Plainte de Spotify : Bruxelles infligerait à Apple une amende de 500 millions

Florian Innocente |

Bruxelles envisagerait d'infliger à Apple une amende de 500 millions d'euros pour des pratiques abusives sur l'App Store. Une condamnation liée à la plainte déposée en 2019 par Spotify.

D'après le Financial Times, la Commission européenne annoncera au début mars qu'elle reconnaît Apple coupable de pratiques anticoncurrentielles vis-à-vis des autres acteurs dans le domaine des apps musicales. En empêchant les éditeurs d'informer — directement depuis leur app — que des tarifs d'abonnement moins élevés existent en dehors de l'App Store, elle ferait subir un préjudice aux consommateurs et avantagerait Apple Music par la même occasion.

Crédit : USA-Reiseblogger (Pixabay)

L'amende s'élèverait à un demi-milliard d'euros, assortie d'une interdiction pour Apple de continuer à imposer cette politique sur l'App Store pour les apps iOS et iPadOS.

En 2019, Spotify avait déposé une plainte contre Apple sur plusieurs griefs, et Bruxelles s'était emparée de la question l'année suivante en ouvrant une enquête pour une éventuelle concurrence déloyale.

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Spotify met la pression sur la Commission européenne pour agir contre Apple et l'App Store

Apple a commencé à lâcher la bride sur le cou des développeurs en 2021, en leur permettant de mettre dans leur app un lien menant à leur site web. Précédemment, des services comme Netflix ou Spotify, qui avaient décidé de ne plus utiliser le système d'In-App au vu de la commission demandée par Apple, étaient dans l'impossibilité d'afficher quoi que ce soit dans leur app — message ou lien — qui suggère d'aller voir ailleurs.

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Ce n'était pas suffisant aux yeux des plaignants qui veulent afficher dans leur app les autres tarifs ou promotions disponibles à l'extérieur de celle-ci. C'est sur ce point qu'Apple pourrait être amenée à faire de nouvelles concessions. Il y a un an, la Commission européenne avait réduit le champ de son enquête autour de ce contentieux précis.

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Bruxelles maintient la pression sur l'App Store en resserrant son enquête 🆕

avatar Mageekmomo | 

@Glop0606

L’analogie s’arrête très vite : un loyer c’est fixe, une commission sur les ventes non.
Une charge fixe qui s’amortit n’a rien à voir avec une commission sur les ventes, qui n’a pas de limite.

Mis à l’échelle de Spotify vs Apple Music c’est colossal et ça fait une vraie concurrence déloyale.

Et surtout ce n’est pas comme si Spotify avait le choix : il y a 1 seul centre commercial.

avatar Glop0606 | 

@Mageekmomo

Les commissions doivent être en effet réguler si les acteurs n’arrivent pas à s’entendre (même si ça me pose un problème philosophique sur la liberté de prix mais c’est un autre débat) mais où je me permets de ne pas être d’accord avec vous il n’y a pas qu‘1 seul centre commercial. L’autre a mondialement 60/70% des utilisateurs.

avatar byte_order | 

@Glop0606
> mais où je me permets de ne pas être d’accord avec vous il n’y a pas qu‘1 seul
> centre commercial. L’autre a mondialement 60/70% des utilisateurs.

Cela serait comme dire qu'un magasin Leclerc n'est pas en position de monopole parce qu'il "suffit" que le client revende sa voiture Leclerc pour acheter une voiture Carrefour pour pouvoir aller dans "l'autre" centre commercial, celui de Carrefour.

C'est un peu facile d'oublier cet énorme frein à la mobilité entre les deux "centre commerciaux". Les plateformes mobiles, contrairement aux véhicules pour aller faire vos courses, ne sont pas interopérables avec n'importe quel store d'apps / centres commerciaux.

avatar Mageekmomo | 

@byte_order

Android et iOS ca ressemble plutôt à 2 pays où 2 régions différentes. On peut y aller comme on veut mais changer de maison et déménager ça coûte cher et c’est compliqué.

avatar Krysten2001 | 

@Mageekmomo

Voilà merci.

Byte_order et ses comparaisons…

Les gens peuvent aller ailleurs 😉

avatar Mageekmomo | 

@Krysten2001

Mais c’est cher et compliqué de quitter là où on habite. Et c’est comme dire « iOS, tu l’aimes ou tu le quittes », c’est fermer les yeux sur ce qui pourrait être amélioré sur la plateforme pour qu’elle convienne à ce que les usagers ont envie d’en faire.

avatar Krysten2001 | 

@Mageekmomo

J’ai pas dis que ça l’était pas mais que c’était possible. On ne met pas un couteau sous la gorge pour venir sur iOS…

avatar byte_order | 

@Krysten2001
> Les gens peuvent aller ailleurs

Dans ce cas, vous aussi vous pouvez quitter la Belgique pour sortir de cette UE que vous détestez tant depuis qu'elle ose s'attaquer à votre mama... pardon, marque préférée.

