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Test du bracelet UP24 de Jawbone

Nicolas Furno

vendredi 11 avril 2014 à 11:15 • 3

Accessoire

Avec son UP, Jawbone a été le premier à se lancer sur le segment des traqueurs d’activité. Ce bracelet à porter en permanence au poignet enregistre en permanence ce que vous faites et suit ainsi chaque jour votre activité, mais aussi vos nuits, avec une idée en tête : améliorer votre quotidien. Un pari qui nous avait séduits quand nous l’avions testé il y a tout juste un an, mais un pari gâché par une conception fautive et une fiabilité médiocre.

Depuis, Jawbone a sorti une nouvelle version de son produit. Le bracelet UP24 reprend les mêmes idées générales de son prédécesseur, mais gagne une puce Bluetooth 4.0 pour synchroniser les données. Est-ce que cette nouveauté permet au constructeur de revenir dans la course, alors que les traqueurs se sont multipliés en un an ? Réponse dans notre test…

UP24 : on reprend les mêmes… ou presque

Seul un œil averti pourra noter les différences entre le UP original et le UP24. Le plus visible, c’est le dessin sur le bracelet : après les croisillons de l’original, Jawbone a opté pour un design plus sage qui représente une sorte de vague. Pour le reste, les deux produits sont rigoureusement identiques, dans la conception et dans les mensurations.

Il faut ainsi toujours choisir à l’achat entre trois tailles différentes, ce qui limite aussi les possibilités pour offrir ou même prêter le traqueur. Sur ce point, la concurrence fait souvent mieux et c’est un peu dommage, mais c’est aussi ce qui permet au UP24 d’être bien conçu et très simple d’utilisation. En fonction de la taille, le poids varie légèrement, mais le bracelet pèse toujours une vingtaine de grammes, ce qui fait qu’on l’oublie au bout de deux minutes à son poignet.

Comme son prédécesseur, le UP24 est disponible dans plusieurs coloris, mais le constructeur a considérablement réduit les choix et on n’a plus que deux couleurs : noir et orange. Les couleurs pastels de la génération précédente ont disparu, il faudra faire avec un choix passe-partout (le noir est très discret) et le choix de la visibilité (orange). Dans tous les cas, le design moins sportif et plus chic que certains concurrents, comme le Fuelband, est appréciable pour un appareil que l’on doit toujours garder au poignet.

Le constructeur n’est pas revenu sur la conception générale de son produit. Ce nouveau bracelet propose ainsi toujours un bouton unique d’un côté et une prise jack de l’autre. Le bouton du UP24 n’a pas changé, en revanche ce n’est pas un jack 3,5 mm en face, mais un 2,5 mm. Et pour cause, ses fonctions ont été considérablement réduites : comme on le verra, les données ne sont plus transmises par ce connecteur qui ne sert plus qu’à la recharge du bracelet.

Comme le UP et contrairement au Fuelband, il faudra ainsi toujours garder l’adaptateur USB fourni par Jawbone avec soi pour les recharges. C’est dommage, d’autant que l’autonomie a été réduite sur ce nouveau modèle…

Au rayon des choses qui ne changent pas, signalons que le UP24 est toujours résistant à l’eau, mais uniquement aux projections ou aux douches. Concrètement, on peut le garder sous la pluie, on peut même se laver avec, mais on ne peut pas le garder avec soi à la piscine ou dans l’océan. Autre contrainte : ce bracelet est fait pour être gardé au poignet, vous ne pouvez pas le placer ailleurs. Sur ces points, le Shine par exemple, fait bien mieux.

À l’intérieur du bracelet, une batterie, des capteurs, un vibreur et d’autres composants encore.

Le confort du Bluetooth

Par rapport au UP, la grosse nouveauté de cette génération est la puce Bluetooth qui transmet les données au smartphone sans connexion physique. Le premier bracelet utilisait une solution astucieuse, mais aussi contraignante : on branchait le traqueur sur la sortie casque du smartphone et on récupérait les données par ce biais. C’était malin, mais à l’usage pas toujours pratique, surtout si on utilisait son iPhone pour écouter de la musique.

Le premier UP passait par la prise casque pour transmettre ses données. Astucieux, mais pas toujours pratique.

