MQA met la clé (de sol) sous la porte

Anthony Nelzin-Santos |

Le codec MQA devait révolutionner la compression de fichiers musicaux « sans pertes », l’entreprise MQA Ltd passe finalement par pertes et profits. Après le retrait de son principal investisseur, elle s’est placée sous « administration » (via), l’équivalent britannique d’une procédure de sauvegarde. Une petite victoire pour les audiophiles partisans d’une certaine raison face aux promesses semblant trop belles pour être vraies.

La lecture de fichiers MQA dans Audirvana. Image MQA.
La lecture de fichiers MQA dans Audirvana. Image MQA.

Créée par scission d’une branche de Meridian Audio, MQA promettait d’établir une nouvelle chaine de (re)production, en s’attachant particulièrement à la traçabilité des enregistrements. Pour assurer une « qualité master authentifiée », l’entreprise voulait établir un système de certification des enregistrements, contrôlé numériquement depuis le studio jusqu’aux enceintes.

Un témoin bleu devait attester la validité de la signature d’un fichier MQA Studio et garantir la parfaite reproduction de la musique. Mais en 2014, l’industrie se demandait encore comment diffuser en streaming des fichiers de « qualité studio ». MQA Ltd assurait apporter la solution avec son codec MQA, censé être capable de « plier » un fichier 24/192 dans un « origami musical » prenant moins de place qu’un fichier 16/44 avec une approche « perceptiblement sans perte ».

Voilà qui aurait été révolutionnaire… si cela avait été vrai. Les fondements de la technologie n’étaient pas insensés : les données des fréquences supérieures à 20 kHz étaient enfouies dans le bruit des fréquences inférieures, sous le seuil de l’audition, jusqu’à produire un fichier 16/44. Il était évident que ce processus était destructif, sans quoi MQA aurait réussi à dépasser le théorème de Nyquist-Shannon, mais sans documentation ni encodeur publics, il était bien difficile de mesurer l’ampleur des pertes.

Après plusieurs années de recherches indépendantes, il est devenu clair que ce processus de « pliage » réduisait fortement la gamme dynamique des morceaux, introduisait des scories parfois audibles, et augmentait le niveau de distorsion harmonique. Or dans le même temps, MQA Ltd a complètement abandonné sa démarche qualitative et réencodé massivement les catalogues des principales maisons de disque sans jamais revenir au master.

Audirvana Plus à l

Audirvana Plus à l'écoute du MQA et du streaming audiophile

Il ne restait plus rien de la « qualité master authentifiée » que le témoin bleu, qui s’allume uniquement si l’éditeur du logiciel ou le fabricant du matériel paye une licence. À l’exception notable de Tidal, aucun service de streaming n’a adopté le codec MQA, le problème de la diffusion lossless ayant été résolu par l’augmentation de la capacité des réseaux. Qobuz et Deezer utilisent le codec open source FLAC, Apple préfère son propre codec open source ALAC, et Spotify continue d’ignorer royalement la question.

Les fabricants de composants « haut de gamme » ont plus volontiers joué le jeu, ce qui avait probablement motivé l’intérêt du groupe de luxe Richemont, qui a investi dans MQA Ltd par l’intermédiaire de Reinet Investments SCA. Or depuis quelques mois, MQA Ltd s’était lancée dans la promotion d’un nouveau codec, cette fois dédié à la transmission sans-fil en Bluetooth, UWB ou Wi-Fi.

Baptisé MQair lors de sa présentation en novembre 2022, ce codec adaptatif promettait une diffusion de 200 kb/s à 20 Mb/s selon les conditions et les technologies utilisées « sans effet notable sur la qualité de reproduction », en utilisant des techniques similaires (mais pas identiques) à certains aspects de la compression MQA. Malgré l’abandon de la marque MQair au profit de la désignation plus technique SLC6, le codec n’a pas été adopté dans la dernière révision de la norme Bluetooth.

Cette décision semble avoir précipité la sortie de Richemont, qui détient 24 % du capital de MQA Ltd, et dont le représentant1 a quitté son poste au conseil d’administration de l’entreprise. MQA Ltd devrait probablement être vendue à la découpe, l’entreprise assurant avoir reçu des offres « à la suite de la réception positive » de son codec SCL6. Autrement dit : le codec MQA original n’intéresse pas les repreneurs potentiels.