Si vous voulez jouer à du relativisme, cela marche aussi dans ce sens.

avatar Krysten2001 | 

@byte_order

Sauf que moi je ne suis pas parti sur «  oh la Belgique c’est moisi, changeons là en une dictature ».

Non, on change/ améliore les choses. Vraiment pas ce qu’on a fait avec iOS.

Néanmoins, la comparaison comme quoi c’est un pays est tout à fait correct. On peut passer de iOS à Android facilement.

avatar byte_order | 

@Krysten2001
> Non, on change/ améliore les choses. Vraiment pas ce qu’on a fait avec iOS.

Vous est-il venu un seul moment à l'esprit que les députés européens qui ont voté cette DMA pense exactement faire la même chose, changer et améliorer les choses.
La nuance c'est que eux le fond pas du point de vue d'un fan d'Apple mais en tant qu'élus, ils décident si c'est dans l'intérêt des citoyens européens, qui ne sont pas tous des fans d'Apple, certains ne sont pas *que* des consommateurs, ce sont aussi des entreprises, certaines sont dans le domaine numérique, certains sont des banques, des éditeurs d'apps et de service, etc.

Encore une fois, cessez de prendre votre nombril pour le centre d'intérêt du régulateur de marché. Vous n'êtes qu'un consommateur lambda, l'UE s'occupe des intérêts de bien plus de gens que du seul consommateur amateur d'Apple.

> Néanmoins, la comparaison comme quoi c’est un pays est tout à fait correct.
> On peut passer de iOS à Android facilement.

On ne passe pas *facilement* d'un pays à un autre. Assez ironiquement, y'a guère qu'en EU qu'on passe facilement, en voyage temporaire, d'un pays à un autre. Dans l'immense majorité des autres pays, vous ne pouvez pas y immigrer si facilement que cela, non. Même dans l'UE, au bout de 6 mois, vous avez des démarches à faire, normalement, ce que beaucoup semble avoir choisi d'oublier.

Vous confondez avec visiter en touriste un autre pays.
Quand on change de marque de smartphone, ce n'est pas du tourisme. On quitte l'ancien, on déménage (à commencer par pas mal de nos données et photos, d'ailleurs).

avatar Krysten2001 | 

@byte_order

« La nuance c'est que eux le fond pas du point de vue d'un fan d'Apple mais en tant qu'élus, ils décident si c'est dans l'intérêt des citoyens européens »

Si ça l’était vraiment, ils auraient certaines règles de l’app store et vous le savez très bien. Surtout en voyant android.

Et si c’était dans l’intérêt des citoyens -> referendum.

Et surtout que ça se verrait sur les ventes si les gens n’étaient pas content d’iOS.

« Encore une fois, cessez de prendre votre nombril pour le centre d'intérêt du régulateur de marché. Vous n'êtes qu'un consommateur lambda, l'UE s'occupe des intérêts de bien plus de gens que du seul consommateur amateur d'Apple. »

Tout comme vous et votre pensée unilatérale.

avatar fte | 

@Krysten2001

"Non, on change/ améliore les choses. Vraiment pas ce qu’on a fait avec iOS."

Énorme biais que voilà. Parce qu’une évolution va dans ton sens elle améliore les choses pour tout le monde mais quand une évolution ne va pas dans ton sens c’est une régression pour tout le monde. Et d’user de mots tels que dictature.

Tu n’es qu’un anonyme dans une foule. Le bien commun n’est pas calqué sur tes désirs.

avatar Krysten2001 | 

@fte

Ah bon ?

Je pense qu’à moi ?

Revoyions les bases. Est-ce que cette loi va dégrader ou améliorer l’expérience d’iOS ? Va t-elle rendre la vie des citoyens européens plus simple,… ?

Non.

avatar fte | 

@Krysten2001

" gens peuvent aller ailleurs 😉"

Certes. Mais toi qui critique tant l’EU et ses lois, que fais-tu encore en EU ? Tu peux aller ailleurs. Personne ne t’oblige à rester. Et pourtant tu ne pars pas. Et pourtant tu ressors ce conseil que tu ne suis pas en le réchauffant encore et encore et encore.

