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Apprendre le français à Alexa n'a pas été chose facile pour Amazon

Florian Innocente

Thursday 14 June 2018 à 13:30 • 58

Domotique

Depuis hier, Alexa s'est officiellement mise au français. La voix à tout faire d'Amazon, concurrente de Siri et de Google Assistant, est intégrée dans les enceintes Echo et dans d'autres produits compatibles (c'est effectif à partir d'aujourd'hui pour les Sonos One via une option dans l'app du fabricant et l'installation de l'app Alexa).

Wired revient sur le challenge qu'a dû relever Amazon pour adapter son assistant aux spécificités de la langue française. Ce n'était pas le premier voyage d'Alexa 1 en dehors des États-Unis puisque l'assistant fonctionne déjà en Allemagne et au Japon, mais c'est à chaque fois une nouvelle culture et donc une nouvelle aventure.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, Amazon n'a pu s'appuyer sur une précédente expérience francophone. Au Canada, les Echo sont en vente, amplement décrites en français dans les pages produits sur le site de leur fabricant, mais Alexa n'y fonctionne qu'en anglais.

Chaque langue a ses singularités et le français, comparé à l'anglais, ne fait pas exception. Notre langue est décrite comme plus musicale, avec des transitions plus fluides entre les mots, sans oublier l'usage du tutoiement et du vouvoiement — là où l'anglais regroupe tout derrière un "You" uniforme — et la multitude des accents.

Tout le monde dans le milieu des assistants électroniques dispose d'un moteur logiciel pour comprendre telle ou telle langue, explique un spécialiste en linguistique de l'université de Carnegie Mellon, Alex Rudnicky, mais il y a loin entre ce qui n'est à la base qu'un matériau brut et la pierre que l'on va tailler et qu'il faudra parfaire sans cesse : « C'est lorsqu'il faut essayer de comprendre comment les gens vont parler à quelque chose que cela devient tout de suite plus délicat ».

Comme on l'avait dit en novembre, Amazon a commencé par distribuer des Echo à ses employés en France, ceux par exemple qui travaillent dans ses centres de distribution (Apple, au même moment, s'est attachée les services de nombreux salariés des Apple Store pour tester Siri en français sur des HomePod).

En février on nous avait parlé d'un cercle de bêta-testeurs d'Alexa élargi au moyen de parrainages et même de clients d'Amazon qui avaient reçu, comme ça, une invitation pour apporter leur contribution.

Ces tests n'étaient pas dirigés, de façon à prendre la température et voir quelles questions revenaient le plus souvent. La thématique de la cuisine est sortie en tête mais Amazon fut plus surpris du volume important de requêtes autour des programmes télé. Un intérêt qui a conduit l'entreprise à nouer des partenariats avec les titres spécialisés pour avoir des skills prêts le jour J (n'importe quel développeur d'app ou éditeur de contenus peut créer des Skills).

Les Skills de Télé Loisirs et TéléStar, pour tout savoir des programmes télé via Alexa

Rohit Prasad, qui travaille sur l'intelligence artificielle d'Alexa, a vu dans ce bêta-test l'occasion de confronter son système à la myriade d'accents existant en France : « Il est très difficile de dire combien il y en a », cela va bien au-delà du cliché qui verrait une séparation entre l'accent du nord d'un côté et de l'accent du sud de l'autre.

Il faut tenir compte en plus des variations induites par le parler de gens qui peuvent avoir émigré depuis « le Moyen-Orient ou l'Inde ». Plutôt qu'essayer de modéliser chaque nuance entendue, Amazon a réglé Alexa d'une manière plus large pour tenter d'absorber cette large palette de sonorités.

Les nombreux accents avec les mots du français ne sont pas la seule difficulté, il faut considérer les nombreux cas où l'utilisateur va prononcer un titre de film, un nom d'artiste ou de chanson tous anglais à l'origine (un essai nous a donné Le Deuxième Sexe et Simone de Beauvoir, Au Bonheur des Dames de Zola, le chanteur "M" (« et toute sa famille ») comme chanteur et A.I. Intelligence artificielle de Spielberg comme film). Sans omettre les mots anglophones passés dans le langage courant. Wired donne l'exemple du mot "Weekend" que tout le monde emploie mais avec un accent français, ou des noms de groupes comme "Radiohead" et "Earth, Wind and Fire" que peu, sinon personne, ne prononcera comme le feront un bon britannique ou un américain.

La différence entre "vous" et "tu" pose une autre difficulté — Alexa emploie toujours le "vous" pour répondre — tout comme la façon de parler de l'heure qui n'est pas pas la même qu'en anglais et que l'on utilisera pour le réglages des alarmes et minuterie. Chaque nouveau marché pour les Echo impose de s'adapter à une culture au sens large et à de multiples niveaux : le football est important en France, mais aussi le rugby, un sport pour lequel les compétences de l'Alexa américaine ne seront d'aucun secours.

D'après Nicolas Maynard, qui s'occupe de l'assistant pour l'Hexagone, les français « adorent savoir quand sont les prochaines vacances », ce qui a impliqué d'apprendre à Alexa à s'y retrouver dans les différentes zones des vacances scolaires. Ou, comme cela a été fait pour les précédents pays, lui inculquer une liste de livres, de films ou de chanteurs préférés qu'on pourra lui demander de citer. Au passage, on apprend qu'au Japon et au Royaume-Uni les skills spécialisés dans les conditions de circulation sont plus populaires qu'aux États-Unis.

Echo Spot, sortie le 23 juillet

Maintenant que les Echo sont disponibles pour tous en France — avec un prix divisé par deux pour leur lancement, afin de pousser à la roue pour en vendre un maximum — Alexa va être confrontée à des situations plus nombreuses et plus variées encore. Une masse de données qu'il faudra éplucher pour affiner la capacité de compréhension de l'assistant.


  1. Le fait de pouvoir solliciter l'assistant par un simple prénom, au lieu d'un "Dis, Siri" ou d'un "Ok, Google" un peu bêtassous, est une vraie bonne idée. La relation s'en trouve presque normalisée. Certes, on parle toujours à un objet électronique, ça n'en fait pas non plus une personne, mais cela se fait d'une manière bien plus naturelle qu'avec les noms choisis par la concurrence. S'il y a déjà une Alexa dans la maison, les réglages de l'enceinte permettent de choisir un autre "mot de réveil" parmi les options suivantes : "Echo", "Amazon" ou "Ordinateur" (un clin d'œil à Star Trek). ↩︎

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