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Test de l'iPad Air 2

Mickaël Bazoge

vendredi 24 octobre 2014 à 14:17 • 89

Matériel

Comment améliorer ce qui est déjà au sommet de la chaîne alimentaire ? Avec l’iPad Air, Apple a été confrontée à ce délicat problème (il s’agit certes là d’un casse-tête auquel bon nombre de constructeurs concurrents aimeraient être confrontés !). Mais dans le cas d’Apple, il fallait positionner le curseur le plus intelligemment possible : ni trop proche du simple saut de performances (on aurait alors reproché à la Pomme de trop jouer la sécurité), ni aller trop loin dans les nouveautés, au risque de frustrer les possesseurs de la première génération d’iPad Air. Qu’on se rassure, tout le monde verra midi à sa porte avec l’iPad Air 2.

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L’iPad Air édition 2013 était la meilleure tablette disponible sur le marché l’an dernier. Sans surprise, la version 2014 conserve le trophée, en rajoutant des atouts dans tous les secteurs, ou presque.

Sommaire :

Design : de l’air sous les doigts

La chose frappe quand on prend pour la première fois en main l’iPad Air 2 : la finesse et la légèreté de la tablette font forte impression, en particulier lorsque l’on vient, comme votre serviteur, d’un iPad 4. Mais les utilisateurs d’iPad Air première génération ne manqueront pas, eux non plus, de ressentir une certaine différence : en plus de perdre une trentaine de grammes, la taille de guêpe de cette nouvelle édition est particulièrement notable. Et pour cause : de 7,5 mm, on passe à 6,1 mm d’épaisseur.

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En utilisant la même technologie de laminage d’écran que celle de l’iPhone, Apple est parvenue à concevoir et produire la tablette la plus fine du marché. Un exploit qui s’est hélas traduit par un compromis : la disparition du bouton de verrouillage de l’écran (qui pouvait aussi faire office de silencieux). Cette absence sera regrettée par tous ceux qui en faisaient grand usage, en particulier pour verrouiller/déverrouiller la position de l’écran à la volée. Les deux fonctions sont désormais prises en charge exclusivement par le Centre de contrôle.

Va-t-on vers la disparition programmée de ce fameux commutateur au sein du reste de la gamme de produits mobiles d’Apple ? Ça n’a rien d’improbable : dans sa chasse à la finesse, le constructeur pourrait avoir envie (et besoin) de sacrifier complètement ce composant qui peut effectivement être remplacé de manière logicielle. C’est en tout cas une solution définitive à un vieil atermoiement de Steve Jobs et d’Apple : en 2010, iOS 4.2 avait en effet troqué la fonction de verrouillage de la bascule de l’écran par un silencieux. A l’époque, le fondateur d’Apple avait affirmé que ce changement était permanent et qu’il n’y aurait aucun moyen de revenir en arrière. Jobs a néanmoins trahi sa promesse : début 2011, iOS 4.3 inaugurait un nouveau réglage permettant de choisir la fonction de ce fameux bouton !

Le Centre de contrôle comprend deux icônes pour activer le silencieux et le verrouillage de l’écran — Cliquer pour agrandir

Les bénéfices tirés de ce sacrifice collatéral ne sont pas nuls. La finesse obtenue offre une prise en main parfaitement adaptée à une lecture confortable durant quelques heures, sans fatiguer plus que de raison le poignet. Surtout, la position dite « à la cool sur le lit » (utilisateur allongé sur le matelas, l’ardoise à bout de bras au dessus de sa tête) peut désormais s’envisager d’une seule main sans effort. Cela était évidemment déjà possible avec le précédent iPad Air, mais là encore le poids et l’épaisseur en recul sont de nature à vous faire traîner encore plus longtemps sous la couette.

Si la gamme d’iPad de 9,7 pouces a connu un embonpoint certain au fil des déclinaisons, Apple y a mis le hola avec l’iPad Air l’an dernier en lui faisant perdre 180 grammes par rapport à l’iPad 4. L’iPad Air 2 gratte une trentaine de grammes sur son prédécesseur. À l’usage, nous n’avons pas réellement ressenti une chaleur excessive, y compris durant d’intenses sessions de jeu.

