Un vrai-faux syndicat de développeurs pour peser face à Apple

Mickaël Bazoge |

À quelques encablures de la WWDC, une poignée de développeurs ont mis sur pied un « syndicat » qui serait en mesure de peser sur les décisions d'Apple concernant l'App Store. La Developers Union ne se vit pas réellement comme un syndicat traditionnel, avec une carte et des cotisations. Les développeurs intéressés et même les utilisateurs d'apps peuvent s'inscrire gratuitement, sans obligation d'aucune sorte. En somme, n'importe qui est invité à participer.

Ce vrai-faux syndicat a été créé par Brent Simmons, un vétéran du monde Mac à qui l'on doit NetNewsWire, MarsEdit et Vesper (l'app de prise de notes conçue avec John Gruber), Jake Schumacher qui a réalisé un documentaire sur le phénomène des apps, ainsi que les développeurs Loren Morris et Roger Ogden.

La principale revendication de ce petit groupe — qui compte 14 personnes à l'heure actuelle — est simple : qu'Apple autorise les démos sur l'App Store. Depuis le lancement de la boutique, en 2008, Apple a soigneusement évité d'offrir cette possibilité aux développeurs. Il y a deux ans, Phil Schiller le patron de la gargotte annonçait la mise en place d'un système d'abonnement qui permet de profiter d'une app gratuitement pendant quelques jours ou quelques semaines.

Mais pour en bénéficier, l'utilisateur doit activer l'abonnement, ce qui peut être un frein à l'adoption de l'application (la procédure de désabonnement n'est pas des plus intuitives non plus, lire : Comment annuler l'abonnement à une app sur l'App Store). Le groupe espère que pour les dix ans de l'App Store, Apple proposera enfin ces fameuses démos (un vœu pieux tellement le constructeur favorise l'abonnement).

La Developers Union veut aussi obtenir un partage de revenus « plus raisonnable » : la commission que prélève Apple est de 30% sur le prix de l'app, de l'achat intégré ou de l'abonnement (15% après un an d'abonnement). Récemment, Microsoft a baissé sa dîme à 5% seulement, mais il s'agit surtout d'un moyen d'attirer plus de développeurs sur le Store de l'éditeur de Windows. L'App Store d'Apple n'a pas ce problème, mais cela n'empêche pas bien sûr la Pomme de se montrer plus amicale envers ses propres développeurs.

En 2017, Apple a versé un total de 26,5 milliards de dollars aux développeurs iOS, soit 30% de plus que l'année précédente. Cette volonté de se regrouper pour mieux se faire entendre face à Apple fait écho à l'initiative lancée fin avril par la Commission européenne, qui pointe un « déséquilibre significatif » entre les développeurs et les boutiques d'apps (lire : Le plan de Bruxelles pour défendre les développeurs face à Apple et Google).

avatar fousfous | 

Je me rappelle qu'au début il y avait bien des démos pour les jeux, certes c'était des versions séparé mais elles étaient gratuites pour tester et ensuite peut-être acheter si ça plaisait.

avatar C1rc3@0rc | 

@fousfous

A ce que je sache il est toujours possible de proposer une application gratuite ou les fonctions sont bridées. Avec les achats in-app il est meme possible de passer de la version light a la version pleine...

Donc je vois vraiment pas ou est le probleme..

«La Developers Union veut aussi obtenir un partage de revenus « plus raisonnable » : la commission que prélève Apple est de 30% sur le prix de l'app, de l'achat intégré ou de l'abonnement (15% après un an d'abonnement)»

70% des revenus c'est raisonnable. Les gars n'ont qu'a se rappeler des taux que distribuent les editeurs classiques tournant plutot sous les 10%... quand c'est pas des fixes non negociables... Et puis qu'ils se rappellent pourquoi le Shareware a periclité...

Il y a bien des choses a repprocher a l'App Store, mais c'est pas les possibilité de proposer des demo, version light ou meme les tarifs...
Le plus gros probleme c'est les regles de validation a geometrie variable et la visibilité des applications/ moyen de recherche. C'est pas normal que trouver une application iOS ou MacOS doive se faire par la recherche via Google...

avatar zoubi2 | 

"C'est pas normal que trouver une application iOS ou MacOS doive se faire par la recherche via Google..."

Là, je suis d'accord.

avatar spece92 | 

Ah ces gens là auront raison d’Apple un de ces quatre
Pourquoi ils font pas ça chez Google ces ?

avatar RedMak | 

@spece92

J’aimerais t’entendre le jour ou Apple n’accepte pas ton app après 4 mois de dev (sans raison claire)! J’espère qu’ils se bâteraient aussi sur ce point et pas que les sur les domos..

avatar bibi81 | 

Pourquoi ils font pas ça chez Google

Peut-être parce que ces problématiques n'existent pas sur le Play Store !

avatar pagaupa | 

Bon courage à ces gens...
La mission n'est pas gagnée...

avatar Florian Innocente | 

Dommage qu’Apple ne détaille pas plus comment sont répartis les montants qu’elle reverse. Savoir par exemple combien d’éditeurs se répartissent la part du lion.

Ça pourrait être (trop ?) instructif.

avatar Florent Morin | 

Personne ne les force à se mettre sur l’App Store. S’ils avaient une légitimité, ce serait un vrai syndicat.

avatar armandgz123 | 

@FloMo

T’es bien content qu’il y est des app pour iPhone et iPad...

avatar PiRMeZuR | 

@FloMo

On peut espérer qu’ils le deviennent mais j’imagine que le mot syndicat a une connotation différente suivant le pays et qu’ils veulent pouvoir représenter les intérêts de personnes au statut bien différent (indépendants, entreprises, etc.).

avatar debione | 

"En 2017, Apple a versé un total de 26,5 milliards de dollars aux développeurs iOS, soit 30% de plus que l'année précédente. "

C'est rigolo cette tournure, à croire que c'est Apple qui paye les développeurs...
On pourrait la tourner de la façon suivante: En 2017 Apple à gagné 8 milliards sur le travail des développeurs... 8 milliards qui serait allé dans leurs poches si il n'y avait pas une taxe Apple....

C'est clair que cela envoie moins de rêve, mais dire sans autre forme de procès que c'est Apple qui a versé cet argent c'est comme dire que c'est ma banque qui me donne l'argent que mes clients m'ont versé. Fait arrêter avec la reprise de la com marketing d'Apple sans autre forme de procès... Apple fait ici office de banque, ils prennent de l'argent, le taxe et le redistribue.

avatar softjo | 

Il faut bien protéger les développeurs. Apple ne se gêne pas de soudainement changer une règle et couler plusieurs entreprises dont les apps sont soudainement refusées...
Ou quand Apple copie les fonctions d'une application et la rejette ensuite...
Ou quand Apple rejette une application sans aucun raison apparente, sans préciser les détails.

Tous ces cas là qui peuvent mettre des gens au chômage voir dans la rue...

Ça vous dérange tant que ça que des gens essaie d'avoir du poids face à Apple qui brasse des centaines de milliards et qui a presque le droit de vie ou de mort sur n'importe qui ?

C'est quoi votre problème ?

avatar debione | 

L'amour rend aveugle....

Après on peut débattre de la pertinence de développer de l'amour pour des objets.... ou de la pathologie...

avatar pommedor | 

"Ou quand Apple copie les fonctions d'une application et la rejette ensuite..."

Ou quand elle intègre en natif une app dispo sur cydia alors qu'elle en voulait pas sur l'app store à l'origine :)

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