Les premiers pas de Workflow chez Apple ne sont pas très encourageants

Mickaël Bazoge |

Workflow, l’indispensable application d’automatisation, a donc été acquise par Apple, une opération qui suscite tout à la fois l’enthousiasme et quelques craintes. Après le départ un peu forcé du maître du script Sal Soghoian, beaucoup s’inquiétaient légitimement du sort de l’automatisation sur les plateformes d’Apple. Craig Federighi a voulu réconforter son monde, en assurant de l’intérêt du constructeur pour ces technologies, sur macOS au moins. L’acquisition de Workflow et son passage à la gratuité sont des indications que la Pomme s’intéresse à ces technologies aussi sur iOS.

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Mais les premiers pas de Workflow sous le magistère d’Apple font craindre que l’ouverture de l’application ne soit déjà remise en cause. Dans les notes de version de la dernière mise à jour (qui date d’hier), on peut en effet lire que les actions liées à l’affichage de cartes sont désormais prises en charge par Maps, le service d’Apple.

Plus inquiétant encore, Workflow ne supporte plus les scripts permettant de consulter Street View, d’utiliser Chrome, Pocket, LINE, Telegram, Uber. Les soumissions de scripts dans la galerie de l’application (une fonction importante puisque l’on peut télécharger ces scripts pour les utiliser ou les étudier) ne sont plus non plus supportées visiblement. La galerie avec le catalogue de scripts actuels reste disponible. Apple a-t-elle l’intention de mettre en place un système de soumission « à la App Store » ?

Difficile dans ces conditions et au vu des premières restrictions de se montrer particulièrement emballé par cette nouvelle. Mais il s’agit seulement des premières heures et les choses ont sans doute besoin d’un peu de temps pour se synchroniser entre Apple et la petite équipe de Workflow qui va travailler à Cupertino. Par ailleurs, le constructeur a sans doute une idée derrière la tête, et pourquoi pas le développement d’un Automator pour iOS…

Mise à jour — Steve Troughton-Smith a une hypothèse qui vaut ce qu’elle vaut concernant la disparition de certains services comme Pocket. Apple n’aurait pas obtenu l’accord de ces développeurs avant la finalisation de l’acquisition. Peut-être que ces services reviendront au bercail après quelques discussions.

avatar byte_order | 

> La preuve que non puisque Workflow comme n'importe quelle app faisait ce qu'elle voulait.

Mais oui, les éditeurs d'applications pour iOS peuvent proposer absolument tout ce qu'ils veulent, c'est bien connu.

Jamais aucune application n'a été interdite parce qu'elle cite les marques concurrentes aux siennes, les services concurrents aux siens, de permettre l'interopérabilité avec des produits concurrents aux siens, de retrouver facilement des périphériques sans fil parce que cela laisse entendre que leurs pertes est un risque trop fréquent, parce qu'elle proposait de s'abonner à du contenu via le service de l'éditeur plutôt que de le faire via le service d'abonnement imposé de l'App Store, etc.

Non, jamais.

Osez dire qu'une application iOS peut faire ce qu'elle veut, c'est quand même être dans un sacré déni.

Apple est distributeur d'application iOS exclusif. Les règles de distribution d'applications sont donc de facto incontournables, et elles sont nombreuses. Demandez à Spotify, Peeble, Wikipedia, VLC, etc si leurs applications pour iOS peuvent vraiment faire ce qu'elles veulent.

avatar LeGrosJeanLou | 

@byte_order

"Cela ne lui donne pas pour autant le droit de limiter artificiellement l'audience de solutions concurrentes, d'autant plus qu'en tant qu'unique distributeur d'application iOS, elle fait payer (99$ par an) la promotion des applications."

Mais arrête un peu de délirer. Google et Microsoft sont à 90% de parts de marché... Qu'est-ce que tu viens me raconter là... Google et Microsoft sont partout... Workflow c'est une goutte d'eau dans leur visibilité...

avatar byte_order | 

On parle de services utilisables depuis iOS. Les parts de marché toute plateforme (magasins, dans votre analogies) confondue est majoritaire, mais pas sur la plateforme iOS.

C'est comme de dire que Coca Cola étant majoritaire dans les sodas, que le magasin Apple imposé à tout ceux qui vont faire leur course en voiture Apple a le droit d'utiliser son magasin pour limiter la demande de Coca Cola dans son magasin au profit du Cola Apple.

