournisseur comme tout autre acteur tiers a le choix entre plusieurs distributeurs et donc plusieurs conditions de ces distributeurs.

Le régulateur de l'UE n'impose nullement l'existence de tel store ou telle méthode de paiement sur iPhone.
Ce qu'elle impose c'est qu'Apple (ou tout autre contrôleur d'accès a une plateforme numérique majeure) ne puisse pas bloquer la possibilité qu'une telle existence et donc concurrence puisse émerger.

Vous voyez la nuance ?

avatar Krysten2001 | 

@byte_order

Justement comme l’app store est lié à iOS. Il y a android 😉

Les gens ne seront jamais bloqués.

avatar byte_order | 

@Krysten2001
> Justement comme l’app store est lié à iOS.

La vente liée est interdite., vous le savez, n'est-ce pas ?
Et ce n'a rien de nouveau comme règle de marché, hein.

> Les gens ne seront jamais bloqués.

Ben alors pourquoi vous râlez !?
C'est vous qui dites "ah mais on va être bloqué si un développeur veut plus être sur l'AppStore oh là là". Ben y'a d'autres développeurs d'apps.
Donc pas bloqué.

avatar Krysten2001 | 

@byte_order

Ils peuvent aller sur android 😉

Ils ne sont pas bloqués. Pléthore de fabricants android existent.

avatar Philippe ASTIER | 

Le souci de fond c'est que le modèle d'Apple a supprimé la notion de distributeur surtout. Parce qu'on en a pas du tout besoin pour vendre du logiciel. C'est juste un intermédiaire en plus qui prend de l'argent que ce soit au consommateur final ou au producteur de bien ou service.

On cherche à pérenniser un concept du monde réel qui est inutile et tout bonnement inapproprié à une plateforme numérique. C'est une réponse passable à un vrai souci sur l'abusions de position dominante potentielle d'un Gatekeeper, et ça ne résoudra pas le problème.

Comme je l'ai mis plus haut, je doute qu'on puisse contraindre sérieusement Apple à autoriser gratuitement la plateforme iOS sans contrepartie aucune. Ou alors... il va falloir, par exemple, faire payer l'accès aux serveurs APNS.

Le problème de la concurrence est sérieux, mais il a été traité de manière épidermique.

Au fond, c'est facile. Merci Apple d'avoir développé une plateforme, du matériel, un OS pendant 10+ ans. Oui, tu as fait de l'argent, mais ça suffit, les autres vont pouvoir y accéder gratuitement. Le pire c'est que si la commission était de 5 ou 10%, je pense que tout le monde s'en moquerait.

Et puis mince, je n'ai pas le droit d'installer les logiciels que je veux dans une voiture, sur mon frigo, sur mes switchs, sur mon routeur, sur ma télévision, sur mes imprimantes... Il y a des millions d'exemples où on a encore moins le choix que sur iOS.

Personnellement, je milite pour ne pas toucher à l'App Store, mais à autoriser plus de moyens de paiements et des abonnements hors Store. Ca serait plus malin. Toucher à la méthode technique de validation et distribution me dérange fortement.

C'est mon point de vue, mais je sais que ce n'est pas ce qui arrivera.

La conséquence, c'est qu'on va devoir gérer des exceptions Européennes vs le reste du monde quand on fait de la gestion de parc international. C'était déjà très chiant et fragmenté, là ça devient nécessairement pire.

avatar debione | 

@Philippe ASTIER:
"La conséquence, c'est qu'on va devoir gérer des exceptions Européennes vs le reste du monde quand on fait de la gestion de parc international. C'était déjà très chiant et fragmenté, là ça devient nécessairement pire."
Cela ne dépendra que du choix d'Apple et de la façon de procéder. Cette problématique n'existe pas sur Android. Les choix d'Apple uniquement. Et c'est ici que l'on verra si Apple permet de garder une cool expérience de ce point de vue, ou si elle va s'accrocher à des stores différents jusqu'à la dernière roupille.
Car au final, que ce soit en Inde, au Japon ou même aux US le monde va basculer sur ce modèle, l'Europe n'est que le précurseur. Et in fine, et cela dépendra uniquement d'Apple pour l'expérience lors de cette transition, l'accès à un seul store partout dans le monde finira par revenir, faut pas trop s'inquéter de ce point de vue.

