On en parlait hier, le feuilleton judiciaire qui oppose Apple Computer à Apple Corps a repris à Londres. La première journée a vu la maison de disques de Beatles attaquer la Pomme californienne sur l'utilisation des logos. La première accuse la seconde de ne pas respecter un accord signé en 1991 sur ce point. Au terme de cet accord, censé notamment permettre de distinguer clairement les deux logos, il était convenu que la société britannique serait symbolisée par une pomme verte intacte. Or selon l'avocat d'Apple Corps, une publicité pour iTunes Music Store aurait utilisé un logo trop similaire. Il a également rappelé que lors du lancement du music store, Steve Jobs avait insisté sur un point : acheter sur iTunes ou dans un magasin, c'était du pareil au même. Enfin, il a expliqué qu'Apple Computer aurait approché Apple Corps il y a quelque temps, proposant alors 1 million de dollars pour le rachat de la marque et du logo, preuve selon lui que le fabricant californien avait conscience de l'accord passé. Bref, nous voici embarqués pour le feuilleton de ce début de printemps.

Apple proposera d'ici la fin de la journée une mise à jour pour iPod 5G et iPod nano. Parmi les nouveautés, cette version du firmware intègre une fonctionnalité permettant aux parents de brider le son du baladeur de leur progéniture. Les utilisateurs pourront (dés)activer cette fonctionnalité via un simple code.

[MAJ] La mise à jour est disponible au téléchargement. Apple en a profité pour mettre en ligne une page sur les sur les conditions optimales d'écoute avec iPod. D'après nos tests, cette mise à jour ne corrige toujours pas les problèmes de RDS avec l'iPod Radio Remote.

Si vous trouvez que l'iPod est un peu perdu perché sur l'iPod Hi-Fi, passez votre chemin et ignorez le Geneva Sound System. On devrait d'ailleurs dire "les" Geneva Sound System. Développés par Geneva Labs, les deux systèmes sonores, disponibles en blanc, en noir ou en rouge, embarquent un dock pour le baladeur d'Apple, un lecteur CD, un tuner FM et des entrées audio. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, paraît-il, le tout est piloté par une télécommande qui a la délicieuse idée d'être de la couleur de l'ensemble. Le modèle L (100 Watts) est vendu 599 $ ; le modèle XL est proposé à 1075 $. Il vous en coûtera encore 75 $ pour un pied assorti. Joli, mais cher, c'est sûr.

Apple poursuit son intrusion, timide encore, sur le terrain du forfait. iTunes propose en effet deux nouveaux "Season Pass", le premier pour Desperate Housewives, le second pour Lost. Pour 34,99 $, les clients du service peuvent ainsi regarder tous les épisodes de la saison de chacune des deux séries, ceux déjà disponibles, ceux à venir aussi (le téléchargement sera d'ailleurs automatique). Évidemment, ça va sans le dire donc, mais ça va mieux en le disant, tout cela n'est disponible qu'aux États-Unis d'Amérique, de l'autre côté de l'Atlantique, en-dessous du Canada, au-dessus du Mexique.

Est-ce que les autres pays européens suivront la législation française en matière d'interopérabilité des DRM ? Selon une étude de 51 pages menée par le cabinet d'analystes JP Morgan, la réponse est non. Seul le Danemark est pour l'heure "séduit " par la démarche française. La banque d'affaires estime qu'Apple tire 1 à 2 % en France de son chiffre d'affaires dans le domaine de la musique et que la firme de Cupertino a tout intérêt à suspendre sa boutique en ligne si celui-ci se trouvait malmené par les autorités françaises.

On le sait, tout le monde le dit, l'étranger regarde souvent étonné ce qu'il se passe en France. Le récent débat sur la loi DADVSI a notamment laissé songeurs de nombreux observateurs un peu partout dans le monde. Les Américains, au plus haut niveau de l'état, se sont même émus des dispositions de la nouvelle loi. John C. Dvorak, de PC Magazine, ne voit pourtant rien de si mauvais. Dans son article, il affirme, petit clin d'œil, qu'il se verrait ainsi bien s'installer en France. La France trop laxiste avec les pirates ? 150 euros, c'est une somme, affirme-t-il. Il ne voit rien de si mauvais à inciter à l'interopérabilité. Un point de vue qui est rare de son côté de l'Atlantique, on s'en doute.

Si l'internaute français a pu avoir chaud à l'occasion du débat sur la loi DADVSI, son homologue allemand n'est décidément pas à la fête. Ainsi, au terme de la nouvelle loi, les Français risqueraient une amende de 150 € au maximum s'ils téléchargent et partagent des contenus protégés par des droits d'auteur. De l'autre côté du Rhin, en Bavière notamment, c'est de la prison qui pourrait bien leur être réservé (deux années pour les "téléchargeurs", cinq années pour ceux qui partagent) si la loi est appliquée comme elle pourrait l'être l'an prochain. L'Allemagne étant l'un des pays où le piratage est le plus important (20 millions de films téléchargés illégalement par an) en Europe, ceci explique peut-être cela.