La dissonance cognitive n’est pas mortelle, tu as beaucoup de chance. Ça rend bête par contre, fais attention.

avatar Krysten2001 | 

@fte

Car fort heureusement il y a plus de positif que de négatif peut-être ?

Par contre, vous, vous passez votre temps à dénigrer la partie centrale de l’iPhone alors qu’il y ailleurs 😉

avatar byte_order | 

@Mageekmomo
> Android et iOS ca ressemble plutôt à 2 pays où 2 régions différentes.
> On peut y aller comme on veut

Euh, on ne peut pas aller exactement comme on veut dans n'importe quel autre pays, hein.

Ne pas prendre la liberté de mouvement au sein de l'UE comme une situation normale. L'immense majorité de la population mondiale ne vit pas la même liberté d'aller et venir dans d'autres pays.

> changer de maison et déménager ça coûte cher et c’est compliqué.

Oui. Mais de voiture aussi, surtout si c'est juste pour pouvoir aller dans un autre supermarché.

Bref, derrière ces analogies, il s'agit "d'énorme frein à la mobilité" du consommateur.

avatar Appleseed | 

@byte_order
"C'est un peu facile d'oublier cet énorme frein à la mobilité entre les deux "centre commerciaux"."

Connexion à un compte Spotify depuis l'appli sur iPhone: identifiant, mot de passe.
Connexion à un compte Spotify depuis l'appli sur Android: identifiant, mot de passe.
Connexion à un compte Spotify depuis le web: identifiant, mot de passe.
Connexion à un compte Spotify depuis le soft de Spotify sur une UC: identifiant, mot de passe.
Vous pouvez même faire un combo: Connexion depuis votre navigateur internet à votre compte Spotify depuis un iPhone: identifiant, mot de passe.

Quel frein !!!

---

"Encore une fois, cessez de prendre votre nombril pour le centre d'intérêt du régulateur de marché. Vous n'êtes qu'un consommateur lambda, l'UE s'occupe des intérêts de bien plus de gens que du seul consommateur amateur d'Apple."

Conseil que vous devriez appliquer à 90% de vos messages au raisonnement unilatéral.
Vous et vos désirs n'êtes pas non plus le nombril du monde.

avatar MGA | 

@Mageekmomo

Dans les centres commerciaux la quasi-totalité des loyers intègre une part variable sur le CA.
Et les charges de fonctionnement sont refacturées et peuvent être plus élevées que le loyer.
Au final charges de fonctionnement du centre + loyer fixe et/ou % du CA.

avatar byte_order | 

MGA

Oui, mais y'a *plusieurs* centres commerciaux, dont concurrence entre eux, donc concurrence sur les conditions. Une boutique qui veut s'installer dans un centre commercial d'une ville a rarement le choix que d'un seul centre commercial pour cela.
Et elle garde aussi la possibilité de s'installer en dehors d'un centre commercial, donc en vente directe avec les consommateurs.

avatar Mageekmomo | 

@MGA

Oui je sais, mais on essaye de prendre des comparaisons simples 😌

avatar Appleseed | 

@Mageekmomo
"Et surtout ce n’est pas comme si Spotify avait le choix : il y a 1 seul centre commercial."

Non.
Il est possible de souscrire un abonnement à Spotify en dehors de l'appstore sur lequel Apple ne touchera RIEN.
Pas besoin de passer par Apple pour vous abonner.

avatar Arnaud33 | 

@Glop0606

Je reprend ton exemple, tu achètes un jeux vidéos dans ce centre commercial avec galerie marchande.
Le jeu est affiché à 80€ dans le petit magasin de la galerie marchande qui paie son loyer pour avoir accès au toilette, à l’eau, à l’électricité … et 60€ dans la grande surface situé à 30 mètres en promo des sa sortie . Alors moi je me dis ils sont idiot de ne pas concurrencer la grande surface en se mettant au même prix , et bien non il n’en on pas le droit , car l’éditeur du jeu vidéo interdit les promotions sur ce jeu à la petite boutique qui n’a pas beaucoup de force mais ne peut rien face a la grande surface qui est tellement puissante que l’on ne peut rien leur dire .

avatar nomatech | 

Vous avez vu des magasins afficher le tarif de leurs concurrents pour leur proposer d’aller acheter ailleurs parce qu’ils sont moins cher ?
😳😳😳
On voit un problème avec le même état d’esprit pour les agriculteurs :

L'article 63 du Traité de Fonctionnement de l'Union Européenne (TFUE) :
CHAPITRE 4
 : LES CAPITAUX ET LES PAIEMENTS
Article 63 (ex-article 56 TCE)
1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.
2. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux paiements entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

Le diable est toujours dans le détail : lisez bien les deux dernière phrases : "et entre les États membres et les pays tiers sont interdites"
Conséquences concrètes : les produits hors Union européenne peuvent rentrer en concurrence frontale avec nos producteurs agricoles et toutes nos industries... sans être soumis à nos normes et contraintes financières !!!!!!!!
C'est le cas de filières des œufs Ukrainiennes, des poulets aux hormones... et de tous ces produits bourrés de pesticides interdits en France comme ailleurs dans l'Union européenne, à des prix impossibles à concurencer !!!!

