Coronavirus : huit opérateurs européens, dont Orange, partageront des données de localisation

Anthony Nelzin-Santos |

Impensable la semaine passée, le partage des données de localisation des téléphones mobiles va devenir une réalité. Huit opérateurs européens, dont Orange, ont accepté de partager les données de localisation des mobiles avec la Commission européenne. Il ne s’agit pas de créer un système de clôture électronique sur le modèle taïwanais, mais d’utiliser la masse des données pour analyser l’efficacité des mesures de confinement et coordonner la réponse à la pandémie.

Image Tobias Albers-Heinemann.

Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur (et ancien patron de France Télécom), s’est directement tourné vers la GSMA pour sélectionner « un opérateur important par pays ». Outre l’opérateur français Orange, le norvégien Telenor et le suédois Telia, l’allemand Deutsche Telekom et l’autrichien A1 Telekom, l’espagnol Telefónica et l’italien Telecom Italia, et enfin Vodafone, ont répondu présents.

Ces huit opérateurs partageront des données de localisation, collectées au niveau du réseau1, avec un groupe ad hoc de la Commission européenne. Agrégées à l’échelle d’une ville et anonymisées, elles ne devraient pas permettre la localisation d’un individu, mais permettront de suivre les flux et de détecter les attroupements. La Commission veut ainsi pouvoir évaluer l’effet des mesures de confinement sur la propagation du nouveau coronavirus, afin d’anticiper le pic épidémique.

« La Commission devra clairement définir l’ensemble de données qu’elle souhaite obtenir et assurer la transparence vis-à-vis du public, afin d’éviter tout malentendu », déclare le Contrôleur européen de la protection des données, dans une lettre que Reuters s’est procurée. « Je veux insister sur le fait qu’une telle solution doit être considérée comme extraordinaire », ajoute-t-il, en demandant que ces données soient confiées à des experts, et détruites à l’issue de la crise sanitaire.

En France, ce principe était acquis après l’installation du nouveau Comité analyse recherche et expertise, qui doit alimenter « la réflexion des autorités sur la doctrine et la capacité à réaliser des tests ainsi que sur l’opportunité de la mise en place d’une stratégie numérique d’identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées ». Orange partage ainsi des données avec l’Inserm, qui les utilise pour affiner ses modèles épidémiologiques (lire : Coronavirus : vers l’utilisation des données de géolocalisation des smartphones en France ?).

« Le but, c’est de savoir », expliquait ce matin Stéphane Richard à Europe 1, « comment les moyens hospitaliers doivent être dimensionnés et répartis ». Le PDG d’Orange dévoile que « près de 20 % des habitants du Grand Paris sont partis » lors de l’établissement du confinement, tandis que la population de l’ile de Ré augmentait « de 30 % ». Il rejette toutefois le pistage des individus : « on sait le faire, grâce à une application », convient-il, mais « la France n’est pas la Chine ! »

En Suisse où les rassemblements de plus de cinq personnes sont interdits, les autorités fédérales ont demandé à l’opérateur Swisscom d’identifier toutes les zones de 100 mètres sur 100 comptant plus de 20 cartes SIM. Selon Le Temps, ces données seront transmises à l’Office fédéral de la santé publique, non pas en direct mais avec un délai de 24 heures. Il s’agit d’identifier les lieux qui peuvent poser problème, ou les attroupements récurrents, et d’intervenir dans la foulée.


  1. Rappelons que la connexion au réseau cellulaire demande nécessairement une triangulation, qui permet de vous localiser à quelques dizaines de mètres près.  ↩

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avatar Sindanarie | 

@666

"Je comprends pas trop 😶 Si quelqu’un veut bien éclairer ?! Merci"

👉🏽 💡

Ne me remercie pas, c’est offert

avatar byte_order | 

> Dans un immeuble il y a plein de téléphone,
> mais un quartier résidentiel avec des maisons individuelles
> on saura qu’il y a tant de téléphones qui bornent à la maison A et B etc

Même avec une antenne GSM sur votre maison, rien ne dit que votre téléphone va borné dessus plutôt que sur l'antenne située à 200m mais avec un meilleur signal parce qu'en face de la fenêtre.