Des appareils certifiés MQA ont encore été présentés la semaine dernière. Cette nouvelle ne devrait avoir aucun effet sur leur fonctionnement, mais pose la question de la continuité de l’offre « HiFi Plus » de Tidal, complètement entremêlée avec la chaine de production MQA. MQA Ltd n’a jamais semblé disposée à publier un encodeur/décodeur, si bien que les rares fichiers MQA en circulation pourraient tout simplement être illisibles dans les années qui viennent.


  1. Qui n’est autre qu’Anthony Edward Rupert, le fils du fondateur et président de Richemont.  ↩︎

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avatar s1n3d | 

Les codecs audio, c’est pire que Dallas… un univers impitoyable !

avatar Lax | 

@s1n3d

😂👍🏼

avatar gigatoaster | 

Sur les forum audiophiles, qu’est-ce que les réactions ont été violentes, did-donc! Il y a même eu des menaces de mort, c’est dingue qu’on ne puisse pas discuter entre gens civilisés.

avatar fte | 

@gigatoaster

Les audiophiles ne sont pas des gens civilisés. Le subjectivisme est une plaie absolue.

avatar Dwigt | 

Meridian Audio est loin d'être la pire société du secteur. Leurs recherches en matière d'algorithmes ont souvent reposé sur des bases solides. Ils sont notamment à l'origine du MLP ou PPCM, un codec lossless utilisé dans le DVD-audio (une déclinaison audiophile du DVD pour enregistrements surround notamment qui n'a pas connu un gros succès mais qui était un standard) et qui a également servi de base pour le Dolby TrueHD, qui est très répandu sur les Blu-ray.
Après, effectivement, la boîte a certainement fait ces dernières années dans le pipeau ésotérique et l'avènement du très haut débit a bien été l'arrêt de mort de leur codec propriétaire, mais à la différence de quelques boîtes qui vendent des câbles USB audiophiles à plus de 100 € le mètre ou des éléments hi-fi hors de prix en justifiant ça par un baratin pseudo-technique, ça restait encore mesuré.
Ce qui est vrai, en tout cas, c'est que la communauté audiophile est totalement fanatique, avec une attitude quasi-religieuse sur certaines questions et un refus constant de laisser la science avoir le dernier mot.

http://www.geekculture.com/joyoftech/joyarchives/1082.html

avatar Theobalt | 

@Dwigt

“Ce qui est vrai, en tout cas, c'est que la communauté audiophile est totalement fanatique, avec une attitude quasi-religieuse sur certaines questions et un refus constant de laisser la science avoir le dernier mot.”

C’est une affirmation un peu péremptoire…
Un audiophile censé va au contraire chercher un maximum de mesure car cela reste avant tout par la science que l’on fait progresser le rendu sonore. Ce qui le distingue c’est qu’il ne suit pas aveuglément ces mesures.
Comme le dit Bruno Putzeys, “il faut mesurer sans cesse, mais si cela sonne bon alors que les mesures sont mauvaises ou que cela sonne mal alors que les mesures sont bonnes, c’est que l’on ne mesure pas la bonne chose”
Or c’est justement la dessus qu’achoppent audiophiles avec les autres, mais même entre eux. Pour prendre l’exemple des appareils numériques type streamers, switch, cables usb, aes/bu & co, les scientifiques vont démontrer que le signal data n’est pas corrompu et les audiophiles diront que les différences de rendu sonore ne viennent pas d’une modifications des donnés mais de parasites électriques pouvant transiter par la gaine par exemple.

avatar occam | 

@Dwigt

"Meridian Audio est loin d'être la pire société du secteur."

Certes. Mais Bob Stuart, co-fondateur de Meridian avec Allen Boothroyd, y a joué sa réputation. Il l’a jouée sans ménagements, et loin, très loin, des manières d’un gentleman. Et il a perdu.
Éclaboussés, à des degrés divers, Pete McGrath (Wilson) ; John Atkinson (Stereophile) ; Morten Lindberg (2L) ; et j’en passe, et pas forcément des meilleurs. Voir Morten Lindberg se compromettre dans cette gadoue m’a particulièrement écœuré, j’appréciais les enregistrements faits chez 2L.
Un gâchis sur toute la ligne. Au moins, pour une fois, c’est la distillerie d’huile de serpent qui crève de son propre nostrum.