avatar Philippe ASTIER | 

C'est un peu plus compliqué que ça. Ce sont les développeurs qui choisissent dans quels pays ils veulent être distribués, et ensuite, il y a des règles juridiques et fiscales différentes. C'est ce qui fait par exemple que certains pays n'ont simplement pas d'AppStore, ou que certaines applications ne sont pas disponibles. Et au passage, une nouvelle fois, c'est des choses gérées par Apple dans la pseudo "taxe" de 30%.

Mais oui, soyons patients.

avatar Krysten2001 | 

@debione

Logique que cela n’existe pas sur android. Toutes les données sont balancées à tout va.

avatar byte_order | 

@Philipp ASTIER
> Le souci de fond c'est que le modèle d'Apple a supprimé la notion de distributeur surtout. > Parce qu'on en a pas du tout besoin pour vendre du logiciel.

Ah bon. Les octets d'une app pour iOS se débrouillent tout seuls pour venir s'installer sur l'iphone de toute personne qui souhaite bénéficier des fonctions de cette app par quelle magie !?
Vous parlez plus haut des coûts d'hébergement et de bande passante de l'AppStore. Faudrait savoir, si y'a plus de distribution, y'a plus de coût de distribution non plus.
Alors ?

> On cherche à pérenniser un concept du monde réel qui est inutile et tout bonnement
> inapproprié à une plateforme numérique.

Expliquez-nous comment les apps arrivent sur un appareil iOS sans passer par aucun technologie de distribution de contenu numérique. Parce que là, votre concept d'absence de distributeur, je ne la comprends pas.

> Comme je l'ai mis plus haut, je doute qu'on puisse contraindre sérieusement Apple à
> autoriser gratuitement la plateforme iOS sans contrepartie aucune.

Depuis quand votre plateforme iOS est gratuite !?

Le parc d'appareils iOS n'est pas celui d'Apple, Apple a déjà été payé pour les plateformes iOS, par ceux qui les ont acheté.
Si Apple veut monétiser légalement l'accès à des plateformes iOS, elle n'a qu'à se lancer dans le modèle de la location du parc, pas de sa vente. Et prendre les couts de maintenance et renouvellement de ce parc à ses frais, au passage (ouch!).

Vous faites comme si Apple était propriétaire du parc ainsi que des utilisateurs d'iPhone. Ce n'est pas la réalité.

> Le pire c'est que si la commission était de 5 ou 10%, je pense que tout le monde
> s'en moquerait.

Probablement, oui.
Qu'est-ce qui empêchait et empêcherait Apple de le faire ? Rien.
Son choix. A elle d'assumer les conséquences de ses choix.

avatar Philippe ASTIER | 

>> Sur la distribution.

On n'a pas besoin d'avoir un vrais "tiers" de type grossiste au sens classique pour distribuer une application sur iOS. Vous jouez sur les mots. Un iPhone peut télécharger seul une application de n'importe quel site web, pas juste de l'App Store.

Ce qu'Apple fait payer, c'est l'hébergement sur leurs serveurs et la bande passante. Quand on a une application in-house sur ses propres serveurs, Apple ne voit rien, ne facture rien. Quand on a une application privée sur l'AppStore, c'est gratuit aussi d'ailleurs.

>> Le parc d'appareils iOS n'est pas celui d'Apple, Apple a déjà été payé pour les plateformes iOS, par ceux qui les ont acheté.

Ah ! Intéressant. Le matériel oui, le logiciel non, on vous a concédé un droit d'usage, vous ne l'avez jamais acheté, pas plus qu'aucun système d'exploitation du marché.... Subtil, mais c'est le cas de tous les logiciels depuis des décennies, vous avez un droit d'usage régi par la licence logicielle, vous n'en êtes absolument pas propriétaire.