Et je pense que le nombre de telephones par cellule est largement suffisant pour avoir une information macro suffisante pour surveiller les zones de rassemblement trop dense.
Ce qui va les intéresser, c'est pas de voir que le long de cette rue y'a l'air d'avoir N smartphones bornés tout le long de la rue. Ca, ils s'en doutent, et au pire ils feront un rappel de préférer l'accès wifi du domicile plutot que GSM afin de soulager celui-ci, mais c'est tout.

Par contre s'ils voient 50 telephones, meme anonymisés, qui bornent dans un parc, le long d'un canal, dans un parc sportif, que sais-je encore, ils sauront où envoyer une patrouille dans les prochains jours pour rappeler à l'ordre des gens qui semblent ne pas avoir compris le principe du confinement.

> Et pour savoir où se concentre un virus,
> il faudra logiquement lier un utilisateur contaminé à son téléphone 🤷🏽‍♂️

Non, pas besoin.
Les remontés des hôpitaux les plus proches donnent déjà cette info : c'est là que les gens malades sont amenés en urgence, ce qui en fonction du nombre indique de facto où se concentre le virus.
Hélas.

avatar 666 | 

@byte_order

Merci pour toutes ces explications. Je ne savais pas qu’un téléphone pouvait borner sur une antenne plus lointaine et tout le reste
Merci d’avoir pris le temps d’y répondre en espérant que ça a pu éclairer d’autres aussi 🙃

avatar Azzedine | 

On parle de confinement et d’amandes mises mais allez faire un tour dans les quartiers, ils n’y en a pas un seul ou des amandes sont mises malgré les attroupements de jeunes (souvent 4 ou 5 personnes parfois plus de 10). Mais ce n’est pas grave, c’est juste des jeunes de cités, il peuvent creuver on n’a pas besoin d’eux après tout et surtout ON NE VEUT PAS D’EUX. Et après quand ils sont en campagne ils prétendent vouloir faire quelque chose pour les cités...

avatar debione | 

parce que le but du confinement n'est pas d'empêcher le virus de se propager, mais de freiner sa propagation afin de préserver le système hospitalier (et donc par extension des vies, mais pas vraiment ceux atteint du corona, plus les pathologies ordinaires qui elles aussi ont besoin de lit en soin intensif).
De plus il est avéré que le corona seul ne tue pas grand monde, par contre il est redoutable pour les personnes avec un système immunitaire diminué ou souffrant d'autre pathologie. De fait, les jeunes sont très peu concerné, et les jeunes des cités dont tu parles ne risque quasiment strictement rien. Si ce n'est de propager le virus en dehors des cités. Ce qui rendrait caduque votre arguments concernant le fait que c'est une attitude contre les gens vivant dans les cités.

avatar pagaupa | 

https://youtu.be/qoBoryHuZ6E

Qui croire? Bin malin qui peut démêler le vrai du faux...

avatar Azzedine | 
Modéré par la rédaction (insultes - AZ)
avatar JONYBLAZ | 

C’est vraiment pas ça la liberté qu’on nous vend a longueur de journée

avatar Robine | 

Bon heureusement il y'aura un hic dans ce système
Sortir sans son portable
Et quand ils s'en rendrons compte il vont tous nous puces

avatar Adrian SEALELLI | 

Heureusement qu'on est pas un juif en 45

avatar byte_order | 

Seulement 45 ?!
Seuls les 4 premiers mois de 1945 alors ?

Sinon, félicitations pour votre point Godwin gagné dès votre premier post !

avatar Sindanarie | 

@SpacetitoX

Et du coup réabonnement chez qui ? Sosh ? 😬

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