Les technocrates de Bruxelles veulent imposer leur modèle d’exercer une activité commerciale privée 😰 ça s’appelle une dictature…

avatar Mageekmomo | 

@nomatech

Déjà c’est HS
Et relis bien, ça ne parle que de la circulation des capitaux ton extrait, pas des denrées alimentaires

avatar Adodane | 

@nomatech

L'article 63 c'est pour les capitaux et les paiements, pas pour la libre circulation des marchandises hors UE évidemment !
Pour ça il y a les accords au cas par cas.

avatar koko256 | 

@nomatech

Dans ce cas là, c'est juste Apple Music qui n'est pas facturée à 30/15% c'est tout. Si Apple facture Apple Music (sans les rendre de manière caché) alors pas de problèmes. Mais vu la faible rentabilité (ce qui m'étonne toujours ceci dit) ils ne peuvent pas.

avatar hptroll | 

@nomatech

“Les technocrates de Bruxelles veulent imposer leur modèle d’exercer une activité commerciale privée 😰 ça s’appelle une dictature.”

N’importe quoi. Ouvre un dictionnaire pour savoir ce qu’est une dictature.
Et les phrases du Traité que tu cites n’ont strictement rien à voir avec la possibilité d’acheter des produits de l’extérieur de l’UE sans l’application de tarifs et normes européennes.

avatar fte | 

@nomatech

"Les technocrates de Bruxelles veulent imposer leur modèle d’exercer une activité commerciale privée 😰 ça s’appelle une dictature…"

Le Code des Obligations est une dictature ? Réguler un marché est une dictature ? Deux ans de garantie légale est une dictature ? La garantie sur les véhicules ne pouvant pas être invalidée par le constructeur parce que tu as effectué les services annuels chez un garagiste non affilié à ce constructeur est une dictature ?

Ton message est complètement perché. Je vais supposer que tes propos ont dépassé ta pensée, l’autre alternative étant des propos d’une crétinerie improbable de la part d’une personne éduquée.

avatar byte_order | 

@nomatech
> Vous avez vu des magasins afficher le tarif de leurs concurrents pour leur proposer
> d’aller acheter ailleurs parce qu’ils sont moins cher ?

Non.
Par contre des magasins qui distribuent des produits *DANS* lequel le consommateur pourra trouver comment acheter ailleurs, oui, tous les jours : les journaux vendus ont une page décrivant comment s'abonner en direct, certains produits ont dans leurs boites une information sur comment acheter en direct, par exemple les boites de dosettes Nestlé.

Pourquoi tolère-t-ils cela !?
Simple : parce que avoir ces produits dans leur magasin est un produit d'appel (pas de faut de typo ici, hein !). Ne pas l'avoir c'est prendre le risque que le consommateur aille ailleurs. Ces produits sont en fait des killer-produits. Imaginez-vous un supermarché actuellement ne distribuant aucune marque de Coca, en particulier la plus connue d'entre elle ?

Spotify, tout comme Google Maps d'ailleurs, a largement participé à vendre des iPhones, au profit d'Apple. Avant qu'Apple ne lance Apple Music, ne pas avoir Spotify dispo sur son iPhone était un risque plus élevé pour Apple que pour Spotify. Pour Netflix c'est encore pire, le service datant carrément d'avant les iPhones ! Quand à Google Maps, c'est une évidence que sa disponibilité a fait vendre des iphones pour remplacer à la fois le dumbphone *et* le GPS dédié, demandez donc à TomTom et Garmin ce qu'ils en pensent !

C'est vue comme quoi Apple mérite tout à elle même est fausse. Sans apps, en particulier sans les killer apps, ses iPhones ne se seraient pas vendus aussi bien, loin de là.

