Contrôle parental : les éditeurs rejetés de l'App Store demandent une API publique

Stéphane Moussie |

Suite de la controverse sur les applications de contrôle parental rejetées de l’App Store parce qu’elles s’appuyaient sur des outils de gestion de flotte. Plusieurs éditeurs ont répondu au communiqué de presse d’Apple qui indiquait notamment que ces apps n’avaient pas été écartées pour « une question de concurrence, [mais] une question de sécurité. »

Application OurPact

Qustodio, Kidslox, OurPact et Mobicip prennent la balle au bond et demandent à Apple de fournir une API publique qui permettrait aux apps tierces de proposer les mêmes fonctionnalités que le système Temps d’écran intégré à iOS 12.

« Sans les outils MDM, aucune entreprise ne peut concevoir une app de contrôle parental viable. Si Apple fournissait des API alternatives permettant des contrôles parentaux robustes, nous en tirerions parti avec plaisir », écrit par exemple l’éditeur d’OurPact. Une demande également formulée par Tony Fadell, le père de l’iPod devenu chantre de la lutte contre l’addiction aux smartphones.

Les développeurs réfutent également certaines affirmations du communiqué et de Phil Schiller, qui s’était exprimé un peu plus tôt. OurPact déclare que son application a été rejetée de l’App Store sans préavis, alors qu’Apple assure avoir laissé un sursis de 30 jours aux développeurs.

Fonction Temps d’écran intégrée à iOS 12

Plus généralement, les éditeurs ne sont toujours pas convaincus que leurs apps ont été bannies de l’App Store simplement pour une question de sécurité. Ils pointent tous le fait qu’Apple a commencé à sévir après l’introduction de Temps d’écran dans iOS.

Kidslox et Qustodio ont porté plainte contre Apple auprès de la Commission européenne pour concurrence déloyale. Kaspersky a saisi l’autorité russe de la concurrence dès le mois de mars pour la même affaire, avant que l’article du New York Times ne la médiatise et n’entraîne une réponse publique d’Apple.

avatar byte_order | 

Intéressant le focus médiatique de plus en plus fréquent sur le conflit d'intérêt entre l'éditeur de iOS et l'unique et exclusif distributeur d'apps pour iOS.

Bon, les dégâts sur la libre concurrence pendant ces 11 dernières années ne seront jamais compensés et les profits faits pendant tout ce temps ont déjà permis le renforcement du gros au détriment des petits, en tuant certains au passage, mais mieux vaut tard que jamais.

Après, il appartient à chaque acteur, consommateur comme éditeur tiers, de s'exposer ou pas à ce risque.

avatar jean_claude_duss | 

Ca serait bien, le contrôle parental sur iOS est une honte

avatar Nesus | 

Autant pour l’utilisation du MDM je trouve qu’ils sont condamnables, autant là, il est clair qu’Apple devrait le faire.

avatar ClownWorld 🤡 | 

Ces éditeurs ne reculeront devant rien pour avoir accès aux données de nos gosses ??

avatar fkdev | 

Ce qu’Apple aura du faire depuis au moins 3/4 ans :
-Se donner comme contrainte de n’utiliser que des API publics pour développer ses propres apps.
-Se doter d’un médiateur externe payé sur les 30% pris au développeur. Si les 30% prélevé sur les revenus des apps servent à faire tourner l’app store, alors ils devraient aussi servir à assainir les conflits entre reviewers et développeurs.
-Créer une API d’app store pour permettre à des tiers (comme Steam) de créer leur propre App Store avec paiement d’un loyer bien sûr.
-Être à l’avant poste du lobbying pour la création de lois concernant les plateformes numériques.

avatar Bigdidou | 

@fkdev

‘Ce qu’Apple aura du faire depuis au moins 3/4 ans :’

Aurait pu ;)

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