Coloris doré et Touch ID : un accueil en or

En matière de design, L’iPad Air inaugure également deux nouveautés. La première et celle qui se remarque bien vite est la présence d’une coque coloris « or », en plus de l’argent et du gris sidéral. L’an dernier, Apple lançait la mode avec un iPhone 5s à la teinte dorée assez miraculeuse : suffisamment discrète pour ne pas passer pour du vulgaire bling-bling, mais suffisamment voyante pour se faire remarquer tout de même. Un équilibre délicat qui tenait surtout à la petite taille du smartphone (même s’ils sont plus grands, les iPhone 6 et 6 Plus ont conservé cette relative discrétion).

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Sur un iPad de 9,7 pouces, le résultat est un peu différent. La teinte dorée recouvre totalement l’arrière de la tablette, une surface autrement plus imposante que celle d’un smartphone, y compris de 5,5 pouces. Il devient impossible de jouer la discrétion lorsque l’on utilise un iPad « gold », même si le traitement utilisé par Apple est identique à celui appliqué sur l’iPhone.

L’autre nouveauté est l’apparition de Touch ID en remplacement du bouton d’accueil. Celui-ci s’orne d’un cercle métallique et est complètement plat, au contraire de ses prédécesseurs incurvés. Sur l’iPad doré, on le repère très vite avec son cerclage de même couleur, ce qui ajoute d’ailleurs une petite touche assez classe (mais là encore, peu discrète). C’est également le cas avec le modèle argent, quand au gris sidéral le Touch ID se fond dans la masse.

La procédure d’enregistrement des empreintes digitales est identique à celle sur iPhone : l’utilisateur est invité à poser son doigt de plusieurs manières différentes sur le capteur, en deux phases (le bout du doigt puis le gras autour du doigt). Le processus de reconnaissance offre des performances identiques, que l’on soit sur iPad ou sur iPhone. Pour peu qu’on ait déjà utilisé cette fonction sur un smartphone, on retrouvera ici la même facilité d’usage qui appelle finalement assez peu de commentaires (ce qui est le gage d’un service qui donne toute satisfaction).

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Un problème (de riche, certes) va cependant commencer à se poser pour les détenteurs de plusieurs terminaux supportant Touch ID. Les empreintes digitales sont stockées dans une enclave sécurisée, placée aux côtés du processeur. Elles ne circulent pas, et ne sont pas non plus téléversées dans le nuage d’iCloud pour d’évidentes questions de sécurité. Tout cela est bel et bon, mais l’absence de partage oblige l’utilisateur à enregistrer ses empreintes sur chacun de ses appareils iOS : si on a vu plus efficace et plus rapide, on rétorquera qu’il s’agit là d’un compromis sur la facilité d’utilisation que l’on peut comprendre.

Touch ID permet d’identifier l’utilisateur pour le déverrouillage de la tablette : les empreintes sont reconnues aussi bien avec la tablette orientée en paysage qu'en portrait, une précision qui n’est pas anodine puisqu’avec l’iPhone, on a plutôt tendance à poser son doigt sur un smartphone à la verticale. Touch ID permet aussi d’authentifier le client de l’iTunes Store/App Store.

Le paiement sans contact Apple Pay chez un commerçant est impossible pour le moment, même si l’iPad Air 2 embarque une puce NFC (la même que sur l’iPhone 6) inactive… en attendant qu’Apple y trouve une utilité ? Rappelons que cette technologie permet aussi de jumeler simplement deux appareils en les rapprochant, par exemple un smartphone et une enceinte.

En dehors d’iTunes, Apple Pay est disponible pour les boutiques en ligne prenant en charge le protocole d’Apple… uniquement aux Etats-Unis, s’entend. Lors de notre rencontre avec les représentants d’Apple pour la présentation des nouveaux iPad, on n'a fort logiquement pas voulu nous donner de précisions sur un lancement européen des deux volets d’Apple Pay. D’après Visa cependant, 2015 pourrait être l’année de lancement du service sur le vieux continent, mais rien ne se fera sans des accords avec les principales banques.

