Reconditionné : la DGCCRF déplore le manque d’informations fiables

Anthony Nelzin-Santos |

Après des années de pourparlers et de tergiversations, le législateur définit enfin le mot « reconditionné ». Les reconditionneurs ne pourront plus prétendre vendre des appareils « comme neufs », un abus de langage qui participe à la confusion du consommateur. La DGCCRF déplore le flou autour du terme, et pointe « une insuffisance » de « l’information délivrée aux consommateurs ».

Image Insung Yoon (Unsplash).

Un smartphone vendu en France sur huit est désormais issu du reconditionnement, soit 2,8 millions d’appareils en 2020. Après avoir mené l’enquête sur « la loyauté des allégations figurant dans les offres commerciales » ces deux dernières années, la DGCCRF a constaté des anomalies dans 62 % des 84 établissements contrôlés. Les distributeurs distinguent rarement les appareils reconditionnés, et donc dument testés et remis en état, des appareils d’occasion.

La répression des fraudes regrette « une insuffisance de l’information précontractuelle sur l’état des produits électroniques ». Les indicateurs « très bon état » ou « premium », issus du processus de grading en usine, ne permettent pas « de connaitre le degré éventuel de perte de la qualité d’usage des équipements, ni de comparer les produits entre eux ou de comparer un produit reconditionné à un produit neuf ».

De la même manière, la DGCCRF rejette la présentation de « certifications » internes qui laisse planer le doute sur l’implication d’un organisme tiers accrédité. Enfin, les enquêteurs ont évidemment constaté une confusion entre la garantie légale1 et les garanties commerciales, et finalement délivré 27 injonctions administratives et 26 avertissements.

La DGCCRF prévient : il s’agissait d’une enquête « avant tout à visée exploratoire ». Ces premières conclusions montrent l’importance de définir clairement le terme « reconditionné » et d’accompagner la filière, pour mieux distinguer les différents avatars de la « seconde main », qui occupe maintenant une place de premier rang.


  1. Portée à deux ans sur les produits neufs comme les produits d’occasion par la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire.  ↩︎

avatar Dsmrcx | 

Excellent, les consommateurs ont tout à y gagner 🏆

avatar raoolito | 

@Dsmrcx

on peut dire cela de toute l'action de la DGCCRF dont c'est justement la mission: la protection des consommateurs ;)
merci pour eux !

avatar FredMac92 | 

Le problème principal est celui des composants de second ordre utilisés pour remettre en état : opacité complète.

avatar Insomnia | 

@FredMac92

C’est ça le problème tu achète un iPhone et tu peux avoir une batterie et ou un écran non officiel, j’ai eu le cas sur un iPhone 5S. J’ai lu le faire reprendre car c’était pas notifié sur la facture ni dans magasin non sans mal mais après une menace de porter plainte bizarrement il m’a remboursé 😁

avatar lauraffaire | 

J’achète un iPhone 11 128 « parfait état » sur backmarket à 486 euros et j’ai été grandement surpris de constater, en dehors des petits défauts sur le chassis, une batterie avec une capacité max à 86% … A la lecture des CGV, 85% est le minimum requis de vente. Pour du « parfait état » on a vu mieux.

avatar raoolito | 

@lauraffaire

oui, meme si l'etat des batteries est tres surfait. c'est vraiment un ressenti: combien de temps entre 100% et l'iphone qui se decharge?
"parfait etat" n'est pas "comme neuf" et c souvent la batterie qui paye la difference.
note: ca reste moins cher de faire changer la batterie chez apple ensuite que de payer plein pot un iphone neuf de toutes façons. et vu que l'objectif c'est d'abord d'economiser des sous...

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