Tel un anaconda, Altice va prendre un peu de temps pour digérer l’acquisition à 17 milliards de dollars du câblo-opérateur américain Cablevision. Un temps pendant lequel elle devrait mettre en vente SFR Belgium, selon des informations du Financial Times confirmées par Les Échos, pour un montant qui pourrait atteindre 500 millions d’euros.
Patrick Drahi aime pourtant à rappeler qu’il n’a jamais remis une de ses acquisitions sur le marché, sauf forcé et contraint par les régulateurs, encore moins l’une de ses toutes premières. Car derrière SFR Belgium se cache l’ancien Coditel, le câblo-opérateur belge sur lequel Altice avait mis la main en 2003, quelques mois seulement après avoir commencé son opération de concentration du câble français.
La boulimie d’acquisitions d’Altice, et l’endettement qui en découle, ne suffisent pas à expliquer cette opération. Les objectifs de Patrick Drahi passaient par l’acquisition de Base, qui aurait permis à SFR Belgium de contrôler le troisième réseau cellulaire du pays. Mais il s’est fait doubler par Telenet, son concurrent sur le câble qui est aussi son fournisseur sur le mobile.
Telenet pourrait justement se porter acquéreur de SFR Belgium pour encore renforcer sa position, à moins qu’Orange Belgium ne décide de se lancer dans le câble. Cette opération permet aussi à Altice de se défausser d’une de ses plus petites filiales, elle qui doit maintenant prouver qu’elle peut rentabiliser ses grosses acquisitions et se donner les moyens de ses ambitions internationales.