Un téléphone « reconditionné » n’est plus un téléphone « presque neuf ». Le décret encadrant l’utilisation du terme est enfin entré en vigueur, deux ans après la promulgation de la loi « anti-gaspillage pour une économie circulaire » (AGEC), et replace les appareils reconditionnés parmi les produits d’occasion. Mieux : il prévoit une mention « reconditionné en France » pour distinguer les acteurs qui structurent la filière nationale.
Un nuage se dissipe au-dessus de la tête des reconditionneurs, mais l’horizon n’est pas encore éclairci. Frappés par la redevance pour copie privée, ils doivent maintenant composer avec la multiplication des confinements en Chine et la prolongation du conflit russo-ukrainien. Voilà qui justifie bien de faire le point avec Jean-Christophe Estoudre, président de Smaaart, l’un des principaux reconditionneurs français.
Cette interview a été éditée pour des raisons de concision et de clarté.
Le décret « relatif aux conditions d’utilisation des termes "reconditionné" et "produit reconditionné" » repousse clairement l’utilisation d’expressions telles que « état neuf » ou « comme neuf ». Comment accueillez-vous le dénouement de plusieurs années de pourparlers ?
Nous voyons cela d’un bon œil : il fallait vraiment définir ce qu’est un produit reconditionné. Il est important que les consommateurs puissent faire la différence entre un produit neuf, un produit reconditionné, et un produit d’occasion. Le secteur du reconditionnement est encore trop opaque, il mérite vraiment d’être structuré et développé, et cela commence par une définition claire et nette. Plus on est précis dans les termes, plus les consommateurs y verront clair, plus ce sera rassurant. Ce décret est d’autant plus bienvenu qu’il définit la mention « reconditionné en France »…