Si le CES ouvrira ses portes la semaine prochaine au grand public, c’est dès ce week-end que nous connaîtrons le gros des nouveautés concoctées par les fabricants de tout poil. Il y aura des choses bizarres comme toujours, mais aussi des produits excitants.
Ce qui est à peu près certain, c’est que les produits connectés pour la maison seront cette année encore les vedettes du salon de Las Vegas. Et Amazon entend bien laisser sa marque. Certes, plus discrètement que Google qui a placardé des « Hey Google » partout sur le strip ! Mais le promoteur d’Alexa a voulu frapper l’imaginaire en donnant enfin un chiffre.
Il s’est vendu plus de 100 millions d’appareils compatibles Alexa depuis le lancement des premières enceintes Echo fin 2014, a révélé à The Verge Dave Limp, le vice-président d’Amazon aux appareils et services. Alexa est intégrée dans plus de 150 produits différents (dont une centaine lancés l’an dernier qui ne proviennent pas directement d’Amazon), tandis que 28 000 appareils domotiques peuvent travailler avec l’assistant. En tout, la galaxie d’Alexa compte plus de 4 500 constructeurs.
Les derniers chiffres connus concernant la concurrence font état de 5 000 appareils compatibles avec Google Assistant (c’était en mai dernier, cela a pu augmenter depuis). Quant à HomeKit, on en est à plus de 200 seulement.
Évidemment, sur le tas, les appareils Alexa ne font pas tous preuve du même intérêt. L’écosystème d’Amazon est vaste, cela va de la tablette au téléviseur, en passant par la serrure connectée, casque audio, et même… le poisson chantant. Et le fabricant n’est pas le dernier à inonder le marché en produits compatibles : en septembre dernier, au milieu de nouvelles enceintes et de prises connectées, Amazon dévoilait une horloge murale et… un four micro-ondes, tous compatibles Alexa.
Apple a un argument de poids pour répliquer à Amazon : Siri est intégré en standard sur les centaines de millions d’appareils iOS, macOS, watchOS et tvOS vendus chaque année. Les quelque 100 millions de terminaux Alexa annoncés par Amazon font pâle figure à côté, et ce n’est pas demain la veille qu’Apple permettra à l’utilisateur de choisir Alexa comme assistant par défaut (malgré les bonnes relations entre les deux entreprises).
Sur Android, les choses sont plus souples, mais là aussi les utilisateurs de smartphones vont préférer s’en tenir à Google Assistant. Le géant du commerce en ligne a en tête une autre stratégie, et une autre cible : être là où on peut parler à voix haute. Dans sa voiture, sa cuisine, son salon, et même sur son lieu de travail même si c’est encore assez marginal.
Amazon veut construire une plateforme d’« informatique ambiante » (« ambient computing »), où l’assistant est toujours disponible autour de soi, sans qu’on l’ait nécessairement dans la main comme c’est le cas du smartphone. On pourrait opposer à cette vision le fait que l’utilisateur d’iPhone a (presque) toujours son appareil pas loin et qu’il suffit de dire « Dis Siri » pour que l’assistant embraie.
Mais Amazon joue la carte de la diversité des appareils Alexa, comme on l’a vu. Dave Limp explique que tant que les constructeurs tiers respectent la politique d’Amazon en matière de respect de la vie privée et qu’ils n’exploitent pas indument les données, les consommateurs n’en voudront pas à Alexa s’ils achètent un appareil sans intérêt.
Contrairement à Apple qui regimbe à ouvrir Siri à des tiers, Amazon pratique une politique d’ouverture à tout crin. Pas question de forcer les constructeurs à brider d’autres assistants qu’Alexa dans leurs produits. Et le distributeur n’a pas peur de la concurrence, bien au contraire : Microsoft et Amazon ont travaillé ensemble pour qu’Alexa et Cortana puissent communiquer entre elles. Et Limp se dit prêt à poursuivre ce travail en commun avec des concurrents.