Le hic pour Spotify, c'est que cela a tué l'iTunes Store d'Apple en plus de soutenir les ventes des iPhones, dont Apple estime que Spotify ne lui a rien apporté. Pour le consommateur, c'est différent, il est clair qu'il a largement préféré l'idée de pouvoir accéder à un catalogue immense en mobilé plutôt que de devoir acheté chaque morceaux avant de pouvoir l'écouter...

avatar Bigdidou | 

Pour survivre, Spotify ferait mieux d’améliorer son service au lieu de s’accrocher à ce combat stérile où les autres ne le suivent visiblement pas.

C’est le dernier sans offre lossless, ses playlists formidables, qui m’y faisaient rester, sont rattrapées aujourd’hui par Deezer et TIDAL (Qobuz, toujours aussi nul, Apple, je suis en train de tester, ça a l’air bien aussi), et je n’y vois pas un catalogue particulièrement intéressant.

Quant au discour de Spotify autour des « valeurs », il est aussi cynique que celui d’Apple. Des podcasts discutables montrent bien que les valeurs de Spofify, c’est que tant que ça rapporte…

avatar fte | 

@Bigdidou

"Pour survivre, Spotify ferait mieux d’améliorer son service au lieu de s’accrocher à ce combat stérile où les autres ne le suivent visiblement pas."

Spotify devrait absolument améliorer sa proposition. Aucun doute.

Mais Spotify subit néanmoins une concurrence biaisée par le fait qu’Apple a une proposition qui n’est pas soumise à un prélèvement sur ses ventes alors que celle de Spotify l’est, que qu’Apple dans sa folie de l’hypercontrôle oblige Spotify a passer par son système d’abonnement tout en l’empêchant de parler d’une autre proposition, alors que Spotify qui n’est pas Apple propose un service à des clients qui ne sont pas Apple à destinations d’appareils qui n’appartiennent pas à Apple en utilisant des serveurs qui n’appartiennent pas à Apple et des connections internet qui n’appartiennent pas à Apple et qu’Apple a effectué 0 heures de travail facturable, mais nous clients de Spotify propriétaires de nos terminaux et abonnés à un fournisseur de connectivité internet pas Apple pour écouter de la musique depuis des serveurs pas Apple nous devons verser une commission à Apple. WTF !

Bref. On verra si oui ou non il y a concurrence déloyale. Un jugement sera rendu, le droit sera consulté et appliqué, et on saura.

Pour ma part je trouve que ça y ressemble beaucoup. Pour ma part, j’aurais estimé le coût réel pour Apple de distribuer Spotify sur sa boutique en ligne, j’aurais estimé le montant total de la commission d’Apple depuis le premier jour de la présence de Spotify dans la boutique, effectué une soustraction, ajouté une amende de quelques pour-cent du chiffre d’affaires d’Apple en EU, et envoyé la facture payable à 30 jours. Un demi-milliard, je trouve ça très léger.

Quant aux autres qui ne suivent pas Spotify, soulignons qu’il n’y a pas d’actions groupées en EU, que les autres sont bien plus petits que Spotify et n’ont peut-être simplement pas les moyens d’attaquer Apple, peut-être même du fait de cette concurrence peut-être distordue.

Peut-être aussi que les améliorations de Spotify tardent parce qu’ils ont moins de moyens du fait de cette concurrence peut-être distordue.

Et peut-être aussi que l’interface d’Apple Music est à chier parce qu’Apple ne subit pas autant de concurrence qu’elle le devrait parce que peut-être distordue.

avatar Bigdidou | 

@fte

« Mais Spotify subit néanmoins une concurrence biaisée par le fait qu’Apple a une proposition qui n’est pas soumise à un prélèvement sur ses ventes alors que celle de Spotify l’est, que qu’Apple dans sa folie de l’hypercontrôle oblige Spotify a passer par son système d’abonnement tout en l’empêchant de parler d’une autre proposition »

Ben si : une app juste d’accès au service est possible. Si Spotify n’a pas besoin d’exposition et se suffit à lui même, ça devrait suffire.
Plein de services font comme ça.
Tu lances l’app : log et mot de passe, rien d’autre.

Il y a quand même un côté un peu contradictoire dans ta proposition.
D’un côté c’est Apple qui profite de la notoriété de Spotify pour créer de la fréquentation dans son store et pas Spotify qui profite de l’exposition.
Et d’un autre côté, il serait gênant pour Spotify, qui n’aurait pas besoin d’exposition, de se passer dans son app de toute référence à un abonnement, que les clients peuvent quoiqu’il arrive prendre sur le site de Spotify ?

avatar fte | 

@Bigdidou

"D’un côté c’est Apple qui profite de la notoriété de Spotify pour créer de la fréquentation dans son store et pas Spotify qui profite de l’exposition.
Et d’un autre côté, il serait gênant pour Spotify, qui n’aurait pas besoin d’exposition, de se passer dans son app de toute référence à un abonnement, que les clients peuvent quoiqu’il arrive prendre sur le site de Spotify ?"

