C’est une petite ligne au fin fond de la fiche technique, mais elle peut avoir une grande importance. Lorsqu’un téléphone est pris en flagrant délit d’excès de DAS, le débit d’absorption spécifique qui traduit la quantité d’énergie véhiculée par les ondes électromagnétiques émises vers l’utilisateur, sa commercialisation peut être suspendue par les autorités. L’iPhone 12 avait connu une telle mésaventure, mais Apple ne semble pas avoir été échaudée, puisque le DAS de la gamme iPhone 17 atteint de nouveaux records. Ou presque.
Jamais un iPhone n’avait affiché un DAS aussi élevé que celui l’iPhone 16e, qui atteint 2,99 W/kg selon les normes européennes, avec une mesure sur deux grammes de tissu. Cela ne veut pas dire que le téléphone d’Apple risque de vous faire pousser une troisième oreille, d’abord parce que le DAS est une mesure du pire, la puissance maximale que le système cellulaire peut atteindre lorsque vous essayez de passer un coup de fil depuis le quatrième sous-sol d’un bunker situé au beau milieu d’une zone blanche.
Ensuite parce qu’il s’agit du DAS « membre », loin de la tête ou un tronc, avec une valeur limite de 4 W/kg sur dix grammes de tissu. Cela signifie que, lorsque les algorithmes gouvernant la puce C1 de l’iPhone 16e détectent que le téléphone n’est pas collé à votre tête, mais plutôt dans vos mains, ils peuvent augmenter légèrement la puissance pour essayer d’accrocher le réseau lorsque la couverture est mauvaise. Les émissions restent toutefois en dessous des valeurs règlementaires, elles-mêmes largement inférieures aux seuils sanitaires.
Sauf que c’est précisément ce qui avait condamné l’iPhone 12 : dans les conditions des tests réalisés par l’Agence nationale des fréquences, qui mettaient en défaut les algorithmes d’Apple, il pouvait brièvement dépasser le plafond de 4 W/kg. A-t-elle voulu s’éviter une nouvelle controverse ? Apple a clairement institué des mesures pour empêcher que le DAS ne dépasse 1,2 W/kg selon les normes américaines (sur 1 gramme de tissu) et 1,5 W/kg selon les normes européennes (sur 10 grammes de tissu).
Dans l’absolu, il s’agit du DAS le plus élevé de l’histoire de l’iPhone, qui surpasse même celui de l’iPhone 8 (1,36 W/kg) et de l’iPhone 7 (1,38 W/kg), sans toutefois dépasser les limites règlementaires (2 W/kg). Mais le « bridage » touche aussi bien les puces Qualcomm de l’iPhone 17 et de l’iPhone 17 Pro que la puce C1X de l’iPhone Air et s’applique à l’ensemble des scénarios de test. Autrement dit : le DAS augmente sur les mesures « tête » et « corps » de l’iPhone 17 et l’iPhone 17 Pro, tout en diminuant sur les mesures « membre » de l’ensemble de la gamme. Or il ne fait aucun doute que cette dernière mesure est aujourd’hui la plus représentative des usages.
Cela fera-t-il une différence dans la capacité de l’iPhone à accrocher le réseau dans des conditions difficiles ? C’est probable, mais il faudra attendre que les opérateurs aient collecté des données pendant plusieurs mois avant de pouvoir jauger de l’ampleur des changements. Ookla, éditeur d’un speedtest très populaire, a récemment montré que la puce C1 de l’iPhone 16e tirait son épingle du jeu dans des conditions difficiles à moyennes, mais marquait le pas face aux puces Qualcomm des autres modèles sur les réseaux ultra-rapides de dernière génération.