La solution du Bluetooth est beaucoup plus pratique au quotidien, puisque sa promesse est simple : portez UP24 au poignet et oubliez-le. À intervalles réguliers, l’application sur le smartphone associé lancera une synchronisation des données, si bien que vous aurez toujours les bonnes statistiques. On a déjà eu l’occasion de tester plusieurs traqueurs dotés d’une puce Bluetooth et le constat s’impose facilement : c’est, de fait, la manière la plus simple et la plus agréable de synchroniser les données de ces appareils.

À l’usage, le UP24 ne fait pas exception. Rapide et fiable, la synchronisation se fait à chaque fois que l’on ouvre l’application ou une fois par jour si vous ne l’utilisez pas. En n’ouvrant pas trop souvent l’application, vous pourrez économiser la batterie du traqueur — et celle du smartphone —, mais le plus efficace reste naturellement de couper totalement le Bluetooth.

Grâce au Bluetooth 4.0, le bracelet de Jawbone consomme relativement peu d’énergie à chaque synchronisation. L’autonomie du UP24 reste ainsi plutôt bonne, même si elle est inférieure à celle du UP : sept jours annoncés par le constructeur, contre dix pour son prédécesseur. Dans les faits, notre exemplaire a tenu sur une charge très précisément une semaine, jour pour jour. En fonction de votre utilisation, si vous faites beaucoup de sport par exemple, vous devrez sans doute compter sur moins.

Si l’autonomie est suffisamment longue pour ne pas appeler de critique, on peut regretter le manque d’informations données par le UP24. En effet, c’est seulement en ouvrant l’application que l’on peut voir que le bracelet n’a pas synchronisé depuis quelque temps et donc que la batterie est sans doute vide. Sachant que le produit dispose de deux LED et d’un vibreur, on aurait apprécié une alerte plus franche.

Les mêmes qualités, les mêmes défauts

Nonobstant la connexion Bluetooth, le UP24 est très proche du UP, si proche que vous pouvez vous reporter à notre test de ce modèle. Un an après, notre avis n’a pas changé et même si l’application UP by Jawbone [3.1.2 – Français – Gratuit – 70,5 Mo - Jawbone] a été mise à jour avec des nouveautés — on reviendra sur ce point plus loin —, l’expérience reste globalement la même. Le produit conserve ainsi les qualités constatées à l’époque… mais aussi les mêmes défauts.

Commençons avec les points positifs. Jawbone a conçu la meilleure application : c’était déjà le cas en 2013, ça l’est toujours en 2014. Nous avons eu l’occasion de tester tous les traqueurs concurrents et l’application du UP reste celle qui est à la fois la plus complète et la plus agréable à utiliser. On a énormément d’informations, que ce soit la journée pour ses efforts ou la nuit pour son sommeil, mais on n’est jamais envahi par l’information. L’affichage est clair, les explications sont bonnes… bref, c’est un plaisir de l’utiliser.

Pour rappel, le UP24 dispose de capteurs qui lui permettent d’enregistre le nombre de pas, mais aussi leur fréquence. En faisant quelques calculs, l’application dérive la distance parcourue, mais surtout le nombre de calories consommées au quotidien. Pour compléter cette information, on peut toujours ajouter des sessions de sport, mais le traqueur est malheureusement toujours limité sur ce point.

Alors que le Shine sait mesurer l’effort effectué pendant une séance de natation ou un match de football, le bracelet de Jawbone doit toujours se contenter des pas. Si vous faites du jogging, c’est suffisant, mais on aurait aimé des progrès sur ce point par rapport au premier UP. À défaut, l’application propose quand même de saisir le type et la durée d’une activité sportive et elle déduit ensuite un nombre de calories.

La nuit, le UP24 suit votre sommeil et vous réveille au meilleur moment, mais là aussi, on aurait aimé des progrès en un an. Certes, le suivi dans l’application est très bien fait, on distingue très bien les différentes phases de sommeil et on a des informations intelligentes, comme le temps nécessaire pour s’endormir. Certes aussi, la fonction réveil qui agit dans un intervalle de temps avant l’heure demandée pour vous réveiller au bon moment — c’est-à-dire quand vous êtes en sommeil léger — est une excellente idée.