Il y a une clause dans les machins de publication qui dit que si un abonnement pour un service il y a, l’option abonnement par Apple doit être proposée. Je suppose que dans quelques cas, cette clause a été négociée à coup de clé à molette dans la gueule d’Apple.

Pourtant l’option pas par Apple, elle, ne peut pas être proposée dans l’application.

Cette clause a-t-elle été abrogée depuis que j’ai arrêté de m’en soucier ?

Après, ça restera spéculatif je suppose, ce serait intéressant de faire une étude de marché pour tester l’hypothèse d’un abandon d’iOS par Spotify ou Netflix et voir combien de clients changeraient de téléphone pour un Android à court ou moyen terme, et combien se désabonneraient de ces services. Qui morflerait le plus ? Chez les jeunes, c’est assez clair je crois, Spotify est plus important que la marque du téléphone. Je crois.

Mais qu’importe, ce n’est pas vraiment le sujet. Le noeud du problème est qu’Apple fourni un service équivalent qui n’est pas soumis à la même ponction, assorti de l’interdiction aux concurrents de faire mention de la possibilité de s’abonner hors de la ponction, et il semble que ce soit se point qui soit sur le point d’être jugé et condamné anti-concurrentiel.

C’est certain que c’est plus facile de proposer un service économiquement viable en faisant 5% de marge que de devoir faire 20 ou 35% de marge parce qu’il y a une surtaxe de 15 ou 30% que le concurrent ne doit pas payer.

avatar Bigdidou | 

@fte

« Il y a une clause dans les machins de publication qui dit que si un abonnement pour un service il y a, l’option abonnement par Apple doit être proposée. »

Dont acte, ça change la donne, et je ne la connaissais pas.

Mais pour l’accès à quels médias ?
J’ai quand même un peu un doute…
J’ai plein de revues professionnelles (médicales) ou l’app n’est qu’un portail au service sans la moindre mention…

Pareil pour Amazon et les Kindle : pas pour rien qu’on ne peut pas les acheter dans l’app ni s’y abonner…

Pour TIDAL j’ai du m’abonner sur le site (jamais vu comment faire sur l’app) ; idem à l’époque sur Qobuz (pour ce dernier je crois que ça a changé).

Google drive, à part sur le site…
YouTube sans pub/YT Music on peut s’abonner sur l’app direct ?

Donc, bon…

avatar byte_order | 

@Bigdidou

---
3.1.3 Other Purchase Methods: The following apps may use purchase methods other than in-app purchase. Apps in this section cannot, within the app, encourage users to use a purchasing method other than in-app purchase, except as set forth in 3.1.3(a). Developers can send communications outside of the app to their user base about purchasing methods other than in-app purchase.
---

"In-app purchase" étant, de facto, celle d'Apple, pour l'instant.
Et la possibilité de promouvoir d'autres méthodes d'achats est limitée aux seules apps de type "reader", une modification récente imposée à Apple par... non non, pas l'UE, la justice américaine !

Tout comme la possibilité d'afficher un lien renvoyant l'utilisateur vers un site web. Là aussi, imposée par la justice... américaine, mais de toute façon également imposé (en fait, l'empêcher est interdit) par la DMA.

Ces modifications sont récentes. Janvier 2024.

Tandis qu'en 2017 (5 ans après les débuts de Spotify, déjà) c'était :

---
3.1.1 In-App Purchase:

If you want to unlock features or functionality within your app, (by way of example: subscriptions, in-game currencies, game levels, access to premium content, or unlocking a full version), you must use in-app purchase. Apps may use in-app purchase currencies to enable customers to “tip” digital content providers in the app. Apps may not include buttons, external links, or other calls to action that direct customers to purchasing mechanisms other than IAP.
3.1.3 Content-based “Reader” Apps: Apps may allow a user to access previously purchased content or content subscriptions ([...]), as well as consumable items in multi-platform games, provided that you agree not to directly or indirectly target iOS users to use a purchasing method other than IAP, and your general communications about other purchasing methods are not designed to discourage use of IAP.
----

Une règle jugée abusive que 5 ans plus tard. 10 ans d'impunité !

avatar Bigdidou | 

@byte_order

Oui, donc des apps « portail » sans la moindre proposition autre qu’un login ont toujours été possibles, non ?