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En dehors de la course au progrès technologique, l’ajout de Touch ID sur l’iPad Air 2 reste un sujet d’interrogation, en particulier en Europe et en France où Apple n’est pas encore prête à lancer son service de paiement en ligne (en dehors d’iTunes). Plus encore que l’iPad mini, l’iPad Air est une tablette qui reste à la maison, posée sur la table basse du salon ou dans la chambre à coucher. C’est donc un terminal qui se partage en famille, bien plus que l’iPhone qui est un appareil éminemment personnel. Limiter l’usage à un seul membre du foyer (ou parfois deux, si la deuxième personne a pu enregistrer son empreinte digitale), c’est nier un usage très répandu dans les foyers, celui de la tablette qui passe entre les mains de tous, des parents aux enfants en passant par les amis de passage. Il se pose donc le même problème récurrent de l’iPad : l’absence de gestion de sessions multi-utilisateurs au sein d’iOS, alors qu’Android gère cela très bien depuis belle lurette. Et ce n’est pas la fonction de Partage familial, qui permet de partager un même compte iTunes entre tous les membres d’un clan (à concurrence de six personnes) qui y changera quoi que ce soit.

L’écran plein les yeux

Le Retina HD des iPhone 6 ne sera pas de la partie pour cette édition 2014 de l’iPad Air. On peut raisonnablement penser qu’Apple n’a pas voulu mettre tous ses œufs dans le même panier, et a conservé quelques nouveautés qui feront la une l’année prochaine. Cela ne signifie pas que l’écran de cet iPad Air soit en retrait, bien au contraire.

En matière de spécifications techniques, on conserve évidemment l’écran IPS d’une définition de 2 048 x 1 536 (soit une résolution de 264 pixels par pouce). Les couleurs sont bien rendues, les angles de vision très confortables. Des caractéristiques que les habitués de l’iPad connaissent assez bien depuis l’iPad 3, et qui encore aujourd’hui restent largement compétitives.

La nouveauté de l’iPad Air 2014, au niveau de son écran s’entend, est le laminage de sa dalle. Apple a mis au point cette technologie pour l’iPhone, qui sert désormais à l’Air 2 : elle lui permet d’offrir une tablette bien moins épaisse, grâce à la fusion de la dalle de verre avec les couches tactile et LCD. Résultat : une tablette ultra fine (la plus fine du marché, rien de moins), et qui donne aussi la sensation d’icônes et de textes qui affleurent à la surface de l’ardoise. Une impression certes discrète mais bel et bien présente, notamment lors de la lecture de livres numériques. En bout de course, l’expérience délivrée par l’iPad Air 2 tranche avec les modèles précédents.

L’écran de l’iPad Air 2 cache également une autre particularité unique, encore jamais vue dans aucun autre produit iOS : un traitement anti-reflets censé faciliter l’utilisation de la tablette dans des conditions de forte luminosité. Pour être tout à fait franc, l’amélioration reste assez subjective même si on sent qu’il y a un léger mieux, notamment au niveau des reflets de l’utilisateur et de la lumière : ils sont effectivement un peu moins présents.

ipad Air à gauche, iPad Air 2 à droite — Cliquer pour agrandir

Un petit mot sur le son : le haut parleur de l’iPad Air 2 est plus puissant que celui de son prédécesseur. Idéal pour lire une vidéo à deux, mais encore insuffisant pour sonoriser une soirée… mais dans ce cas, mieux vaut faire confiance à une enceinte externe !