avatar MarcMame | 

@Dwigt

"Leurs recherches en matière d'algorithmes ont souvent reposé sur des bases solides. Ils sont notamment à l'origine du MLP ou PPCM,"

————
N’exagérons rien. C’est très maigre comme apport à l’industrie.
Sans l’utilisation du MLP par Dolby on n’entendrait plus parler.

avatar RonDex | 

@fte

C’est la même chose entre iOS/Android, macOS/Windows, iPhone/Samsung, marques de voiture, etc. Les gens aiment bien s’insulter … 🤫

avatar fte | 

@RonDex

C’est bien pire dans le domaine de l’audio. Communauté plus petite et plus fanatique et ne sachant rien à l’ingénierie et à la physique du son.

avatar RonDex | 

@fte

Je ne vais pas sur ce type de domaine. Mais je vois cela partout : informatique, automobile, plongée sous-marine, photographie, etc. de plus, je trouve que les gens n’ont pas une ouverture d’esprit. Impossible de débattre. Les utilisateurs, dans une grande majorité, pensent que ce qu’ils disent est la vérité absolue, et qu’il n’est pas possible de débattre ainsi. Tout le monde devrait pouvoir se remettre en question. Certes, le débat c’est avec un échange d’opinion. Mais quand on se renferme, et qu’on tient mordicus à sa propre vision des choses, il n’y a pas de débat possible…

avatar powergeek | 

C’est Helena Rubinstein qui disait qu’une crème de beauté à moins de 500 francs (à l’époque) n’avait aucun effet 😅 Pareil avec le MQA !

avatar powergeek | 

Je vous invite à voir ce test : https://youtu.be/pRjsu9-Vznc

avatar fte | 

@powergeek

GoldenSound est un audiophile qui entend des différences entre DAC affichant une réponse en fréquence parfaite et un SINAD de -130 dB. Particulièrement s’il y a une large différence de prix.

C’est dommage parce qu’autrement, il ne manque pas de méthode et d’objectivisme, malheureusement il ne manque pas de subjectivisme aussi et ça dérape forcément. Cette vidéo est intéressante.

avatar MarcMame | 

@fte

"GoldenSound est un audiophile qui entend des différences entre DAC affichant une réponse en fréquence parfaite et un SINAD de -130 dB."

————-
Il entend ou il prétend entendre ?

avatar fte | 

@MarcMame

"Il entend ou il prétend entendre ?"

Il entend, aucun doute la-dessus. Ce n’est pas réel ni mesurable cependant. C’est le classique biais cognitif parce que l’appareil est plus lourd, plus doré, plus cher évidemment, parce que son numéro de modèle est plus gros, etc.

Je ne dis pas que ces effets ne sont pas exploitables. Un équipement à 5k sonnera meilleur qu’un équipement à 500 et fera plus plaisir, même si c’est purement imaginaire.

Ce n’est pas mon trip cependant. Mon trip ce sont les mesures objectives, les trucs réels.

avatar vicento | 

@fte

Ça me fait plaisir de voir que tu comprenne.

Certains ne refusent toujours de prendre en compte le côté résolument subjectif d’une écoute « audiophile » et préfèrent s’appuyer uniquement sur des mesures.

Après, l’audiophilie reste une maladie 😷 incurable qui peut coûter très cher à ceux qui en sont atteint.

Pour revenir au sujet de l’article, ce codec audio miraculeux avait quand même pas mal de détracteurs dans la communauté musicale. La plupart des personnes sans parti pris n’entendaient pas la plus value du Mqa

avatar fte | 

@vicento

"Ça me fait plaisir de voir que tu comprenne."

J’ai un diplôme d’ingénieur avec l’audio en mineur et en thème de diplôme. Mais il n’y a de très loin pas besoin d’un master pour comprendre les bases essentielles de l’acoustique et de la psychoacoustique. C’est à la portée de tout esprit curieux, en y consacrant quelques lectures et en choisissant des sources de qualité.

C’est regrettable que l’ignorance soit cultivée à un tel niveau.

