Abonnements in-app : Apple critiquée et surveillée
Les abonnements in-app causent toujours autant de remous dans le monde de l'édition. Si les premiers exemples ont déjà commencé à apparaître dans l'App Store (lire : Aperçu de l'abonnement In-App du Point sur iPad), plusieurs éditeurs continuent de se plaindre en Europe comme aux États-Unis. Après l'ENPA (lire : Presse sur iPad : les éditeurs européens répondent à Apple), c'est au tour de l'INMA (International Newsmedia Marketing Association) de lister les éléments qui posent problème avec l'offre d'Apple.
Cette association regroupe de gros groupes de presse, dont Le Monde, Dow Jones ou encore Telegraph Media. Elle s'est réunie hier à Londres pour discuter des abonnements in-app d'Apple et de cette réunion sont sorties quatre préoccupations :
- Censure du contenu : toute censure est intolérable pour ces éditeurs qui demandent à Apple de modifier les critères de l'App Store concernant la presse.
- Transparence dans le développement : les éditeurs veulent qu'Apple explicite de manière précise ses guidelines, permettant ainsi aux développeurs de ne pas perdre du temps sur des fonctions qui ne pourront être validées, par exemple.
- Relation directe avec les clients : l'INMA explique qu'une relation directe avec ses abonnés et lecteurs est indispensable à un journal, à la fois pour leur fournir des produits et services, mais aussi pour modifier les prix librement, pour connaître la satisfaction des lecteurs et améliorer les produits en conséquence ou encore pour informer les lecteurs sur les nouveautés.
- Un partenariat commercial équitable : les éditeurs estiment que le partenariat proposé par Apple (70 % pour l'éditeur, 30 % pour Apple) n'est pas acceptable. L'INMA évoque la TVA qui s'ajouterait aux 30 % prélevés par Apple (la réalité est plus complexe, Apple servant d'intermédiaire les éditeurs n'auront pas à payer la TVA française).
Des plaintes à l'encontre des abonnements in-app qui ne sont pas limitées au monde de la presse. Tous les fournisseurs de contenus s'en plaignent en fait, notamment ceux qui proposent de la musique en streaming. Rhapsody a ainsi déjà indiqué envisager une action légale pour répondre à Apple (lire : Abonnements in-app : Apple en abus de position dominante ?) et ce ne sont pas les seuls à être agacés par la politique d'Apple. Les 30 % demandés par Apple remettent en cause la viabilité de ces services, que ce soit Last-fm ou Spotify.
Bref, l'agitation ne faiblit pas et elle a été entendue par les institutions. Apple est sous haute surveillance, tant aux États-Unis qu'en Europe. Alors que la Commission Européenne a indiqué "surveiller de près la situation", la Federal Trade Commission (FTC) et la justice américaine examinent de près les conditions d'utilisations d'Apple et envisagent l'ouverture d'une procédure. Ce n'est pas encore une enquête, mais les autorités américaines étudient l'interdiction de faire un lien depuis une application vers un abonnement externe. Ce pourrait être considéré comme une atteinte à la concurrence et Apple pourrait être condamnée pour cela. Autre problème évoqué, la consigne d'Apple en faveur de prix identiques à l'extérieur et à l'intérieur de l'application.
Il suffirait ainsi qu'Apple assouplisse ses règles et permette le maintien de lien vers un abonnement externe pour éviter une procédure judiciaire. Les abonnements in-app sont de toute manière beaucoup plus simples pour les utilisateurs et cette volonté de cacher les autres abonnements peut paraître un peu mesquine.
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