Performances : de la puissance sous l’écran

L’iPad Air 2 intègre un nouveau processeur baptisé A8X, doté de trois cœurs à 1,5 GHz, contre deux cœurs cadencés à 1,4 GHz dans les iPhone 6. La différence dans les benchmarks de Geekbench (qui mesure les performances des processeurs via des tâches mono et multi-cœurs) est particulièrement sensible quand on compare les processeurs A8 et A8X :

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Si vous trouviez que le processeur A8 allait très vite, l’A8X carbure à la vitesse de l'éclair, tout particulièrement pour les tâches nécessitant la puissance de feu de tous ses cœurs. Malheureusement, il existe bien peu d’applications sachant dompter ces trois chevaux fougueux. Quoi qu’il en soit, encore plus que son prédécesseur qui déjà, se défendait bien, l’iPad Air 2 est paré pour l’avenir : on peut sans crainte investir dans cette tablette en sachant que les applications à venir dans les deux ou trois prochaines années n’arriveront pas à le faire tousser.

Apple indique avoir multiplié les performances de ses processeurs mobiles par 12 depuis l’iPad de première génération, en 2010. Ce n’est pas qu’un simple argument bassement commercial : c’est aussi la réalité comme le montre ce comparatif Geekbench des performances de chaque iPad.

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Si le processeur A7 avait été qualifié (à raison) de « desktop-class processor », son successeur laisse clairement deviner un avenir au sein de futurs ordinateurs — la rumeur d’un Mac ARM n’aura jamais été si tangible. Certes, l’A8X n’en est encore qu’au niveau de performances du Core 2 Duo @ 3 GHz qui équipait l’iMac début 2009 (et même du Xeon E5 @ 2,2 GHz du Mac Pro de la même période) en mono-core, ou du Core i3-550 @ 3,2 GHz de l’iMac mi 2010 en multi-core… ce qui n’est pas rien pour un processeur mobile.

Image iFixit

GFXBench 3.0 mesure de son côté les performances graphiques en OpenGL ES 3.0 et la qualité du rendu. Au test T-Rex, l’an dernier, l’iPad Air montrait des prédispositions déjà conséquentes par rapport aux précédents modèles. Mais l’A8X de l’iPad Air 2 enfonce ses prédécesseurs, ainsi que les deux iPhone 6 (A8) :

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De fait, jouer sur un iPad Air 2 est un plaisir de tous les instants, et encore : aucun jeu ne tire encore profit de ces capacités graphiques.

Passé ces graphiques démontrant la puissance théorique du processeur A8X, il reste à éprouver ces performances dans la vie réelle. Bien peu d’applications tirent profit de toutes les capacités de la puce A8 des iPhone 6, alors que dire de l’A8X, secondé qui plus est par 2 Go de RAM, là aussi une première pour un terminal iOS. À ce propos, on appréciera à juste titre les onglets de Safari qui ne nécessitent plus (ou presque) de rafraîchissement pour afficher les sites web qu’ils conservent.

Mais l’A8X donne surtout du coffre aux jeux gourmands en 3D : le désormais fameux Asphalt 8: Airborne de Gameloft roule comme un charme sur la tablette, même si les panneaux de chargement sont toujours présents (ils se montrent cependant moins longs que sur les tablettes précédentes). Les effets météo (les gouttes de pluie sur l’écran par exemple) sont plus réalistes et les lens flare éblouissent réellement le joueur.

Et l’A8X en garde sous le capot, c’est du moins l’impression que le processeur donne. N’oublions pas l’optimisation logicielle effectuée par Apple : l’API Metal ouvre un plus grand accès aux basses couches du système pour les développeurs, en particulier pour les jeux. Des apps comme l’outil de montage vidéo Replay ou le tout récent éditeur d’images Pixelmator tirent également profit de ce jeu d’instructions qui, dans le premier cas par exemple, lui permettent de générer des résultats en temps réel.

Au niveau du système en lui-même, il est difficile de se rendre compte des performances du nouveau processeur : il nous semblait déjà qu’iOS était particulièrement fluide et réactif sous l’iPad Air de première génération… Apple vante des lancements d’apps plus véloces (ce qui est effectivement le cas avec Asphalt 8, voir la vidéo ci-dessous), des mouvements de doigts interprétés plus rapidement, mais dans la réalité cela fait finalement assez peu de différence par rapport aux prouesses du prédécesseur.

iPad Air 2 à gauche, iPad Air à droite.