On trouve des routeurs ethernet "audiophiles", des câbles USB "audiophiles", des blocs mystiques pour poser et élever les câbles pour les isoler des parasites terrestres et pire, tellement pire, comme MQA par exemple. C’est une honte pour une profession qui devrait produire des équipements musicaux, touchant aux émotions et au plaisir sensoriel.

avatar vince29 | 

Qui a copié qui ? (Lien supprimé par la modération.)

avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@vince29 : c’est une traduction automatique de mon papier… Merci, j’envoie une demande de suppression.
avatar vince29 | 

Désolé, j'aurai du faire un signalement et pas me contenter d'un commentaire.

avatar fte | 

Je suis navré pour les employés de cette boîte.

Mais au delà de ça, bon débarra ! MQA n’a rien apporté à l’audio, n’a jamais eu une approche ingénieur et éthique de l’audio. Il y a plusieurs autres boîtes que j’espère voir disparaître, mais je vais apprécier cette mort pour l’instant.

avatar MarcMame | 

Vraiment pas étonnant.
Dès l’annonce de l’existence de ce codec, je mettais un sac de pièce sur son échec à moyen terme.
La seule manière de tordre les lois de la physique, c’est d’utiliser le marketing.

avatar vicento | 

@MarcMame

Le marketing est au dessus de tout !
Pour le meilleur et pour le pire.

avatar bozzo | 

Non mais ALLO quoa !
Qui ne connaît pas le théorème de Nyquist-Shannon, on s’écrase…
Alors.
Enfin.
Je rêve.

avatar ffabrice | 

@bozzo

😂

avatar TDBI | 

Jamais entendu parler.

avatar ffabrice | 

@TDBI

La fréquence d’échantillonnage (utilisée pour la numérisation) doit être le double du spectre de fréquence. Comme la Hi-fi se cale sur la sensibilité de l’oreille humaine qui a un spectre de fréquences audibles entre 20Hz et 20 kHz : c’est pour ça que la fréquence d’échantillonnage standard est de 44,1 kHz

avatar TDBI | 

@ffabrice

🙏🏻

avatar vince29 | 

Ce qui n'a guère à voir avec la problématique évoquée ici.
Du moins est-ce formulé maladroitement.

avatar gigatoaster | 

Audiophile c’est quelqu’un qui écoute de la musique ou son système ?

avatar ffabrice | 

@gigatoaster

Entre les 2 😄

avatar Theobalt | 

@gigatoaster

La faut bien reconnaître qu’un audiophile achète de la musique pour écouter son sytème et un mélomane un système pour écouter sa musique, mais être l’un ou un peu plus de l’un n’empêche pas d’être aussi un peu de l’autre ;)

avatar ffabrice | 

Sinon on pourrait aussi parler de la musique qualité « HD » ou « Hi-Res » audio, comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire de l’échantillonnage des fréquences au-dessus de 44.1kHz pour reproduire des fréquences qui sont inaudibles (le 24 bits, c’est la même histoire).
Je me considère comme un audiophile (je suis plutôt très bien équipé) : j’ai fait pas mal de tests en aveugle notamment en prenant le même « master » en Hi-Res (96kHz-24bits) et en le ré-encodant moi même en 44,1kHz-16bits puis en mp4 256 kbit/s : aucune différence : impossible de distinguer le morceau en haute résolution, du morceau standard et du morceau mp4.
Par contre j’ai essayé en MP3, et là j’entendais la différence…

avatar Korell | 

@ffabrice

Il y a plusieurs études qui montrent qu’en soit, à moins d’avoir une audition hors-du-commun, au delà dune définition supérieure à 44.1kHz … et bien on ne peut entendre la différence.

Cependant le MP3 est un fichier destructif crée il y a maintenant plusieurs décennies à une époque où il fallait absolument faire gagner du poids aux fichiers audio… avec le mp3 il y a bien une perte de toute une plage de fréquence elles audibles.

avatar gigatoaster | 

Et c’est la tout le problème. C’est intéressant car sur les commentaires de la news, on a déjà des gens qui ne peuvent pas se permettre de sortir leur musique, si je puis dire. Théorème machin chose, de toute façon à 40 ans on entend plus de la même façon, ah oui mais moi j’arrive à faire la différence entre le DSD64 et 512 etc etc