C'est sur que si l'on accepte de changer de voiture, y'a effectivement alors pleins d'autres magasins qui proposent du Coca Cola.
Mais devoir changer de voiture pour pouvoir avoir un produit parce qu'une marque de voiture utilise son réseau de magasin exclusif pour vous pousser a accepter de préférer l'Apple Cola, c'est une technique classique de captivité de la clientèle : maintenant que vous avez achetez *notre* voiture, il vous sera interdit de ne pas faire vos courses chez nous et donc très difficile de ne pas devoir adopter *notre* cola.

avatar LeGrosJeanLou | 

@byte_order

"Quand vous étonnerez de ne plus pouvoir trouver des dosettes de café compatibles avec les machines à café vendues, de toute marque, dans le magasin Carrefour mais uniquement celles compatibles avec les machines à café de marque Carrefour, on en reparlera, de votre analogie bancale et la liberté de défendre sa marque via son réseau de distribution comme on le veut..."

Hein ? Depuis quand Carrefour fait des machines à café ?

Par contre je peux toujours pas acheter de capsule Senseo chez Nespresso...

"Apple est éditeur d'iOS *et* d'applications pour iOS *et* distributeur _exclusif_ d'applications.
Ce rôle de distribution, cette exclusivité que personne ne lui a imposé, la met en position de monopole absolue sur la distribution d'applications pour iOS.

On parle de quoi là au juste ? Du magasin unique d'applications ? Qu'est-ce que ça vient foutre dans le débat ?

"Ici, il n'a pas de Auchan *et* de Carrefour comme magasins de produits, il n'y a que Carrefour, c'est tout.
Et cela change tout. A votre analogie ci-dessus, mais en terme de protection des consommateurs aussi.""

Euh... Si Auchan c'est l'Appstore, Carrefour ce serait pas le PlayStore des fois ?

Quelle protection des consommateurs ? Android avec son "marché ouvert" truste 99% des malwares mobiles... Donc je me sens plutôt super bien protégé sur iOS...

Et bon sang Apple n'empêche pas ses concurrents directs de développer ses propres applications concurrentes. Donc Google peut toujours racheter ITTT ou développer son propre Workflow si elle y voit son intérêt, et même exclure les services d'Apple si elle le souhaite.

Tiens, pourquoi je ne peux pas envoyer de message Facebook avec Hangouts ou Skype ? Bouh le gros abus de position dominante. Vilain Google...

Cette discussion est totalement grotesque.

avatar byte_order | 

> Hein ? Depuis quand Carrefour fait des machines à café ?

Cherchez bien, Carrefour en vend. Pas sous son nom, mais c'est bien fabriqué pour eux en marque blanche, et donc dans leur intérêt d'en vendre.

> Par contre je peux toujours pas acheter de capsule Senseo chez Nespresso...

Tant que Nespresso n'a pas d'exclusivité sur la distribution de dosettes de café, la concurrence existe, vous trouvez des capsules Senseo dans d'autres magasins.

Mais pour des applications iOS, y'a qu'un seul magasin de distribution, celui propriétaire de iOS et qui vend également des applications et des services utilisables sous son iOS. La concurrence n'existe pas.
Les abus de ce monopole sont donc possibles.

> Euh... Si Auchan c'est l'Appstore, Carrefour ce serait pas le PlayStore des fois ?

Ah, parce pour aller chercher application pour votre iPhone, vous pouvez aller sur l'AppStore ou sur le PlayStore ?!

> Quelle protection des consommateurs ?

Les consommateurs d'application pour iOS. Dire qu'ils n'ont qu'à changer de plateforme, c'est comme dire que vous n'avez qu'à changer de voiture si vous n'êtes pas content que la marque de votre voiture vous impose de prendre de l'essence que dans son réseau et en profite pour vendre *son* essence et fait en sorte que les autres essences qui vous plairaient soient rarement disponibles ou souvent dégradées arbitrairement dans ses stations.

> Donc Google peut toujours racheter ITTT ou développer son propre Workflow
> si elle y voit son intérêt, et même exclure les services d'Apple si elle le souhaite.

Et Google pourra utiliser la totalité des API de iOS y compris privées que le Workflow d'Apple va très certainement utiliser pour cela ?
Vous pariez combien ?

> Tiens, pourquoi je ne peux pas envoyer de message Facebook avec Hangouts ou Skype ?

On peut, sous Android. Bouton Share, qui ouvre toutes les applications capables d'exploiter le type de données que vous voulez partager.

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