Apple semble ici heurter un plafond de verre qui ne pourra exploser qu’avec une plus grande optimisation d’iOS et un meilleur support des capacités des processeurs par les développeurs. Or, on ne peut en vouloir à ces derniers de privilégier le plus grand nombre d’utilisateurs, plutôt qu’une petite frange d’early adopters, notamment lorsqu’Apple a toujours au catalogue un modèle d’iPad mini à 249€ équipé d’un processeur A5 et qui date de 2011. Dans ces conditions, il est difficile de réclamer des développeurs de faire un tel grand écart.

On se montrera aussi circonspect concernant l’inclusion du co-processeur M8 spécialisé dans la mesure de l’activité physique de l’utilisateur (même si l’application Santé pointe aux abonnées absentes sur iPad). Des apps classiques comme Podomètre++ ne savent pas en tirer partie (cette dernière n’est de toute manière pas optimisée pour l’iPad) et on peut se poser la question de la pertinence d’un podomètre sur une tablette. En revanche, le M8 « soulage » l’A8X pour toutes les mesures de données tirées des baromètre, gyroscope, boussole, accéléromètre (et GPS pour le modèle Wi-Fi + Cellular) de la tablette : l’autonomie globale de l’iPad ne pourra qu’en bénéficier.

Photo : souriez, le gros iPad va sortir

Non, il n’est plus ridicule de prendre des photos avec un iPad. L’usage, pour étonnant qu’il a pu paraître, a fini par s’imposer — qui n’a jamais pesté, dans un concert ou un stade, sur ces spectateurs armés d’iPad et masquant le spectacle au public placé derrière eux ? Apple a bien remarqué cette tendance et a rehaussé les capacités photographiques de son nouvel iPad.

Le capteur photo passe de 5 à 8 mégapixels (les photos sont dans une définition de 3 264 x 2 448, contre 2 592 x 1 936 pour le précédent modèle), mais l’ouverture reste cependant la même d’une génération à l’autre (ƒ/2,4). Ce n’est pas le cas avec la caméra Facetime HD en façade, désormais en ƒ/2,2. De fait, la qualité des égoportraits est effectivement bien meilleure :

À gauche avec l’iPad Air, à droite avec l’iPad Air 2 — Cliquer pour agrandir

En ce qui concerne la qualité de l’appareil photo iSight, comparaison vaut raison : voici un test avec un même sujet pris avec différents iPad. Le premier cliché a été réalisé avec un iPad 2, ce qui certes n’est pas très gentil : cette génération n’offrait qu’un capteur de 0,7 mégapixel, et ça se voit.

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Plus sérieusement, voici la même prise de vue, avec cette fois un iPad Air (5 mégapixels) :

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Voici le résultat avec l’iPad Air 2 :

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Pour être tout à fait franc, et exception faite de la taille de l’image (logique), il est difficile de désigner un gagnant clair entre les deux iPad Air. Les deux photos sont bien définies, mais le capteur de l’iPad est — là aussi logiquement— en retrait du résultat obtenu avec un iPhone 6 Plus :

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L’iPad Air 2 apporte une fonction exclusive par rapport à son prédécesseur, le mode rafale : il suffit de maintenir le doigt sur le bouton de prise de vue pour multiplier les photos. Une fonction qui saura sans aucun doute se montrer utile pour ceux qui ne veulent rien rater d’un événement. Au niveau de l’enregistrement vidéo, la principale nouveauté est l’apparition du ralenti, qui se limite à 120 images par seconde, quand l’iPhone offre une option en 240 i/s ; or, c’est elle qui donne les résultats les plus réussis… Les deux exemples ci-dessous donnent une impression assez mitigée, il y manque l’aspect un peu surréel qui nimbe les enregistrements en 240 i/s.

