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Daniel Ek, le cerveau de Spotify

Anthony Nelzin-Santos

jeudi 05 janvier 2012 à 16:45 • 13

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Si l'on vous dit Tim Cook, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg et Sean Parker, vous ne devriez pas avoir de mal à répondre Apple, Amazon, Facebook et Napster. Mais si l'on vous demande de retrouver la société de Daniel Ek, vous sécherez peut-être. Forbes consacre un profil au CEO de Spotify, considéré par certains comme « l'homme le plus important du marché de la musique ». skitched
Daniel Ek (à gauche) et Martin Lorentzon (à droite).
Fils de deux musiciens, Daniel Ek fonde sa première société en 1997 : alors âgé de 14 ans, il développe des sites d'e-commerce à des tarifs dix fois moins élevés que ses concurrents, puis se lance dans l'hébergement de sites Web. Il gagne alors la bagatelle de 15 000 € par mois. Après avoir travaillé pour Jajja (optimisation de recherche en ligne), il fonde Advertigo, rapidement achetée par la régie publicitaire Tradedoubler. À 23 ans, il est alors multi-millionnaire. Après une période de dépression passée dans la campagne suédoise, il s'associe avec Martin Lorentzon, le président de Tradedoubler : Ek « n'a plus besoin d'argent », Lorentzon, qui pèse 70 millions de dollars « n'en a plus rien à faire ». Le premier pose un ultimatum au second : il doit quitter Tradedoubler dans la semaine et lui verser un million de dollars pour démarrer une nouvelle société — il n'a ni idée, ni encore moins de nom, mais juste l'idée de se lancer à nouveau. Lorentzon s'exécute. Les deux cherchent des noms pour leur projet : Ek entend mal une proposition, tape « Spotify » dans Google, ne trouve aucun résultat, enregistre le nom, le projet est né. Ne cherchant pas la rentabilité, ils se lancent dans un marché sinistré, celui de la musique en ligne : Ek et quelques ingénieurs conçoivent un prototype inspiré d'iTunes et du minimalisme sombre de son téléviseur Samsung. Alors qu'il a été CEO de µTorrent (un fait que Forbes passe curieusement sous silence), Ek décide de ne pas lancer son produit tant qu'il n'aura pas obtenu l'accord des maisons de disque. Cette décision le distingue clairement de Napster, mais il doit pourtant alimenter son prototype de musique piratée pour en faire la démonstration aux employés des majors. Eux qui n'avaient pas été convaincus par le discours d'Ek sont enchantés par le produit, une fois qu'ils ont pu l'utiliser. Spotify est enfin lancé en Suède, au Danemark, en Norvège, en France, en Grande-Bretagne et en Espagne en 2008 : Ek aurait voulu des accords mondiaux, il a finalement dû se contenter de l'Europe (les tractations ayant pris deux ans plutôt que les trois mois prévus). Le reste de l'histoire de Spotify est d'abord et avant une histoire de chiffres. Il a fallu 5,5 millions d'euros pour le construire, mais après des levées de fonds successives de 40 et 117 millions d'euros (Li Ka-shing, Sean Parker, Founders Fund, DST, Accel, Kleiner Perkins), Spotify est évalué à 780 millions d'euros. Ek en possède 15 %, Lorentzon 20 % — Warner, Universal et Sony ont aussi des parts dans la société, estimées à 20 %. Les majors ont des intérêts contraires dans Spotify : le service peut certes dynamiser leur activité et leur apporter de nouveaux revenus, mais il faut qu'il atteigne une certaine masse pour être réellement rentable. Les accords entre les majors et Spotify arrivent à échéance dans deux ans : entre-temps, Ek devra le transformer en géant de la musique en ligne, sous peine d'atteindre un plateau, prélude à une lente dégradation. Les statistiques sont en faveur d'Ek : Spotify, 500 employés, possède 2 % du marché de la musique en ligne et génère environ 300 millions de dollars par an avec la publicité et ses 2,5 millions d'abonnés (85 % sur l'abonnement à 9,99 €, le reste sur l'abonnement à 4,99 €). La formule est simple : les utilisateurs construisent leur librairie, s'attachent au service en partageant des morceaux sur Facebook, mais doivent payer pour profiter de cette expérience sur mobile. Mais Spotify doit relever le défi de continuer à satisfaire les utilisateurs tout en répondant aux attentes des majors, alors que ces groupes ne pourraient pas être plus opposés.

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