>> Qu'est-ce qui empêchait et empêcherait Apple de le faire ? Rien.
>> Son choix. A elle d'assumer les conséquences de ses choix.

Pourquoi donner quelque chose que l'on peut vendre ? C'est absurde.

"Les conséquences de ses choix"... waoouuuuhhh.... si c'était si simple, ça serait réglé depuis longtemps.

Et puis mince, si vous haïssez tant Apple et son modèle, passez votre chemin ! Il ya tellement plus d'alternatives plus merveilleuses, allez-y !

Pour ma part, je sais comment la plateforme est construite, je sais comment les données privées sont traitées, je sais comment on tente d'apporter de la sécurité, et tout ça fonctionne.

Alors il faut veiller à vérifier qu'on ne profite pas de la plateforme pour abuser des revenus, certes. Mais si ça me coûte 30% de plus, je prends quand même.

avatar byte_order | 

@Philippe ASTIER
> Un iPhone peut télécharger seul une application de n'importe quel site web,
> pas juste de l'App Store.

Télécharger c'est pas distribuer. Le téléchargement c'est du transport. L'usage d'un bien amené jusqu'à chez vous, cela nécessite sa mise en service, son installation quoi, avec déballage du paquet etc. Et ça, non, n'importe quelle app de n'importe quel site web ne peut pas le faire sur iPhone.

> Ce qu'Apple fait payer, c'est l'hébergement sur leurs serveurs et la bande passante.

Alors pourquoi c'est gratuit pour les apps gratuites !?
Les apps gratuites ne sont pas hébergées sur les serveurs d'Apple et ne necessitent pas de bande passante à Apple ?
Rien que l'app cliente de Netflix, téléchargées des millions de fois, aucun cout de bande passante à Apple ?

Pourquoi ce n'est pas Netflix qui paye ça, mais la commission d'Apple sur tous pleins d'autres apps qui n'ont pourtant rien à voir avec cette bande passante ?

avatar Philippe ASTIER | 

> Télécharger c'est pas distribuer. Le téléchargement c'est du transport. L'usage d'un bien amené jusqu'à chez vous, cela nécessite sa mise en service, son installation quoi, avec déballage du paquet etc. Et ça, non, n'importe quelle app de n'importe quel site web ne peut pas le faire sur iPhone.

Non, vous avez tout faux. N'importe quel site web peut provoquer l'installation d'une application sur iOS. La confirmation de l'utilisateur est demandée et il faut que l'application ait un profil d'approvisionnement qui lui corresponde, soit dans l'application elle-même, soit déjà installé par manuellement ou par un MDM sur la machine (ou depuis un site web aussi d'ailleurs. C'est comme ça que les applications d'entreprise fonctionnent d'ailleurs, et Apple n'en voit jamais le code, elle se contente de fournir le profil sans connaitre autre chose que l'identifiant de l'application.

La seule limite, comme précisé hier, c'est que ce profil d'approvisionnement n'est juridiquement pas autorisé en dehors d'un usage interne, il ne permet pas de distribuer à n'importe qui.

avatar byte_order | 

@Philippe ASTIER
> Ah ! Intéressant. Le matériel oui, le logiciel non,

Mais sans le matériel possédé par d'autres, Apple ne vendrait aucune app, et donc l'AppStore serait vide.

La réalité, c'est que l'app AppStore qui vous permet, vous, d'acheter des apps pour *votre* iphone, cette app, la vitrine de l'activité commerciale de distribution d'apps d'Apple, cette vitrine là, elle ne peut exister pour vous vendre à vous sans votre matériel. Ni votre abonnement d'accès à Internet, d'ailleurs. L'app est installée chez vous. Et elle tourne sur une copie d'un OS, copie dont vous êtes le propriétaire (et pour cause, matériellement elle est *sur* votre matériel acheté), peu importe que la propriété intelectuelle de iOS reste à Apple, l'app qui tourne sur votre iPhone et qui permet du commerce d'apps avec *vous*, et que avec vous, elle tourne bien sur *votre* copie de iOS, pas celle du voisin, pas celle de l'origine "master" de iOS restée chez Apple.

