L’embargo sur les tests des Pixels 2 a été levé aux États-Unis et tous les sites ont publié leur avis sur la nouvelle génération du téléphone conçu par Google. Un smartphone qui n’est pas disponible en France et qui, aux dernières nouvelles, ne sera pas disponible non plus à l’avenir, du moins ce n’est pas à l’ordre du jour. Résultat, les deux Pixels 2 ont beau être aussi intéressants que l’on veut, ils ne sont nécessairement pas très intéressants pour nous…

Il y aurait beaucoup à dire sur le design de ces téléphones, sur les bordures très grandes de la petite version et les bordures affinées de la déclinaison XL, sur l’aluminium doux qui ressemble à du plastique en main, sur l’absence de prise jack et la présence de deux haut-parleurs en façade, sur l’absence en revanche de recharge par induction ou encore sur la nouvelle fonction « Squeeze » qui active Google Assistant. Mais concentrons-nous sur le point fort de ces modèles : comme l’an dernier, les nouveaux Pixel excellent en photographie.

C’était la bonne surprise de la première génération, Google avait réussi à dépasser Apple et Samsung et proposer des clichés meilleurs que la concurrence. Un an plus tard, le géant de la recherche persiste et signe avec un nouvel appareil qui dépasse légèrement au dos, qui ne multiplie pas les caméras et qui promet encore une fois d’être en tête en la matière. Et ce n’est pas seulement parce que le classement DxO le dit, les exemples présentés par la presse sont souvent impressionnants.

Google se permet de faire très bien et parfois mieux que ses concurrents… en étant techniquement moins bien équipé. Contrairement à tous les iPhone haut de gamme, les deux Pixel 2 n’ont qu’un seul appareil photo au dos, devant un capteur de 12 mégapixels. Pourtant, ils proposent un mode portrait qui n’a pas à rougir face à celui des iPhone 7 Plus et 8 Plus. À l’arrière, Google exploite son capteur spécifique où chaque pixel est en fait composé de deux éléments et où la distance entre les deux pixels, même infime, suffit à calculer la profondeur de champ. Sur la caméra avant, l’entreprise fait confiance à son point fort : l’intelligence artificielle.

Plus encore qu’Apple, Google exploite des traitements plus ou moins complexes pour améliorer l’appareil photo de ses deux Pixel 2. Pour le mode HDR+, par exemple, l’appareil filme en permanence quand il est en action et quand l’utilisateur prend la photo, des calculs sophistiqués exploitent les clichés avant et après la prise pour composer une meilleure image. Au total, jusqu’à dix images différentes servent à composer une seule photo. Cela sert notamment à réduire le bruit, qui est en effet très bas sur les clichés.

Toute cette intelligence sera bientôt disponible aussi pour les développeurs d’apps Android. C’est d’ailleurs une surprise : Google a glissé une puce spéciale pour la photo dans les deux Pixel 2, nommée « Pixel Visual Core ». Cette puce n’est pas encore active, mais elle le sera avec Android 8.1 et elle permettra aux apps de bénéficier du même mode HDR+ et des mêmes traitements photo.

Comme l’an dernier donc, Google a réussi à impressionner la presse avec ses deux Pixel. Ce smartphone n’est pas parfait : l’écran du grand modèle souffre notamment d’une colorimétrie terne, inférieure à ce que propose Samsung, tandis que tout le monde relève l’absence de recharge par induction. Néanmoins, la firme de Mountain View propose manifestement une alternative solide aux principaux acteurs du marché.

Une alternative qui, comme l’an dernier, ne devrait pas vraiment avoir de succès auprès du grand public. Google a un petit peu amélioré la disponibilité de son smartphone, mais les volumes de vente devraient rester très modestes.