Si Apple avait réellement voulu montrer un engagement fort envers la photographie sur iPad, pourquoi alors n’y a-t-il toujours pas de flash au côté de l’appareil photo ? Pourquoi l’ouverture est-elle toujours à ƒ/2,4, contre ƒ/2,2 sur l’iPhone 6 ? Où est passée la stabilisation de l’image (on ne demande même pas de stabilisateur optique comme sur l’iPhone 6 Plus) ? Soyons tout de même juste : les photos réalisées avec l’iPad Air 2 sont fort convenables, leur qualité se positionnant entre les performances de l’iPhone 5 et de l’iPhone 5s. Il faudra donc en proposer plus pour que l’on puisse réellement imaginer utiliser un iPad en appareil photo à la place d’un iPhone… L’année prochaine peut-être ?

Réseau : un iPad Air 2 à la vitesse de la lumière

En matière de connexion réseau, il est bien difficile de prendre en défaut cet iPad Air 2 qui combine l’ensemble des technologies actuellement disponibles. Si la précédente génération avait fait l’impasse sur le 802.11ac, ça n’est plus le cas avec l’édition 2014 : pour peu que l’on possède un équipement adapté (du type fibre optique et routeur récent comme à la rédaction de MacG), le téléchargement de fichiers lourds se fait clairement plus véloce. Quant à la 4G, si l’on est abonné à un opérateur performant sous une bonne couverture (Bouygues en ce qui nous concerne), les résultats sont fulgurants.

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L’iPad Air 2 enfonce littéralement non seulement son prédécesseur, mais également l’iPhone 6 en termes de performances pures pour les réseaux ! On n’atteindra pas les 886 Mbit/s en Wi-Fi vantés par Apple, mais la promesse est tenue pour la 4G LTE-A — en attendant les démontages des spécialistes, on ignore encore quel est le modèle de modem LTE utilisé par Apple dans l’iPad Air 2 Wi-Fi + Cellular. Au vu des chiffres obtenus, il n’est pas interdit de penser que le constructeur a utilisé une version plus évoluée du MDM9625M de Qualcomm qui équipe l’iPhone 6. On attendra cependant confirmation pour l’affirmer.

Au passage, la tablette assure le support de 20 bandes de fréquence (1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 13, 17, 18, 19, 20, 25, 26, 28, 29, 38, 39, 40, 41), soit sept de plus que l’iPad Air de l’an dernier. De quoi voyager en toute quiétude dans 45 pays, soit 15 contrées de plus qu’avec le précédent modèle, en remplaçant la carte nano SIM.

D’ailleurs, si sur les modèles vendus en France il est encore nécessaire de remplacer la petite carte, Apple a discrètement mis au point et intégré dans ses iPad Air 2 et iPad mini 3 américains et britanniques une carte SIM « universelle ». Plus de berceau à retirer avec un trombone pour ce modèle, iOS permet de basculer de l’un à l’autre des forfaits tablettes des opérateurs partenaires (AT&T, Sprint et T-Mobile aux États-Unis, EE en Grande-Bretagne), en fonction des prix qu’ils proposent. À venir dans un futur iPhone ?

Le compromis de l'autonomie

Si la finesse de l'iPad Air 2 n'empêche pas la tablette de se montrer très performante, que ce soit au niveau de son processeur ou de ses capacités réseau, cette taille de guêpe a tout de même entraîné un compromis. La capacité de la batterie est ainsi moindre sur la tablette de nouvelle génération par rapport à sa prédécesseure : l'autopsie d'iFixit a mis au jour une batterie deux cellules de 7 340 mAh (27,62 Wh) sur l'iPad Air 2, contre 8 827 mAh (32,9 Wh) pour celle de l'iPad Air (qui intégrait une batterie de moindre capacité par rapport à l'iPad 4).

Apple fournit avec l'iPad Air 2 un chargeur secteur de 10 watts, contre 12 watts auparavant : une différence sensible puisque la tablette nécessite désormais une recharge de 4h37, contre 4h pour l'iPad Air. Apple vend toujours un chargeur 12 watts sur l'Apple Store (19 euros).