Déjà quand ces trucs sont en français, ça me dépasse, alors en anglais…

avatar byte_order | 

@Bigdidou

Non. Y'a même une règle générale qui indique que l'app doit avoir une fonctionnalité incluse.
Mais lorsque Netflix puis Spotify ont fait sécession des achats in-app, Apple n'a pas osé banir ces apps qui, désormais, sans action complémentaire, ne proposent aucune fonction, car ils s'agissait (et toujours aujourd'hui) de killer-apps, que les consommateurs ne comprendraient pas pourquoi Apple banirait ces apps pour beaucoup essentiels.

Du coup, Apple a introduit une exemption faite sur mesure, qu'elle a appeler "Reader" apps. Dont la définition c'est élargi au fur et à mesure que la pression d'autres services a forte audience l'a contrainte d'élargir le périmètre de l'exemption.

Pour les autres apps, elle continue d'interdire qu'une app n'ait aucune fonction de base sans qu'un paiement complémentaire soit effectué.

avatar Bigdidou | 

@byte_order

Merci pour cette historique très claire.
Quelques remarque, mais suis trop cassé ce soir…

avatar debione | 

Puisque l'on est dans les analogie, je ferai la suivante avec les magasins:
Est-ce que l'on peut mettre une petite ligne sur un emballage de biscuit, faisant la promotion que si on se connecte à biscuit.fr on peut avoir un paquet gratuit via le site? Sans passer par le magasin dans lequel on a acheter le paquet, qui du coup perdra une vente?

avatar fte | 

@debione

Oui on peut. Ou du moins je l’ai vu des tas de fois.

avatar debione | 

@fte:

Badoum-Tzaaa!!!!
^^

avatar byte_order | 

@debione

Sur l'emballage, c'est rare, mais *dans* le packaging, assurément.
C'est le cas de plein de produits de grandes marques, ainsi que dans les journaux et magazines que l'on trouve dans nos supermarchés, sans que ceux-ci les interdisent ou ne déchirent ces informations ni ne réclament une commission sur ces ventes en direct faite après l'achat d'un article dans leurs rayons.

avatar debione | 

@byte_order:

Tu enfonces une porte que j'avais laissé grande ouverte! :)

avatar byte_order | 

@debione

Pour info, le nom de domaine biscuit.fr est à vendre ;-)

avatar v1nce29 | 

Bien. Ils vont peut-être réfléchir plus sérieusement à leurs nouvelles conditions d'accès aux stores concurrents.

avatar Arthegor | 

On reprend souvent l’argument du centre commercial ici, en disant que l’AppStore est le seul centre commercial, mais c’est faux, je pense.

Le centre commercial est iOS. Un autre centre commercial serait Android. Donc deux centres commerciaux au minimum.

D’ailleurs paradoxalement c’est le chemin qu’a pris le DMA, toutes les mesures d’ouverture ne concernent qu’iOS et non iPadOS, donc dans sa logique elle admet que l’AppStore n’est pas le centre commercial, sinon iPadOS, TvOS, WatchOS qui eux aussi ont l’AppStore serait aussi concerné par toutes les demandes.

Concernant le débat de qui a aidé qui (l’AppStore Spotify a émergé ou Spotify a popularisé l’AppStore), c’est sans fin, mais une chose et sur, c’est que Spotify comme tous les développeurs d’applications iOS dépendent d’Apple et de son bon vouloir. Ils ne sont en aucun cas salariés d’Apple, plus comme des Youtubeurs/chauffeur Uber dans le sens où leur activité vient se greffer à un système qu’il ne contrôle pas. Si demain Apple venait à décider d’un coup qu’il est désormais impossible d’installer d’autres applications que celle livrée par défaut sur leurs produits (un mouvement suicidaire certes), tout le marché serait détruit et personne ne pourrait rien y changer (pas même les états, le DMA s’appuie sur une possibilité existante, mais si elle ne l’est plus c’est fini comme pour les PWA).

avatar debione | 

@Arthegor"
"Le centre commercial est iOS. Un autre centre commercial serait Android. Donc deux centres commerciaux au minimum."

Sur Android il y a moult centres commerciaux, vendeurs indépendants. La même chose sur MacOs, Windows ou Linux.
Si vous voulez faire une analogie du genre, alors iOs/Android/MAcos/Windows/Linux sont des terrains à bâtir, dans lequel on va retrouver des appartements, des bureaux, des studios d'enregistrement et accessoirement des magasins.
Et l'analogie ici ce serait que Paris interdise absolument tout ce qui n'est pas le fruit d'entreprise parisienne/française... Un peu comme si Orly interdisait aux Boeings d'atterrir parce que pas le fruit d'une entreprise locale.

avatar Arthegor | 

@debione

Pas exactement selon moi. La grande différence entre Android et iOS est que iOS est un système tout en un conçu par Apple et l’AppStore est un composant de ce dernier comme l’application téléphone ou photos. À contrario, ce que l’on appelle communément Android dans le grand public est dans les fait la distribution de Google du projet AOSP.

