iTunes Match peut-il être soumis à la redevance pour copie privée ?

Stéphane Moussie |

Comment apprécier iTunes Match, qui permet de transformer pratiquement n'importe quel MP3 — peu importe sa provenance — en un fichier AAC 256 kbps, au regard de la loi ?

C'est la question que s'est posé le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA), une instance consultative indépendante qui regroupe en majorité des ayants droit, à l'occasion de travaux sur la place de la copie privée dans les services dans le nuage.

PC INpact rapporte les analyses du CSPLA qui s'est d'abord interrogé sur la licéité des opérations permises par le service :

« un consensus se dégage pour considérer que la fraude initiale consistant à utiliser le service [iTunes Match, ndlr] avec des fichiers illicites "corrompt" l’ensemble des opérations suivantes. [...] Puisque les conditions générales du service proscrivent la substitution de fichiers illicites, l’utilisateur ne peut être regardé comme ayant légalement obtenu les équivalents qui sont mis à sa disposition. »

Dans cette situation d'illégalité, l'utilisateur risque-t-il quelque chose ? En théorie oui donc, mais en pratique il en est autrement :

« cette illégalité peut difficilement être sanctionnée puisqu’il est complexe, voire impossible, de distinguer les fichiers équivalents mis à disposition en substitution de fichiers licites de ceux mis à disposition en substitution de fichiers illicites. En d’autres termes, si le principe juridique garde toute sa valeur, sa portée pratique est douteuse. Une telle situation peut être regardée comme de nature à inciter à une fraude importante, aux conséquences regrettables pour le respect de la PLA et l’économie de la création. »

Des membres du CSPLA remettent par ailleurs en question le statut d'hébergeur d'un tel service, arguant que l'opération de correspondance des fichiers « implique en effet une intervention du prestataire, qui examine à la fois les données et les métadonnées de ce fichier [...] le [rapprochant] du statut d'éditeur. » D'autres en revanche confirment le statut d'hébergeur, car « le fichier n’est téléchargé que s’il n’est pas identifié : on ne peut donc présumer une connaissance par le prestataire des œuvres qu’il n’a pas su reconnaître. »

Le statut juridique d'iTunes Match est donc toujours flou et il n'est pas clair à l'heure actuelle si le service sera assujetti à la copie privée.

avatar neochti | 
Donc donc : iTunes Match est un gros attrape nigaud pour qui y aura transféré une grosse bibliothèque. Prenons pour exemple un titre vendu en moyenne 69 cts (en deçà du marché) : croyez vous vraiment qu'un qu'un type est capable de débourser 6.900 € pour ses 10.000 mp3 ? Moi je dis, messieurs les pirates, SERREZ LES FESSES !
avatar idrobux | 
Mais les aac issus du rip de ses propres cd sont totalement légaux donc ça n'a rien à voir.
avatar dumbkiller | 
Il y en a qui ont rien d'autre à foutre que de parler pour ne rien dire... Je suis abonné iTunes Match et le conseille a tous c'est génial et super simple. iMac MacBook iPhone et iPad tous synchro et ça fait plaisir :-)
avatar tigre2010 | 
cette illégalité peut difficilement être sanctionnée puisqu’il est complexe, voire impossible, de distinguer les fichiers équivalents mis à disposition en substitution de fichiers licites de ceux mis à disposition en substitution de fichiers illicites. Ce monsieur devrait savoir que les fichiers d'Apple possèdent un marqueur.
avatar tigre2010 | 
Ce que j'ai du mal à saisir, vouloir faire payer la copie privée (encore une fois), alors qu'elle est deja prise en compte lors de l'achat du support.
avatar napuconcture | 
A priori l'idée est de faire payer pour tout support permettant de stocker de la musique et de la vidéo. La où c'est bête c'est que les photographes, les auteurs, les sculpteur, les développeurs d'app, de jeux vidéo, ... pourquoi n'ont ils rien ^^
avatar neochti | 
@lmouillart : 'A priori l'idée est de faire payer pour tout support permettant de stocker de la musique et de la vidéo.' Çà c'est l'idée de base. L'idée d'après serait d'obliger Apple à donner la liste des propriétaires de plus de 10.000 titres par exemple. Comme on a obligé certaines banques à dévoiler le nom des évadés fiscaux.
avatar gilzecat | 
@philiipe : Alors je suis désolé pour vous mais j'ai plus de 10 000 titres et tous obtenus légalement. Don l'argument est mauvais. D'autant plus qu'il y a un grand flou sur cette question. J'ai certains cd qui ont connu les affres de l'utilisations et du temps. Devenu illisibles je m'en suis débarrassé. Toujours présents dans mon iTunes comment déterminer s'ils ont été légalement acquis ou non. Bien évidemment il est complètement stupide de dire qu'il suffit de présenter la facture. Beaucoup mon été offert et j'ai pas vraiment pensé un jour qu'on pourrait faire un contrôle sur un cd. Bref, il y a un énorme problème dans ces nouveaux systèmes.
avatar neochti | 
@tronculaire : 'j ai 150 titres acheté sur iTunes mais avec un ancien identifiant (dont mon ex m a subtilisé le mot de passe...) donc j aimerai "blanchir" ces anciens titres' Conséquence fâcheuse de conditions générales débiles (cf. popularisée par la polémique lancée par Bruce Willis). La licence d'un logiciel est désormais librement cessible : à quand la transposition de ce mécanisme à la musique numérique?
avatar Billytyper2 | 
@philippe "La licence d'un logiciel est désormais librement cessible...." Hé ben apparemment non... http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/pourquoi-on-ne-peut-pas-ceder-sa-bibliotheque-itunes_331124.html Deuxième paragraphe... "Pourtant... on peut donner..."
avatar Marksanders | 
Les rapaces ! La musique à déjà été achetée !
avatar titistardust | 
L'idée est de gratter de l'argent où il y en a. Tout cela me rappelle Gaston Lagaffe, sa mouette et les Beatles...

CONNEXION UTILISATEUR