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Malgré sa batterie moins imposante, l'iPad Air affichait une autonomie légèrement supérieure à celle de l'iPad 4 (lire à ce propos nos tests d'autonomie sur l'iPad Air); ça n'est plus le cas entre l'iPad Air et l'iPad Air 2. Notre premier test d'autonomie sur la lecture d'une vidéo 1080p (luminosité 50%, connexion Wi-Fi active sans la 4G et relève des courriels toutes les 15 minutes), notre tablette de test a tenu 9h42, quand l'iPad Air rendait son dernier souffle après 13h20 de lecture. Le chiffre obtenu en 4G est sensiblement identique, avec un total de 9h30 dans les mêmes conditions sans le Wi-Fi. Ces résultats sont les plus mauvais de toute la gamme d'iPad : même la tablette originelle faisait mieux !

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Mais qui regarde réellement des vidéos toute la journée ? La mesure la plus intéressante reste sans doute l'utilisation au quotidien de la tablette qui, dans notre cas, consiste à rédiger des articles avec un clavier Bluetooth, écouter de la musique, consulter internet et ses courriels, lire des vidéos sur YouTube et s'adonner au plaisir coupable de quelques jeux gourmands en 3D (BioShock, Asphalt 8…). Une utilisation intensive (l'iPad n'est pratiquement jamais passé en veille) qui débouche sur un résultat de 8h02 d'autonomie.

Ces résultats sont proches des chiffres d'Apple, qui annonce 10 heures d'autonomie pour le surf Wi-Fi, la lecture de vidéo et l'écoute de musique. Dans la vie de tous les jours, et en fonction bien évidemment de l'usage que vous pouvez avoir de votre iPad Air 2, la promesse semble tenue, mais on ne pourra que regretter l'amincissement forcé de la batterie qui a un impact certain sur l'autonomie.

Pour conclure

L’iPad Air 2 est une bombe, que ce soit au niveau des performances graphiques et du processeur A8X, mais également pour sa connectivité réseau. Au contraire de l’iPad mini 3 qui en est resté au processeur A7 de l’an dernier, la nouvelle tablette de 9,7 pouces a bénéficié d’un renouvellement complet de son moteur, et cela se ressent — y compris par rapport à l’iPad Air de 2013, qui est loin de démériter aujourd’hui encore. Mais cette nouvelle édition en a tellement sous le capot qu’on voit mal quand et pour quel usage les utilisateurs arriveront à épuiser les ressources de cette tablette.

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Si on y ajoute le travail réalisé sur la finesse et la légèreté (au prix, certes, du sacrifice du bouton de verrouillage de l’écran), ainsi que l’écran laminé qui offre une discrète amélioration de la lisibilité de l’affichage, il devient difficile de qualifier cette itération de simple rafraîchissement : on est ici en présence d’une véritable génération d’iPad à part entière, pas à un simple « iPad Air S ».

Néanmoins, faut-il que les utilisateurs d’iPad Air sautent le pas ? Pas nécessairement : on sent clairement qu’Apple a gardé dans sa manche un écran Retina HD qui sera peut-être la vedette du futur iPad Air 3. En revanche, ceux qui en sont restés aux iPad 3 ou 4 et qui commencent à se sentir un peu à l’étroit pourront sans hésiter investir dans ce modèle paré pour le futur.

L’iPad Air 2 est proposé en trois coloris (or, gris sidéral et argent) aux prix suivants :

  • 16 Go Wi-Fi : 499€
  • 64 Go Wi-Fi : 605€
  • 128 Go Wi-Fi : 705€
  • 16 Go Wi-Fi + Cellular : 619€
  • 64 Go Wi-Fi + Cellular : 725€
  • 128 Go Wi-Fi + Cellular : 825€ (notre modèle de test)

PS — Quid de l’autonomie ? Nos tests traditionnels de batterie seront publiés dans les jours à venir, le temps pour nous d’éprouver réellement l’autonomie de l’iPad Air 2. Mais d’après nos premières observations, l’iPad Air 2 devrait offrir un peu moins d’autonomie que le modèle de l’an dernier, même si elle reste tout de même confortable. À confirmer !

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