Les mystères de la pop-music sont impénétrables. Les Radar Brothers, faux-frères en provenance de Californie, viennent de nous livrer The Falling Leaf Pages, leur quatrième album en dix ans d’existence en tous points identique aux trois précédents. Et pourtant, le CD à peine avalé par la platine, le charme opère instantanément. Chez Jim Putnam et ses deux acolytes, on fait certes toujours la même chose, plutôt lentement pour ne rien arranger, mais on le fait bien.
Dès les premières mesures, les fans de la première heure se retrouveront tout de suite en terrain connu : une pop atmosphérique, rencontre improbable entre Neil Young et le Pink Floyd de Wish You Were Here, s’étirant langoureusement au rythme de l’escargot flâneur sur les treize titres sans faux pas qui composent ce nouveau disque. Même s’il n’atteint pas les sommets du précédent, And The Surrounding Mountains, The Falling Leaf Pages est une nouvelle fois l’occasion d’un voyage aérien au cours duquel on se prend à flotter agréablement sur ce nuage cotonneux formé par cette voix nonchalante et chaleureuse, cette guitare inimitable, ces claviers élégants et cette batterie apathique. Un nouvel album des Radar Brothers c’est un peu comme retrouver son doudou à la sortie de la machine à laver.
Des titres à écouter sur Epitonic et sur le site du label Merge Records.
Les Radar Brothers sur l’iTunes Music Store : ici et là.