La bataille des exclusivités ludiques entre Apple et Google

Florian Innocente |

Les jeux vidéos font l'objet d'une bagarre entre Apple et Google pour qui aura la primeur du prochain hit ludique. Le Wall Street Journal explique ainsi la manière dont ont été négociées les sorties l'an dernier de Plants Vs. Zombies 2 d'Electronic Arts [App Store - gratuit + AIA] et de Cut the Rope 2 de ZeptoLab [0,89 € + AIA]. Dans les deux cas, Apple a pu obtenir une exclusivité temporaire : deux mois pour le premier, trois mois pour le second. En échange, ces jeux ont profité d'une mise en avant sur l'entrée de l'App Store. Une fois la période d'exclusivité échue, le Google Play les voyait enfin arriver.

L'idée est que la plateforme qui reçoit, la première, les titres les plus courus a quelques chances supplémentaires de fidéliser ses utilisateurs. Ce dont doute cependant un analyste d'IDC interrogé sur le sujet « En termes de critères d'achat pour choisir un terminal, le jeu pèse très, très peu ». Apple et Google sont néanmoins actifs pour s'assurer une priorité sur un titre et Amazon ne cache pas procéder de même.

Le jeu est devenu un secteur incontournable comptant pour 70% des dépenses estimées l'an dernier sur un total de 16 milliards de dollars, d'après IHS et App Annie. Cette bataille pour les exclusivités s'est accentuée au fur et à mesure que les deux plateformes concurrentes se rapprochaient en terme de facilité d'accès pour les développeurs.

L'ancien directeur marketing monde de Google pour la boutique Play, Patrick Mork liste quelques avantages à la catégorie des jeux « Non seulement c'est là que les gens dépensent leur temps et leur argent mais ils font la démonstration des capacités de leurs appareils ». Pour les développeurs, cette mise en avant sur les boutiques peut multiplier par dix les volumes de téléchargements, un coup de pouce intéressant lorsque le jeu est payant.

Ce type d'accord peut se faire sur d'autres bases qu'une exclusivité. Un exemple est donné avec un jeu dans lequel des personnages aux formes du robot Android étaient vendus avec une remise. Google a donc donné plus de visibilité à ce titre dans une section.

Apple ne paye pas pour ces exclusivités, expliquent des sources proches des équipes éditoriales, elle s'en tient à un soutien promotionnel et marketing. C'est toutefois une évolution dans le travail de ces équipes qui se basaient sur leurs propres choix pour promouvoir un titre. Aujourd'hui, elle est davantage à l'écoute aussi des recommandations émises par les membres des relations développeurs.

ZeptoLab et Electronic Arts ont chacun décliné les questions du Wall Street Journal. En revanche, Gameloft, par la voix de Gonzague de Vallois, son responsable des ventes et du marketing, confirme que des discussions ont bien eu lieu avec Apple autour d'une exclusivité pour Asphalt [gratuit + AIA]. Mais en définitive, l'éditeur a préféré l'option d'un lancement simultané sur iOS et Android « Nous n'avons pas trouvé dans ce scénario ce qui aurait pu nous être utile. »

avatar manu1707 | 
Beaucoup de bruit pour rien.
avatar Florian Innocente | 
L'analyste d'IDC ne voit pas très loin... Apple a toujours défendu sa plateforme face à Android en disant que les apps sont meilleurs, plus nombreuses, de meilleure qualité, et qu'elles sortaient très souvent d'abord sur l'App Store car c'est "la plateforme de référence". Il faut bien justifier tout ca par des exemples concrets, d'où ces négociations. Cela fait parti de la com d'Apple et ça marche. Combien de fois voit-on un ami nous présenter le dernier jeu "délire top moumoutte" sur son smartphone? Si ces jeux sont dispos uniquement sur iPhone, oui, ça risque d'influencer les gens sur leurs achats sans s'en rendre compte. Tout ça participe à l'image de l'iPhone.

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