Le pas de porte est chez vous.

> Pourquoi donner quelque chose que l'on peut vendre ? C'est absurde.

5% ou 10%, ce n'est pas donné, c'est juste prendre moins, mais pas offrir !

La vraie réponse c'est pourquoi pas 30%, vu que le développeur est en positon de faiblesse, donc il n'a pas le choix, y'a rien à négocier quand vous ne risquez pas de le voir partir à la concurrence.

> Et puis mince, si vous haïssez tant Apple et son modèle, passez votre chemin !

Déjà fait. Il ne me viendrait pas à l'idée d'agir à l'inverse de mes opinions, quand même.
Mais tout comme il n'est pas nécessaire d'être client de Mosanto pour être légitime à exprimer des critiques sur le RoundUp, et ce forum étant un espace ouvert à tout public, j'y ai tout autant que vous le droit de m'y exprimer.

Sur d'autres articles, il m'est même venu de défendre la position d'Apple, comme sur le blocage de Beepper d'utiliser le service iMessage illégalement. Mais sur l'abus de monopole, je suis contre ce que fait Apple depuis longtemps.

avatar Philippe ASTIER | 

Les licences logicielles ne fonctionnent pas comme ça. Vous vous trompez lourdement.

Nous ne sommes absolument propriétaire d'AUCUNE licence logicielle. Seul un droit d'utilisation nous est concédé, et c'est l'éditeur qui décide comment on l'utilise. Ca s'applique aussi à Android, Linux ou Windows.

Relisez vos contrats logiciels, vous n'avez pas la propriété de ce qui est installé sur votre machine.

Les développeurs négocient depuis longtemps avec Apple et le montant de la commission a commencé à varier il y a bien longtemps.

> Déjà fait. Il ne me viendrait pas à l'idée d'agir à l'inverse de mes opinions, quand même.
Mais tout comme il n'est pas nécessaire d'être client de Mosanto pour être légitime à exprimer des critiques sur le RoundUp, et ce forum étant un espace ouvert à tout public, j'y ai tout autant que vous le droit de m'y exprimer.

Je ne vous l'ai pas interdit et vous ne vous en privez pas !

avatar byte_order | 

@Philippe ASTIER
> Et puis mince, je n'ai pas le droit d'installer les logiciels que je veux dans une voiture,
> sur mon frigo, sur mes switchs, sur mon routeur, sur ma télévision, sur mes imprimantes...
> Il y a des millions d'exemples où on a encore moins le choix que sur iOS.

Sauf qu'aucun de vos exemples ne sont des plateformes logicielles vendues en temps que telle, et encore moins majeures.

A la limite les smartTV, là ok, et justement le régulateur de marché commence à y regarder de plus près justement, car là aussi y'a de l'abus.

avatar Philippe ASTIER | 

Ahhhhh, donc on s'intéresse uniquement aux "majeurs" ? Loi à vitesse variable alors ? Je ne suis pas d'accord. Il y a un AppStore sur ma voiture, je veux pourvoir installer les applications de mon choix.

Et c'est chez tous les constructeurs.

"plateforme logicielle".... ça n'a pas de sens.

Ce sont tous des appareils électroniques avec une couche logicielle, exactement comme un iPhone.

D'ailleurs, dans mes exemples, on peut avoir des alternatives. Il y a des firmwares open source pour routeurs, switches, bornes wifi...

Bref. Non, il n'y a pas de différence.

La seule raison pour laquelle on commence par Apple est que c'est plus symbolique et potentiellement plus juteux.

avatar byte_order | 

@Philippe ASTIER
> Ahhhhh, donc on s'intéresse uniquement aux "majeurs" ? Loi à vitesse variable alors ?

Hélàs, oui.
Je ne trouve pas ces seuils dans la loi DSA normaux, moi aussi, d'autant qu'on voit bien la tentation de certains de se faire passer pour moins majeurs qu'ils ne le sont réellement par tout un tas de contorsion honteuse.