Revenons à notre comparaison, pour moi iOS est le centre commercial dans lequel il n’y a qu’une boutique (actuellement), l’AppStore. À contrario, AOSP est un terrain de construction comme GNU/Linux où Google as construit son centre commercial, Android avec le Play Store (quasiment la totalité des smartphone Android), mais sur ce terrain qu’est AOSP d’autre ont aussi construit leur centre commercial, par exemple GrapheneOS qui diffère de la distribution de Google car par défaut elle n’en intègre pas les composants.

avatar byte_order | 

@Arthegor
> D’ailleurs paradoxalement c’est le chemin qu’a pris le DMA, toutes les mesures
> d’ouverture ne concernent qu’iOS et non iPadOS, donc dans sa logique elle admet
> que l’AppStore n’est pas le centre commercial, sinon iPadOS, TvOS, WatchOS qui eux
> aussi ont l’AppStore serait aussi concerné par toutes les demandes.

La logique de la DMA est de ne s'appliquer qu'au contrôleur d'accès à une plateforme jugée suffisamment majeure. iPadOS, tvOS, watchOS sont en dessous des seuils fixés, à 10% de la population européenne, il me semble.

Rien à voir avec une soit-disante reconnaissance que le "store" est en fait la plateforme. Au contraire, puisque justement, pour les plateforme au dessus de ce seuil, l'UE *impose* l'absence d'entrave à la liberté de concurrence entre plusieurs stores, preuve de l'exact contraire à ce que vous dites : elle ne veut pas d'une plateforme = un store unique pour toute plateforme dont l'audience est majeure.

> c’est que Spotify comme tous les développeurs d’applications iOS dépendent d’Apple
> et de son bon vouloir.

Spotify a des abonnés utilisant d'autres plateformes que iOS, donc non, ils ne dépendent pas autant que vous l'affirmez. Une part de leur chiffre d'affaire est sous le bon vouloir d'Apple, oui, mais pas la totalité, fort heureusement.

Et fort logiquement, ils cherchent a réduire cette épée de damoclès qui pèse sur cette partie. Comme n'importe quelle entreprise cherchera a limité une trop fort dépendance à une entité tierce.

> le DMA s’appuie sur une possibilité existante

Hein ?
Non. Le DMA impos qu'une possibilité existe. Si elle n'existe pas, elle doit le devenir, point.
Sinon cela viole les règles de la DMA.
Si y'a que sur iOS que vous voyez des changements, c'est juste parce ces possibilités existaient déjà sur les autres plateformes, mais pas encore sur iOS.

> c’est fini comme pour les PWA

Le DMA n'impose pas, de toute façon, le support des PWA sur toute plateforme majeure.

avatar Arthegor | 

Oui donc la Commission Européenne a bel et bien considéré que le centre commercial était iOS, et non l’AppStore. Ça que veut la Commission Européenne est que le centre commercial iOS ai plusieurs boutique en son sein, ce que personnellement je trouve absurde (un peu comme si un centre commercial exclusivement dédié à Samsung ouvrait, regroupant plein de boutiques toutes appartenant à Samsung avec leurs différentes gammes de produits, et que l’on obligeait Samsung à accepter des boutiques de Google par exemple ou de Microsoft).

Oui pour Spotify en effet ce n’était pas le meilleur exemple, mais une façon selon moi de réduire l’été de Damoclès est tout simplement de ne pas aller sur ce marché. Dans une relation commerciale par exemple, si je vends mon produit chez Auchan et que ces derniers se mettent à vouloir un pourcentage démesuré de mon produit, je vais rompre le contrat qui nous lie et aller proposer mon produit à Carrefour.

Non ce que le DMA impose (de ce que j’ai compris) est que toutes plateformes disposant d’un store permettant de télécharger du contenu permettent la distribution de contenu par d’autres moyens que ce store. Si demain, Apple décide donc qu’il n’y a juste plus aucune possibilité de télécharger du contenu sur iOS (comme à l’époque des premiers iPhone avant l’AppStore), elle perdra une somme colossale d’utilisateur et mettra aussi une somme colossale de développeurs en grande difficulté, mais le DMA ne pourra pas s’y opposer, car il partira d’un postulat qui n’existe plus (la création d’application pour iOS).

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