L’ensemble souffre toutefois des deux mêmes problèmes soulevés dans notre premier test : d’une part, le bracelet est toujours incapable de détecter par lui-même que vous vous endormez et que vous vous réveillez. Il faut ainsi une pression longue sur l’unique bouton du bracelet au moment de se coucher, une autre au moment de se lever pour délimiter ses nuits.

Reconnaissons toutefois que l’application sauve, à nouveau, les meubles en proposant d’ajouter une nuit a posteriori et elle sait automatiquement détecter les phases de sommeil, comme si vous aviez activé le mode avant de dormir. C’est bien, mais Jawbone devrait faire aussi bien que le Shine qui sait automatiquement détecter quand vous vous endormez et vous vous réveillez. L’idéal est de pouvoir oublier totalement son traqueur au poignet et ce n’est, hélas, pas encore le cas avec le UP24.

La LED indique en permanence dans quel mode se trouve le UP24. Ici, on est en mode jour ; une lune s’affiche pour la nuit.

L’autre défaut concerne le réveil. Si l’on apprécie que le bracelet vibre pour nous réveiller au bon moment et s’il faut reconnaître que cette méthode, discrète, est très efficace, on regrette encore qu’une seule pression sur le bouton du UP24 suffise. C’est trop peu et on apprend vite à couper le réveil machinalement, sans se réveiller tout à fait, ce qui est très dangereux. On aurait aimé au moins une option soit pour le faire sonner à plusieurs reprises, soit même ne le couper qu’en se levant et en faisant quelques pas pour les plus gros dormeurs.

L’autre grand volet avec le produit de Jawbone est celui qui nous avait le moins convaincus dans notre premier test et un an après, c’est encore celui qui nous semble le moins abouti. Le suivi de ce que l’on mange est loin d’être parfait, mais pour être honnête, ce n’est pas vraiment la faute du constructeur qui fait tout pour simplifier au maximum cette fonction.

La grande difficulté est qu’il faut être exhaustif si l’on veut qu’un suivi efficace de son alimentation. Le nœud du problème provient de cette exhaustivité : comment enregistrer précisément tout ce que l’on mange en obtenant des informations utiles, sans décrire précisément chaque élément ingurgité, mais surtout chaque ingrédient dans l’assiette ?

Jawbone a fait un excellent travail avec une base de données immense et qui devrait largement couvrir les besoins. De fait, si vous achetez quoi que ce soit équipé d’un code-barre, que ce soit un plat cuisiné, un yaourt ou même une canette quelconque, il est probable que l’application sache déjà la quantité de calories correspondantes. Malheureusement, le problème reste entier si vous cuisinez vous-même, ou si vous mangez au restaurant. Il faudra alors évaluer au mieux tous les ingrédients qui composent votre sandwich ou votre assiette et les enregistrer en essayant de saisir un poids correct.

À gauche, on a ajouté des produits manufacturés en utilisant le lecteur de code-barre ; à droite, on saisit tous les ingrédients qui composent une salade maison.

Autant dire qu’à moins d’être contraint par un régime spécial, vous abandonnerez vite le suivi d’alimentation qui accompagne le UP24. Ce n’est pas vraiment de la faute de Jawbone, et il faut à nouveau indiquer que ce traqueur fait mieux que tous ses concurrents qui, soit ignorent totalement cet aspect, soit reposent sur une fonction externe, comme le Pulse de Withings.

Jawbone a même progressé sur ce point avec la création de UP Coffee [1.0.2 – US – Gratuit – iOS 7 - Jawbone], application spécialisée qui enregistre toutes les boissons avec de la caféine bues tout au long de la journée et qui vous aide ainsi à mieux gérer ces apports en caféine et mieux dormir la nuit (lire : UP Coffee entend vous faire dormir la nuit). Même si les boissons référencées sont surtout anglo-saxonnes et si l’intégration n’est pas parfaite — le nombre de calories n’est pas reporté, étrangement —, cette deuxième application de l’éditeur ajoute ses données et complète ainsi les données saisies manuellement.

UP Coffee s’intègre directement à l’application : pratique !