J'imagine que le regulateur a conscience qu'il ne dispose pas des moyens pour vérifier la conformité de *toutes* les plateformes qui peuvent avoir des apps développés par des tiers.
Mais, oui, je trouve cela à vitesse variable.

> Il y a un AppStore sur ma voiture, je veux pourvoir installer les applications de mon choix.

Contactez votre député préféré et incitez-le à revoir ce concept de seuil minimum.

> Ce sont tous des appareils électroniques avec une couche logicielle,
> exactement comme un iPhone.

Non. L'électronique de votre machine a lavée a probablement une couche logicielle, mais elle ne permet pas pour autant d'acceuillir des apps complémentaires de tiers pour autant.
Tandis qu'une plateforme logicielle est conçu pour accueillir des fonctions logicielles complémentaires fait par des tiers.

> D'ailleurs, dans mes exemples, on peut avoir des alternatives.
> Il y a des firmwares open source pour routeurs, switches, bornes wifi...

Qui ne permet en aucun cas d’accueillir du code logiciel complémentaire venant s'ajouter a ce que font ces firmwares.
Vous êtes de mauvaise fois sur ce point, et vu votre expérience et votre profession, vous le savez.

> La seule raison pour laquelle on commence par Apple est que c'est plus symbolique
> et potentiellement plus juteux.

On ne commence par elle, la loi DSA ne s'applique pas qu'à elle.
Par contre c'est la seule dont le store est en position de monopole *absolu*, donc plus visiblement en défaut par rapport à cette loi.
Une nuance que vous niez.

avatar Philippe ASTIER | 

> Qui ne permet en aucun cas d’accueillir du code logiciel complémentaire venant s'ajouter a ce que font ces firmwares.
Vous êtes de mauvaise fois sur ce point, et vu votre expérience et votre profession, vous le savez.

J'ai un routeur sous Linux sur lequel j'ai rajouté du code complémentaire. Donc vous dites des bêtises. Je ne suis absolument pas de mauvaise foi.

avatar Krysten2001 | 

@byte_order

« On ne commence par elle, la loi DSA ne s'applique pas qu'à elle. »

Mais a été penser pour elle vu la jalousie de notre chère commissaire.

avatar Philippe ASTIER | 

Au fait, je vois dans l'article qu'Apple devrait autoriser de désinstaller les applications préinstallées, c'est déjà le cas, on peut déjà le faire, et il y a aussi une restriction MDM pour empêcher qu'on le fasse.

avatar fabian | 

1/ Ce sera intéressant de savoir si le sideloading dépend du pays lié au compte Apple ID.

2/ Quand on a plusieurs nationalités ou vécu dans dans plusieurs pays, et qu'on n'a pas envie de changer du fait des sommes investies en applications et contenus, on a tendance à avoir plusieurs Apple ID devant les contraintes imposées en cas de changement/migration de pays. Que va-t-il se passer avec le sideloading? Est-ce que les utilisateurs non Européens pourront accéder au sideloading du moment qu'ils ont un second Apple ID européen associé à une carte bancaire européenne?

2/ Les autres régions regardent ce qui se passe en Europe et pourraient en faire de même.

3/ Intéressant que des gens se mettent bille en tête qu'ils ne sont pas intéressés par le sideloading. Vous verrez bien dans le temps les avantages/inconvénients.

4/ Je préfère au final que les dévelopeurs et les consommateurs aient plus de choix.

avatar Philippe ASTIER | 

On n'a strictement aucune information sur ce qu'Apple va faire en fait.

Techniquement, on peut déjà aujourd'hui installer n'importe quelle application en dehors du Store du moment que le profil d'approvisionnement est approuvé par Apple (et c'est réservé à un usage interne aux entreprises, c'est peut-être d'ailleurs le souci), et Apple ne valide pas ce genre d'application.

Donc le mécanisme existe, mais il est interdit par les contrats actuellement en cours.

avatar byte_order | 

@Philippe ASTIER
> Donc le mécanisme existe, mais il est interdit par les contrats actuellement en cours.