avatar marc_os | 

@ gigatoaster

> Théorème machin chose, de toute façon à 40 ans on entend plus de la même façon

Et alors ?
Qu'on s'intéresse à la Hifi, ou qu'on soit un ingénieur qui travaille sur la chaîne du son, que ce soit côté matériel ou logiciel, connaître certaines lois de la physique et certains théorèmes relatif au sujet est utile. Savoir qu'il suffit de doubler la fréquence max pour avoir échantillonnage suffisant du son permettant de le reproduire sans pertes, ça permet de savoir quelle valeur utiliser pour cet échantillonnage, ce qu'il est indispensable de savoir quand on veut créer le système.
Chez Phillips et Sony dans les années 80, ils ont donc utilisé le théorème d'échantillonnage de Nyquist-Shannon qui leur indiquait quelle fréquence utiliser pour les futurs CD afin qu'ils répondent à la norme Hif, à savoir permettre d'enregistrer des sons entre 20 Hz et 20 000 Hz. 20 kHz fois 2, ça donne 40 kHz. Plus un peu de marge pour tenir compte des erreurs introduites par les arrondis dans les calculs, ils ont retenu 44,1 kHz.
Ce théorème était donc nécessaire pour les ingénieur dès le départ.
Pour nous, côté public, il n'est pas nécessaire de le connaître pour écouter de la musique, mais il est utile pour comprendre les choses.
En l'occurence que pour des oreilles humaines, encoder à une fréquence supérieure à la "qualité CD" à savoir donc 44,1 kHz, ça ne sert à rien, nos oreilles ne sont physiquement pas capables d'entendre des sons à 30 kHz car nous ne sommes pas des chauves-souris !
La seule utilité des formats supérieurs à 44,1 kHz comme 96 kHz ou autres, ce n'est pas pour l'enregistrement final, mais pour les fichiers intermédiaires, pour minimiser les erreurs de calcul dans des systèmes 100% numériques où les valeurs des sons sont recalculées plusieurs fois après la prise de son et sa numérisation originale, en particulier lors du mixage...
.../...

avatar MarcMame | 

@marc_os

"Plus un peu de marge pour tenir compte des erreurs introduites par les arrondis dans les calculs, ils ont retenu 44,1 kHz."

————
Plus exactement, le choix de la fs @44,1KHz est lié au seul support d’enregistrement disponible à l’époque capable de supporter un tel débit : le magnétoscope vidéo.
Il fallait pouvoir enregistrer les 16bit numérique de chaque échantillon de chaque canal audio sur une seule trame vidéo NTSC en enregistrant des points noir ou blanc représentant chaque bit 0 ou 1.

avatar MarcMame | 

@marc_os

"La seule utilité des formats supérieurs à 44,1 kHz comme 96 kHz ou autres, ce n'est pas pour l'enregistrement final, mais pour les fichiers intermédiaires, pour minimiser les erreurs de calcul dans des systèmes 100% numériques où les valeurs des sons sont recalculées plusieurs fois après la prise de son et sa numérisation originale, en particulier lors du mixage..."

————-
Lors du traitement des données audio, la caractéristique la plus importante pour conserver une qualité constante est le niveau de quantification bien plus que la Fréquence d’échantillonnage.
La norme c’est d’avoir du 24bit à la source et de calculer les traitements en 32, 48 voir 64 bit, souvent en virgule flottante.
La totalité des daw, consoles numériques, grilles de commutation, plugins et effets externes fonctionnent sur ce principe.

Le mixage final destiné à la reproduction (CD, fichier dématérialisé, diffusion TV, streaming, Blu-ray, …) n’a pas besoin de dépasser les 16bit.

L’augmentation de la Fréquence d’échantillonnage au delà de 48KHz n’apporte rien.
Le seul intérêt des fs 88,2KHz, 96KHz et au-delà c’est lorsqu’on a besoin de triturer sévèrement la matière sonore en pitch et varispeed.

avatar marc_os | 

.../...
Quant à la plage de valeurs permise par un encodage donné - et donc la dynamique totale permise (16 bits en qualité CD, 24 ou 32 bits), là aussi l'objectif premier était de réduire les erreurs de calcul dans la chaîne de traitement du son. Pas sûr qu'entre 16 et 24 bits on puisse entendre la différence, mais honnêtement je ne sais pas, ça n'entre pas dans le cadre du théorème de Shannon. 😉

avatar chammer | 

En photo, on a généralement compris l'importance du choix du fichier source (RAW ou JPEG) sur l'usage ultérieur et la nécessité d'étalonnage colorimétrique jusqu'au couple papier-imprimante.

En audio la problématique est la même, et pourtant tout le monde s'étripe.

