Il régnait une certaine confusion à l’assemblée nationale hier. L’examen du texte sur les droits d’auteur n’a pas pu être achevé comme l’espérait initialement le gouvernement. Le débat reprendra lors de la rentrée parlementaire le 17 janvier 2006.
Alors que le débat faisait rage à l’assemblée et que les majors tremblaient, les artistes ont enfin faire entendre leurs voix. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne parlent pas de la même voix. 13 500 artistes ont signé en faveur d’une «licence globale», fait savoir Lionel Thoumyre, responsable des nouvelles techniques à la Spedidam. Il y aurait de grands noms, mais tous préfèrent rester anonymes de peur de représailles des maisons de disque. Universal Music, Sony-BMG, EMI et Warner, ont demandé à leurs vedettes de prendre position. Francis Cabrel, Pascal Obispo, Jean-Louis Aubert, Matthieu Chedid, Rachid Taha, IAM et Helène Ségara se sont déclarés contre les deux fameux amadements et la «licence globale». Par contre, une trentaine d’artistes, notamment Vincent Delerm, Corneille, Johnny Hallyday et Autour de Lucie, ont fait savoir qu’ils étaient opposés à des sanctions contre les internautes ayant téléchargé illégalement de la musique sur Internet. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont favorables à la mise en place d’une licence globale, qui semble soudainement faire peur à bien du monde...
En attendant, il est très intéressant de voir le regard des Américains qui suivent de très près cette affaire. ars.technica qui avait examiné la loi, il y a plusieurs mois, la jugeant «plus sévère» que les mesures mises en place par l’administration américaine, est subjugué par le revirement de notre assemblée et offre à la France d’une nouvelle maxime : « Liberté, Égalité, Peetupée ?».