Donc :
1) techniquement, on est bien d'accord que l'AppStore n'est pas la seule façon indispensable pour qu'une app puisse être installée et s'exécutée sur une plateforme iOS

2) mais que c'est bien Apple qui impose que toute distribution générale passe forcément par l'usage de son AppStore.

3) donc que ce n'est pas une impossibilité technique de permettre du sideloading ni des stores alternatifs, sans compromettre pour autant le sandboxing ou même la verification d'un certificat de validation de l'app, mais une entrave d'Apple au plus grand profit de son AppStore dépourvue de toute mise en concurrence.

avatar Philippe ASTIER | 

Pour les points 1 et 2, je suis d'accord, c'est moi qui l'ai clarifié. :)

Pour le point 3, c'est plus compliqué.

La validation imposée pour la distribution plus large a plusieurs vocations :
- garantir une plus grande uniformité de l'expérience utilisateur (ok ça se discute),
- vérifier que l'application ne pose pas de risque de sécurité ou pour la vie privée (plus là-dessus après),
- vérifier que des API privées ne sont pas utilisées. Parce que le jour où elles disparaissent, l'application ne fonctionne plus.
- freiner la contrefaçon. Aujourd'hui, je peux récupérer une application du Store, la resigner avec un certificat entreprise et la redistribuer. Ca a toujours été le cas, c'est du piratage, et ça fait partie des gardes fous des contrats développeur et du modèle de distribution. C'est d'ailleurs comme ça que les Stores "pirates" font : ils détournent un certificat entreprise pour offrir une offre illégale de logiciels.

Et c'est tout le souci du sideloading pur et dur. Comment garantir qu'une application n'est tout bonnement pas piratée ? Ca ne sera vraiment plus possible.

Le point sur la vie privée est extrêmement important. Apple est très pointilleux sur le sujet (et tombe régulièrement sur des applications qui abusent). Si on a du sideloading, il n'y aura plus aucun contrôle sur qui possède quelles données. Et je crois que c'est ce qui motive la concurrence en fait. Apple ne vend AUCUNE donnée à personne sur les utilisateurs. Et ça en frustre plus d'un...

avatar debione | 

@Philippe ASTIER :
"... Et je crois que c'est ce qui motive la concurrence en fait. Apple ne vend AUCUNE donnée à personne sur les utilisateurs. Et ça en frustre plus d'un..."
Tout comme Google ne vend AUCUNE donnée. C'est utilisé en interne.
Pour rappel, il a été prouvé (un article ici en a parlé il n'y a pas si longtemps) que les appareils Apple envoient des données aux serveurs Apple même quand vous avez spécifié que vous ne vouliez qu'aucune donnée ne srtent de votre smartphone/ordi. Le tout sous un identifiant unique (un article aussi en parlait).
Apple a bien plus de donnée sur vous si vous êtes équipés en Apple que ne pourra jamais avoir Google.

C'est la répartition de l'usage de ces données qui est différente entre Google et Apple. Google fait des segments de consommateurs principalement pour afficher des pubs ciblées et un petit peu pour leurs appareils.
Apple fait des segments de consommateurs et minoritairement pour afficher des pubs et majoritairement pour leurs appareils.

C'est l'histoire d'un âne blanc et noir, alors que l'autre est noir et blanc.

avatar Philippe ASTIER | 

> Tout comme Google ne vend AUCUNE donnée. C'est utilisé en interne.

C'est le business de google de vendre des données perso, c'est 80% de leurs revenus, donc non les modèles ne sont pas les mêmes !!!

Et Google est bien le champion, du monde de la collecte de données, avec en plus la collecte des requêtes DNS et des recherches.

Oui, Apple a des données, mais anonymisées, et c'est très documenté. Mais jamais revendues à personne, sous aucune forme. Et même pas pour afficher des pubs.

C'est vraiment des philosophies très opposées.

avatar debione | 

Un seul lien ou la démonstration est faites qu ils vendent des données ? Ce n'est pas parce qu'on répète un mensonge mille fois qu'il devient une vérité.
Ils font des segments d'utilisateurs exactement comme Apple. Apple les utilisent dans 5% pour de la pub, Google a 95%. Mais ils font la même chose. Et en aucun cas, ni Google ni Apple ne revendent de données personnelles. Mais les deux les utilisent en interne uniquement.

avatar byte_order | 

@Philippe ASTIER
> C'est le business de google de vendre des données perso, c'est 80% de leurs revenus,

C'est faux.