Je pense que c'est parce qu'une image saturée ou pixelisée, cela saute aux yeux.
En audio, il faut effectivement une écoute dans des conditions adaptées et un référentiel pour que cela saute aux oreilles.

avatar Espcustom | 

Surpris que le mqa disparaisse. Il avait l’air bien implanté.

Ça ne me fait ni chaud ni froid, a part sur radio paradise je n’utilisais jamais le mqa, j’ai tjrs privilégié la qualité cd. Le 16/44 me va très bien et meme si la qualité « master » peut apporter des subtiles différences ça ne vaut pas la peine d’y investir de l’argent ou même de privilégier une plate-forme pour une autre. L’important c’est le catalogue et une qualité cd.

C’est pour ça, longue vie aux supports physiques qd même. Récemment j’ai acheté un blu-ray pure audio, je vais tester sur mon système voir si c’est vraiment si bien que ça. C’est un Pink Floyd donc je sais d’avance que le boulot de remix a été fait dans les règles de l’art.

Sinon question audiophile, c’est surtout bcp d’idiophiles qui traine sur les forums. J’ai un bon système hifi et si j’écoutais tout ce qui se dit j’en aurais dépensé le double en accessoires « qui ouvrent le son ».

Ça fait un bail que je n’en fait qu’à ma tête et que j’écoute la musique comme j’ai bien envie de l’écouter (et je n’écoute plus non plus les vendeurs). Dernière action anti-audiophile : je me suis acheté un egaliseur Yamaha. Superbe 2x10 bandes avec analyseur de spectre!! J’adore!!

avatar marc_os | 

@ Espcustom

> je me suis acheté un egaliseur Yamaha

Perso, Yamaha, jamais plus.
Je me suis malheureusement laissé convaincre (il y a un certain nombre d'années) par le vendeur du magasin où j'étais en train d'acheter des enceintes, alors qu'il me restait l'ampli à trouver en accord avec les enceintes choisies, de prendre un ampli Yamaha (au lieu du Rotel sur lequel je lorgnais), soit disant pour privilégier la fiabilité.
Résultat, quelques années plus tard j'ai compris que le son un peu métallique dans les aigues ne venait pas de mes enceintes, mais de l'ampli. J'en ai acheté un autre, et donné mon Yamaha soit disant fiable. Résultat, le potar de sélection de la source supposé être "étanche" s'était mis à crachoter, à avoir des mauvais contacts, et un jour l'étage de réglage de la tonalité a lâché sur le canal gauche... Bonjour la fiabilité. Ok, je ne devrais peut-être pas généraliser mon cas question fiabilité, je n'ai peut-être pas eu de chance, mais côté son métallique, là non, c'est intrinsèque comme défaut et désormais rédhibitoire pour moi. Alors corriger un problème avec un égaliseur de la même marque, euh... non merci. ;-)
Sinon, à moins d'écouter dans une pièce à l'acoustique difficile, pour moi, si ampli et enceintes vont bien ensemble, c'est connexion "pure directe" sans étage de réglage de tonalité ou alors réglé en position neutre. Si on doit corriger (via un égaliseur ou les réglages basses/aigues), c'est qu'il y a quelque chose à corriger !

avatar Espcustom | 

@marc_os

Malheureusement ca arrive, et peu importe le prix que tu y mets tu n’es pas à l’abri d’un problème.
Mon eq date des années 90 et il fonctionne comme au 1er jour! Je l’ai ouvert pour vérifier et nettoyer et je n’ai même pas eu à toucher quoi que ce soit, des composants de bonnes qualités et tout est comme neuf. En même temps c’est made in Japan Ça doit aider.

Et pour le côté métallique pour moi c’est une légende car je ne l’ai jamais entendu sur mon ampli Yamaha de l’époque (rn602) et ca ne vient pas forcément de l’ampli non plus.

Il faut faire attention aux idées reçues et aux signatures sonores qu’on veut bien donner aux électroniques.

avatar porcupineric | 

@Espcustom

Je te rejoins dans ton analyse, place au plaisir d’écouter la musique qu’on aime, tant pis pour les mesures soi disant audiophiles.

avatar Espcustom | 

@porcupineric

Faudrait créer un mouvement de ceux qui écoutent la musique pour le plaisir d’écouter seulement sans (trop) se soucier des fiches techniques, des marques ou du prix des composants.

CONNEXION UTILISATEUR