Pour terminer cet aperçu de l’application, ajoutons que la connexion en Bluetooth offre quelques options supplémentaires par rapport au premier modèle. Le UP24 est toujours capable de vous alerter quand vous restez inactif trop longtemps, mais le bracelet peut aussi vous prévenir pour tout autre chose, à heure fixe. C’est une fonction très pratique, par exemple si vous devez prendre des médicaments à un moment de la journée, ou si vous ne voulez pas oublier autre chose.

Par défaut, l’application prévoit plusieurs cas de figure, dont un rappel le soir, pour vous inciter à vous coucher à une heure donnée. Dans tous les cas, l’iPhone est aussi sollicité : la vibration vous informe qu’il y a quelque chose, mais vous savez quoi sur l’écran du terminal. C’est plutôt malin et la fonction est bien conçue. Autre option, le UP24 peut vibrer quand vous atteignez un nombre de pas à définir dans les réglages.

Grâce à l’ajout du Bluetooth, l’application gagne quelques fonctions, dont une alerte d’activité et des rappels.

Pour conclure (sous réserves)

Nous avons été, à nouveau, séduits par ce bracelet. L’an dernier, le UP était le premier de sa catégorie que nous testions, mais avec le recul, ce traqueur d’activité reste un excellent produit. Il est suffisamment discret pour qu’on envisage de le porter en permanence et il n’est pas utile qu’aux plus sportifs, en suivant pas et nuits. Si vous cherchez un traqueur sportif, ce n’est d’ailleurs sans doute pas le meilleur candidat et on recommandera plutôt le FuelBand de Nike.

Le UP24 (troisième en partant du haut), entouré du Loop, du Shine et près de la main, du FuelBand.

Le UP24 conserve sa taille discrète et son plastique mat qui ne craint pas les rayures ou les petits chocs du quotidien. L’ajout du Bluetooth améliore le produit en permettant de mieux l’oublier : tout se fait sans intervention de l’utilisateur, y compris la synchronisation des données. Reste la recharge et c’est justement la contrepartie de ce nouveau mode de transmission des données : il faut penser à enlever le bracelet pour le charger une fois par semaine. Sur ce point, et même si on apprécie l’autonomie qui atteint vraiment la semaine, on préfère la solution du Shine avec sa pile à changer au bout de quelques mois.

Pour le reste, le traqueur bénéficie de l’excellente application développée par Jawbone et qui participe beaucoup à sa réussite. À la fois complète et claire, elle donne beaucoup plus d’informations que la plupart de ses concurrents et le fait en général mieux. Même si le suivi des repas n’est pas optimal, l’expérience est dans l’ensemble un succès et les amateurs apprécieront les fonctions sociales qui peuvent ajouter la motivation nécessaire.

On pourrait critiquer Jawbone pour son choix de ne rien afficher sur son bracelet et ainsi de rendre l’iPhone et l’application dédiée obligatoires. À notre avis, la synchronisation est suffisamment rapide pour que ce ne soit pas gênant et c’est aussi à ce prix que l’on peut obtenir une semaine d’autonomie.

Ce bilan serait très positif, s’il n’y avait pas l’histoire difficile du premier UP. Le traqueur a toujours souffert d’importants problèmes de fiabilité, si bien que ses utilisateurs devaient en changer très régulièrement. Certains ont eu jusqu’à quatre bracelets en un an et même si le constructeur n’a, en général, jamais fait de difficultés pour les remplacer, c’est trop pour qu’on puisse raisonnablement recommander le produit.

Le UP24 est encore trop récent pour que l’on sache si ces problèmes de fiabilité ont été définitivement réglés, ou s’il faudra à nouveau faire avec. La forme quasiment identique du produit n’incite pas à la confiance, mais le Bluetooth limite l’ouverture du capuchon qui protège la prise jack, premier point de faiblesse du premier modèle.

Dans ces conditions, notre note est provisoire et elle sera modifiée si le UP24 souffre lui aussi d’une fiabilité trop médiocre. Ce traqueur est un bon produit, mais nous ne pourrions pas le recommander s’il n’est pas fiable. Si vous cherchez quelque chose de sûr, on recommandera plutôt un autre produit, comme le Shine que nous sommes plusieurs à utiliser sans problème depuis plusieurs mois à la rédaction. Ajoutons qu’à 150 € environ, il est aussi plus cher que la majorité de ses concurrents.


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