Le business de Google c'est de vendre sa capacité à placer du contenu (essentiellement publicitaire mais pas que) en fonction du profil de l'utilisateur établi par eux sur les données qu'ils ont captés sur lui. En aucun cas ils ne revendent ces données, cela serait prendre le risque que d'autre fasse eux aussi des profils avec et rentre en concurrence avec cette capacité à placer du contenu personnalisé selon le profil de l'utilisateur.

> donc non les modèles ne sont pas les mêmes !!!

En effet, mais cela n'en fait pas un modèle de "vente" de données personnelles pour autant.
Vu votre profession et votre expérience, je suis étonné que vous soyez tombé dans la répétition de cette prétendue "vente de données personnelles", alors qu'il y a moult sources expliquant plus en détail la réalité du modèle économique de Google.

A la limite Facebook, eux, ont bien vendu des données personnelles à des tiers et se sont fait prendre en flagrant délit (affaire Cambridge Analytica). Mais dans le cas de Google, sa vache à lait c'est le moteur de placement de contenu personnalité en fonction du profil construit. Ultra majoritairement de la pub ciblée, donc. C'est le placement qui est vendu, pas les données qui ont permis de le calcul contextuellement.

> Oui, Apple a des données, mais anonymisées, et c'est très documenté.

Tout comme le fait que tout ne l'est pas dans ce qui sort d'un iPhone vers les serveurs d'Apple, mais bon, passons, le cheval blanc vs le cheval noir j'imagine...

> Mais jamais revendues à personne, sous aucune forme. Et même pas pour afficher
> des pubs.

Apple exploitent bien des données personnelles pour vendre une capacité à placer des pubs ciblées sur votre iPhone. Cela représente juste une part minoritaire de ses recettes (bien qu'en croissance forte), Google c'est sa part majoritaire.

avatar Philippe ASTIER | 

Oui, mea Culpa pour la vente de données personnelles.

Cela dit, la quantité de données personnelles que Google utilise pour bâtir ses profils est sans commune mesure.

Par pitié, arrêtez avec "votre profession".

Il y a une vraie différence sur la manière dont les données personnelles sont traitées chez Apple, une grande partie est traitée sur le device ou au sein même du compte iCloud (s'il est utilisé). C'est sans commune mesure, c'est vraiment une approche très différente.

avatar byte_order | 

@Philippe ASTIER
> Comment garantir qu'une application n'est tout bonnement pas piratée ?
> Ca ne sera vraiment plus possible.

Ce n'est pas la distribution par l'AppStore qui apporte la solution, c'est le processus de validation (et donc de certification conforme) des apps qui apporte une solution.

Et je ne vois pas pourquoi Apple, surtout si la sécurité et la qualité des apps lui tient autant qu'elle le prétend, ne pourrait pas proposer ce service de validation et donc de certification de manière séparée de la distribution par son store à elle.
Gratuite si distribué par son store, mais payante sinon. J'imagine que les développeurs tiers y verraient bien un intérêt, les utilisateurs seraient rassurés par un tel certificat.

La qualité de plein de produits (alimentaires, médicaux, électriques, toxiques etc) sont contrôlés , validés et certifiés sans pour autant avoir du imposer leur distribution par un unique canal de distribution, sans concurrence.

Je ne vois pas pourquoi pour des biens immatériels cela serait impossible de séparer contrôle qualité, certification et distribution.

Mais évidement, c'est moins rentable pour Apple que de lier artificiellement ce contrôle qualité à la distribution par son store (et donc ses conditions commerciales attachées)...

A elle de choisir si elle préfère garder un max de profit mais voir se dégrader l'expérience utilisateur de sa plateforme ou pas. C'est là où on va voir si réellement la sécurité est son souci premier ou si c'est garder son modèle économique profitable avant toute chose.

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